Paranormal Activity 3 de Henry Joost & Ariel Schulman

- 27/10/11 02:31

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Rarement un film d’épouvante n’aura suscité autant de hype autour de lui. Depuis le phénomène provoqué par le numéro 1 de la série, un nouveau genre d’horreur a été développé, ou plutôt re-développé ce qui avait été instauré par le Projet Blair Witch : la caméra amateur et subjective. Après deux épisodes en dents de scie qui avaient soit agacé soit fasciné, place au numéro 3 « le commencement », le prequel (la préquelle en français), un exercice de style de plus en plus fréquent dans les films d’horreur : Massacre à la Tronçonneuse de CommencementDragon Rouge, bientôt Rec 3 etc… Je me redécouvre une passion pour le film d’épouvante, une passion aveuglante qui me pousse à m’enfermer dans une salle obscure pleine d’adolescents pré-pubères qui – je le sais à l’avance – s’empresseront de crier au moindre mouvement de caméra, mais soit, ma curiosité peut endurer ces souffrances.

D’une manière globale un mot pourrait représenter la trilogie Paranormal Activity : sur-côté. On fait tout un plat d’un drap qui bouge et d’une lumière qui frétille et on sursaute/rigole avant même de voir l’action car on l’a deviné. C’est également ce qui se passe avec celui-ci. Néanmoins toutes proportions gardées, les scènes d’action/horreur sont assez réussies quand elles sont brutales, car à force de nous habituer à sa lenteur le film nous surprend par des prises de vitesse (aspirations de corps soudaine, mobilier qui tombe brutalement etc..). Du point de vue de la réalisation il est difficile d’en vouloir à Joost et Schulman – qui s’exerçaient pour la première « vraie » fois sur grand écran et pour un blockbuster – tant introduire une nouveauté en terme de caméras de surveillance quand on vient d’épuiser le système avec deux films n’est pas évident. Mais entre les plans inutiles et les plans où l’on a envie de vomir à cause d’un mouvement répétitif parfaitement insupportable, il y a une bonne partie du film où l’on s’ennuie ferme. Autre remarque, je ne sais pas qui s’est chargé de la bande annonce mais ce mec n’est pas prêt de retrouver du boulot, tout simplement parce qu’aucune des scènes « chocs » de la bande annonce n’est présente dans le film, la plus importante a même été modifiée (wait, what?). Une erreur monumentale que je ne pardonne pas. L’autre difficulté que rencontre le film c’est qu’avec une caméra subjective le spectateur a forcément moins d’éléments d’information à sa disposition, et ceux qu’il a, il les obtient bizarrement (pourquoi le mec se filme en train de visionner des cassettes vidéos qu’il a déjà filmé ?). Finalement le dénouement est brutal et assez peu compréhensible mais comme beaucoup de choses se passent hors champ il est difficile d’abreuver le spectateur en informations qui lui permettraient d’élucider tous les trous noirs, ce qui le force à déduire lui même ce que représente le film.

Vraiment pas un bon film hélas, à cause des défauts cités mais le buzz étant tel qu’il a pulvérisé les scores des deux premiers films au box office sur le premier week end. J’espère que l’on en a fini avec Paranormal Activity et que les bonnes idées – car il y a des bonnes idées – seront mis à profit de meilleurs scénaristes/réalisateurs/monteurs. Une perte de temps et d’argent en ce qui me concerne mais un bon moment entre amis.

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