Snowpiercer (le transperceneige) de Bong Joon-ho

- 25/09/13 16:53

Snowpiercer-130104-03

Une révolution sous le signe de l’apocalypse mené à (dans) un train d’enfer par le nouveau surdoué du cinéma Coréen Bong Joon-ho.

En 2031, après qu’une catastrophe écologique ait plongée le monde dans une nouvelle ère glacière, les derniers survivants de l’humanité sont condamnés à vivre dans un train qui tourne inlassablement autour de la terre. Mais dans l’ombre, après 17 années, l’ordre établi dans le train est sur le point d’être bouleversé par un jeune homme ambitieux qui prépare la révolte…

Après trois films très remarqués par les cinéphiles du monde entier, il était normal que Bong Joon-ho soit tenter de se tourner vers l’international. Tournant en anglais, avec des têtes d’affiches (Chris Evans, John Hurt, Tilda Swinton, Jamie Bell…), et surtout un budget non négligeable, on pouvait craindre que le réalisateur ne se perde sous toutes les contraintes et les égos… Il n’en est rien! Bong Joon-ho, après le thriller, le film de monstre et le drame, s’attaque à la science fiction intelligente et profonde! Choisissant l’économie et les idées plutôt que le déluge d’effets visuels auquel le cinéma nous a trop habitué ces derniers temps. Jamais handicapé par la restriction de son décor (quasiment toute l’action se passe à huis clos dans le transperceneige) Bong Joon-ho prouve qu’il a un sens aigu de la mise en scène et du rythme; lançant les spectateurs à toute vitesse dans des bastons détonantes, tout en leur laissant le temps de respirer entre temps, jouant habilement entre le grand public et le très restreint (interdiction au moins de 12 ans sûr, au minimum).

Il ajoute à cela un casting qui ne cesse de surprendre. Chris Evans porte miraculeusement le film, lui qui sembler cantonnait au rôle de super héros un peu naif (Captain America), apportant la naïveté et la candeur qu’il faut à un personnage tourmenté au passé plus que trouble. Epaulé par Song Kang-ho qui apporte le réalisme nécessaire au récit juste en jouant un homme désespéré et parlant en coréen (prouvant par la même la pluralité et la différence des derniers survivants) ainsi qu’un Jamie Bell très loin de Billy Elliot ou Tintin.

En conclusion, Bong Joon-ho livre un film de science fiction à la fois intimiste et grandiose, alarmant de par son message écologique et sa réflexion sur l’humanité, à a fois distrayant et dérangeant alliant habillement la puissance d’une grosse machine aux inquiétudes d’un cinéaste exigeant le tout mené tambour battant à l’aide d’une B.O saisissante.

Reagir a cette nouvelle :