Iron Man 3 de Shane Black

La phase 2 du Marvelverse au cinoche est officiellement lancée, et se terminera par Avengers 2 mais en attendant, c’est au troisième volet de l’homme de fer que l’on a droit. J’ai du mal à parler de film Marvel sans parler de DC à côté, mais je vais être bref : pour moi depuis l’annonce Man of Steel on se dirige tout simplement vers une scission évidente des deux studios. D’un côté DC va tendre vers des adaptations plus réalistes, plus dramatiques et plus sombres, le tout fut orchestré par la trilogie de Nolan (Green Lantern étant l’exception) ; alors que chez Marvel il n’y a pas de compromis, on met tout dans le divertissement, le plein les yeux et les paillettes, au risque de mépriser le fond de l’intrigue.

Ce point de vue personnel est totalement lié à ce que je pense d’Iron Man 3 puisque le film tente de manière affreusement maladroite de donner une âme de martyr à Tony Stark et une personnalité autre que celle qu’on lui connait. Le problème est qu’il ne suffit pas de mettre en scène trois crises d’angoisses pour faire du philanthrope un personnage anxiogène aux marasmes psychologiques profonds, tout ce que l’on a ce sont d’interminables scènes assez peu fringantes qui nous font passer le temps jusqu’à une scène d’action. Les scènes d’actions se résument plutôt à LA scène d’action, puisqu’il n’y en a qu’une dans le film, mais là elle vaut le coup. Un peu comme pour Avengers, Shane Black (remplaçant Whedon) a tout misé sur une scène finale époustouflante et proprement magnifique, et qui sauve clairement le film. À la différence d’un Green Lantern ou d’un Thor, Iron Man pourra toujours sauver le vide de profondeur d’écriture par son esthétique fascinante, qui nous fera regretter de ne pas pouvoir scruter une à une les armures de Stark pendant de longues minutes.

Enfin le dernier gros défaut de ce film qui était aussi valable pour les deux premiers : la faiblesse incompréhensible de l’antagoniste. Et je ne parle pas de faiblesse physique mais bien de faiblesse scénaristique et charismatique. Il est vrai qu’Iron Man (le personnage) n’est pas connu pour avoir les ennemis les plus classes de l’univers comics, mais cela fait trois fois de suite que je m’ennuie ferme face à un nemesis en carton et trop c’est trop.

À part cela je ne supporte plus Gwyneth Paltrow, pourquoi mettre un enfant ?, pourquoi Guy Pearce ?, pourquoi James Rhodes dont le potentiel d’exploitation avec War Machine était énorme est rabaissé au rang de faire-valoir incompétent ?, les références aux vengeurs et le caméo de Stan Lee sont plutôt amusants et enfin, vivement un film où plusieurs armures sont exploitées intelligemment face à un ennemi de la trempe du héros dans une confrontation dantesque et où le dernier coup ne sera pas porté par une greluche.