#2 From First To Last

Les débuts :

Rien au départ ne prédestinait à From First to Last, très vite abrégé FFTL, à la carrière qu’ils ont eu. En 2003 et alors que la vague post-hardcore/emocore à voix nasillarde est en plein boom aux USA, les américains sortent discrètement leur EP Aesthetic avec ce que l’on peut aujourd’hui considérer comme des pièces de collections. À l’époque on trouve au chant Phillip Readron qui s’en ira juste après la sortie de l’EP.

L’apogée :

La reconnaissance internationale viendra assez vite, dès leur premier album Dear Diary, My Teen Angst Has A Body Count, grâce entre autres à leur nouveau leader charismatique considéré comme le gendre idéal pour n’importe quelle jeune emo en fleur : Sonny Moore. L’album est un succès, certains morceaux deviennent des hymnes, bref tout va bien. Surfant sur cette vague ils sortent deux ans plus tard l’assez décevant Heroine, marquant le début de la fin.

La fin :

Fatigué de ses opérations des cordes vocales et coupé du plaisir de chanter, Sonny Moore décide de quitter le groupe en 2006 qui perd alors quantitativement parlant une fanbase énorme. Il ne reste donc au chant que les deux gratteux Matt Good pour le clair, et Travis Richter pour le scream. C’est assez paradoxale de parler pour eux de la fin, puisque l’album éponyme qui suivie en 2008 fut, à la surprise générale, de très bonne facture. Seulement le groupe n’était plus vraiment dans les petits papiers de la scène, et c’est presque dans l’indifférence totale que le – toujours excellent même après le départ de Richter – Throne to the Wolves sort en 2010. Le groupe se séparera peu après pour laisser ses membres s’adonner à de nombreux side-projects.

Aujourd’hui :

Lorsque Sonny Moore quitte le monde du hardcore c’est pour se lancer dans l’electro sous le pseudonyme de Skrillex, et après des débuts poussifs il devint l’image commerciale de la vague dubstep. On aime ou on n’aime pas, toujours est-il qu’il a aujourd’hui une reconnaissance mondiale.

Pour rester plus sérieux, Matt Good a abandonné volontairement sa place de frontman pour s’effacer derrière Craig Owens dans l’éphémère D.R.U.G.S. pour lequel il était deuxième guitariste. À la mort de ce groupe il se lance dans un nouveau projet Kit Fysto dont on attend des nouvelles.

L’autre gaillard qui s’en est plutôt bien sorti c’est Travis Richter, qui a effectué un excellent passage comme frontman au sein de The Human Abstract. Un seul album et puis s’en va, mais un album d’une très grande qualité et salué par la critique qui ne sera pas insensible à l’influence de Travis sur ce Digital Veil mémorable. L’été dernier il a été dit qu’il intégrait de nouveau le groupe.

Et comme c’est apparemment le destin des voix de FFTL de se reconvertir à l’electro/dubstep il a lui aussi lancé un projet un peu sale, appelé Modified Noise.

On ne peut évidemment pas ne pas mentionner le projet grindcore (initialement) The Color of Violence qui comprenait Matt, Travis et Derek Bloom (le batteur). Matt s’est assez vite retiré, mais les autres sont restés pour un sympathique album nommé Youthanize sorti en 2009. Le groupe n’est pas mort, mais il n’est pas non plus dit qu’il soit vivant.

On peut également parler de Chris Lent, qui a été le keybordist du groupe pendant trois ans, et qui fera partie jusqu’en 2011 du groupe « experimental » I Set My Friends on Fire (sur ce clip, Matt Mehana a tout de même l’air d’un défoncé rigolard). Il publie aujourd’hui quelques morceaux de sa composition sur sa page soundcloud.