Les Immortels de Tarsem Singh

Très friand de la mythologie grecque c’est tout naturellement que je me suis intéressé au film Les Immortels réalisé par Tarsem Singh un réal pratiquement inconnu. Ce péplum s’inspire très librement de plusieurs mythes grecques tel que Thésée et le Minotaure ou celui d’Hypérion qui ne sont pas liés en temps normal mais qui ici se connectent. Impossible pour le film de ne pas souffrir de la comparaison avec Le Choc des Titans de Louis Letterier, même si ce n’est pas le même budget et définitivement pas la même prétention.

Niveaux personnages d’abord, le film suit Thésée interprété par Henri Cavill le futur Superman de Zack Snyder, dans sa quête de vengeance (original) contre un roi fou qui veut libérer les Titans du Tartare et anéantir les Dieux. Il y a un festival de petits rôles reconnaissable comme le monument du cinéma anglais John Hurt, Mark Margolis (vu récemment dans Breaking Bad), Luke Evans (Tamara Drewe) ou encore Joseph Morgan (The Vampire Diaries), mais celui qui fait réellement plaisir c’est la sublime Freida Pinto (Slumdog Millionaire, Rise of the Planet of the Apes) qui interprète la pythie Phèdre qui au passage n’est pas une pythie dans la mythologie grecque. Ce qu’il y a d’intéressant dans le film c’est certains angles de vue de la réalisation, surtout concernant les combats où l’on pourrait se croire dans un jeu de plateforme 2D ainsi que quelques prises de vues aériennes. Néanmoins le film manque cruellement d’ambition, les combats sont assez pauvres, sans grandeur réelle, les ¾ de l’action du film se déroulent sur les bords de la même falaise, il n’y a aucun changement de décor grandiose alors que l’on est supposé raconter l’histoire d’un Héros grec. Il faudra aussi signaler aux producteurs de 300 que les scènes de combat au ralenti n’ont marchés que pour 300 justement et qu’il est inutile de nous les resservir à chaque film qu’ils produisent. J’aimerai également ajouter que la moindre des choses quand on s’attaque au mythe de Thésée c’est d’instaurer le labyrinthe de Dédale et un minotaure qui a de la gueule, chose que le film ne fait pas ou balaie en cinq pitoyables minutes. On frôle le scandale.

Outre ce manque d’ambition certain les acteurs ne sont pas particulièrement bons, surtout le pauvre Mickey Rourke qui joue le pauvre Hyperion, gratuitement cruel et tellement creux, depuis The Wrestler le bad boy n’a rien fait de bon. En plus de cela les Dieux sont complètement inutiles, la fin est improbable et bâclée, la morale que l’on tente de nous faire ingurgiter est pitoyable et enfin les petits personnages accumulés se font rayer un par un d’une scène à l’autre faute de savoir les utiliser. Donc pour conclure le film a un manque cruel de moyen (ce qui n’est pas forcément de la faute du réal ou des acteurs) et de grandeur scénaristique, les personnages sont creux et le croisement des mythes est tout simplement raté. En dépit de tout cela, le film reste distrayant (mais pas trop) et vu le ending proposé il est probable qu’en fonction des recettes du film on ait droit à une suite.