American Nightmare de James DeMonaco

- 06/10/13 19:00

American-Nightmare-Affiche-France

Synopsis :

Dans une Amérique rongée par une criminalité débridée et des prisons surpeuplées, le gouvernement a donné son accord pour qu’une fois par an, pendant 12 heures, toutes activités criminelles, meurtres inclus, soient légalisées. La police ne peut intervenir. Les hôpitaux suspendent leurs services. Une nuit durant, les citoyens sont à même de définir leurs propres règles et de faire leur propre loi, sans avoir à craindre de sanctions. Au cours d’une telle nuit hantée par la violence et le crime, une famille va devoir faire un choix – bourreau ou victime ? – face à un inconnu venu frapper à sa porte.

Mon Avis :

American Nightmare fait partie de la lignée des films d’horreur de l’été très appréciés du jeune public, tandis que les grosses boites de production misent sur les blockbusters avec des tentpoles tel que Lone Ranger pour Disney, elles offrent comme chaque été des films d’horreur au cout de production moindre. Ici, c’est le cas sans l’être puisqu’on assiste au retour du producteur de Sinister et Paranormal Activity, des cartons très mitigés mais des cartons tout de même. Cependant on sent tout de suite que les espoirs de réussite totale ne sont pas fondés dans celui-ci qui a fait l’objet d’une campagne de communication assez minime (la critique d’une Amérique puriste envers  la violence et les armes y est surement pour quelque chose, Pas touche à l’Oncle Sam !) comparé à celle du géant Paranormal Activity mais le film a cependant réussi à tout de même connaitre un succès quasi instantané aux USA, encore un coup de maître avec 3 millions de budget remboursé pratiquement en intégralité dès sa première soirée.

American Nightmare signe une nouvelle collaboration entre Ethan Hawke et James DeMonaco après Assaut sur le Central 13 et Little New York, Ethan y retrouve également Jason Blum, le producteur de Sinister sur lequel il avait joué. C’est en quelque sorte de véritables retrouvailles de famille au beau fixe qui raviront les fans du genre.

Le scénario offrait une originalité certaine, exit les esprits vengeurs et autres maisons hantées, ici la hantise vient de ce que les hommes ont au plus profond d’eux même, la haine qu’ils contiennent et ne déversent que rarement. Le fait de ciblé une famille très caricaturale (riche famille américaine avec un fils geek et une fille rebelle) est plutôt négatif bien que représentatif de la plupart des familles car il apporte son petit côté série B au film qui aurait pu être évité. Cependant certains points sont assez positifs côté scénario, tout d’abord, il y a cet élément comme quoi le père de famille interprété par Hawke est lui-même le constructeur et le vendeur des systèmes de sécurité créés pour se protéger de cette nuit haineuse, ce détail bien que minime apporte une certaine confiance au personnage en lui-même et ce qu’il a créé, il passe donc alors de l’état d’un homme qui a une confiance en soi sans aucune faille à un homme qui se révèle aussi fragile que ses produits. L’autre fait scénaristique habilement joué est le SDF qui pénètre la maison de cette famille parfaite (aucun spoiler ici, c’est à la fois dans le synopsis et dans la BA), celui-ci étant pourchassé, une question va être posée à la famille « Tuez le ou mourrez » (et c’est d’ailleurs ce qui permet au film d’existé), cette question va amener une torture psychologique au sein de la famille qui va être créatrice d’une tension certaine au court du film.

Doit-on respecter ses codes et ses valeurs au prix de nos vies ou ébranler nos barrières de morales pour soutenir les autres ?

Le film vous en donnera la réponse bien qu’elle mêle un peu des deux choix comme vous pourrez le constater vous-même.

Cependant il faut dire que ces atouts scénaristiques ne sont pas omniprésents dans le film et que celui-ci tourne à la moitié du film en un simple règlement de compte avec des rebondissements plus que prévisibles, et c’est bien malheureux quand la tournure scénaristique prise au début était assez intelligente puisque ne se basant que sur la psychologie des personnages et leurs choix. C’est donc ici un scénario que l’on pourrait qualifier en demi-teinte, « rondement bien mené, mais pourquoi ne pas avoir continué dans la direction choisie au début ? ».

Côté casting, Ethan Hawke comme tous les autres acteurs de la famille (sauf la mère qui s’extirpe du lot in extremis) joue à fond sur la carte de la caricature « famille américaine typique », mais c’est le scénario qui l’a décidé ainsi et ils jouent finalement très bien la caricature, reste à savoir si l’on peut considérer cela comme un parfait jeu d’acteur ou de simples rôles plus que banals qui ne nécessitaient pas qu’ils travaillent énormément. Cependant dans le casting, il y en a un qui joue son rôle à la perfection et crève littéralement l’écran, et je vous parle ici du méchant de l’histoire interprété par Rhys Wakefield qui joue parfaitement son rôle de psychopathe très intelligent et aux valeurs de base issues de la haute société, n’étant pas encore trop reconnu, après avoir vu ce film, il serait bon de pouvoir le suivre afin de connaître son avenir cinématographique.

Dernier point, les décors, mais comme pour la famille ils sont caricaturaux et de plus le film se passe pour la plus grande partie à huit-clos dans la maison, une maison au cœur d’un quartier résidentiel américain style Desperate Housewives, bref rien de bien original ni même unique.

C’est finalement un film très inégal auquel nous assistons, il est très bien réalisé, le casting est bon mais sans plus, l’idée de base est très bonne mais change radicalement de style arrivé à la moitié du film pour nous servir quelque chose que l’on a déjà pu voir de nombreuses fois, il reste un bon thriller « horrifique » mais n’arrive pas vraiment à se démarquer des autres, de plus Funny Games US avait marqué l’histoire avec ce que l’on pourrait qualifier de « violence gratuite » et de manière magistrale, il est donc difficile de faire mieux que son prédécesseur et American Nightmare n’a pas réussi ? American Nightmare est pour conclure un sous Funny Games US, assez bien mais manquant cruellement d’originalité bien que partant avec une base nouvelle et plutôt unique.

 

Fiche détaillée :

Réalisation : James DeMonaco

Scenario : James DeMonaco

Casting : Ethan Hawke, Lena Headey, Max Burkholder, Adelaide Kane

Année de production : 2013

Date de sortie cinéma en France : 07/08/2013

Pays : Etats-Unis

 

Bande d’annonce :

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