AsTheyBurn + Merge + Novelists @ La Boule Noire

- 16/10/13 18:45

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C’est après la longue tournée européenne de « Will, Love, Life » que la formation d’As They Burn reposait un pied à terre. Et c’est à la Boule Noire, accompagné du quintet Merge et de la jeune bande de Novelist, que les parisiens reviennent donc clôturer ce long voyage autour du nouvel album.

Le premier groupe qui fera vibrer les murs de la salle, sera bien sûr, Novelist, qui se produit pour la première fois. Mais les membres ne me sont pas inconnus, en effet j’y reconnais des membres d’A Call To Sincerity et c’est donc très enthousiaste que je vais découvrir leur nouveau projet. J’arrive au milieu du premier morceau, et dès le début, je suis un peu dérangé par la rythmique de la batterie car j’ai l’impression que les musiciens sont décalés. Et c’est au fil des morceaux que je me rendrai compte que le batteur à tendance à se décaler. Le groupe semble un peu timide scéniquement, mais il faut les comprendre, c’est leur première date. Le frontman a un scream qui me plait beaucoup, puissant, parfois à la limite du rap. Le registre de celui-ci est large, il va chercher dans les graves aussi bien que dans le panel aigu de sa voix. Je suis aussi très emporté par les parties de guitares mélodiques très entrainantes et bien travaillées. Les phases instrumentales sont cohérentes et s’enchainent vraiment bien. Le groupe est plutôt adepte des subs pour relancer les parties lourdes et les breakdowns, ce qui semble être au goût du public qui enchaine les slams et en ouvre le pit à outrance. Novelist a en plus la bonne idée de laisser un sample  entre les chansons, ce qui fait que l’on reste dans l’ambiance  et l’énergie que le groupe s’efforce de déployer.

Il n’y a pas de blanc entre les compositions et c’est vraiment agréable. Au fur et à mesure qu’ils progressent dans leur set, le quintet semble se lâcher un peu plus sur le jeu de scène, et c’est de plus en plus carré, les erreurs se font nettement plus rares. La machine semble se huiler. Le chanteur communique régulièrement avec la foule et c’est vraiment agréable de voir cela, on sent qu’il est heureux de retrouver la scène et nous le rend bien. Mais quelque chose fait défaut au groupe, c’est le son. La masse des graves dans le son est beaucoup trop importante et les parties de guitare mélodiques sont vraiment difficiles à distinguer. On en perd donc la qualité musicale et la qualité des compositions, et je trouve ça vraiment dommage. Je retiens du groupe Novelist un énorme potentiel, à l’image de certains passages musicaux vraiment bien pensés, mais qu’il faut vraiment travailler. C’est quand même une très bonne prestation que le groupe a offert pour un premier concert et je suis impatient de les revoir par la suite.

C’est maintenant au tour de Merge, groupe que j’ai pu voir une bonne dizaine de fois en concert, de mesurer leur set au public parisien. Et le quintet entame, pour sa part, une tournée qui les conduira en Espagne par la suite. Et c’est après  un très long problème technique au niveau de l’envoi des samples, et un arrachage d’oreilles quand ces derniers daigneront enfin se lancer, que la bande va enfin prendre place sur les planches de la Boule Noire. Et à ma grande surprise, le groupe a travaillé un set différent depuis l’Icarus Festival. C’est dans cet esprit de nouveauté que Merge se lance plein d’énergie à la conquête de la fosse. Et le frontman prendra même la peine de s’excuser plusieurs fois pour le retard engendré par le problème technique. Je suis par contre de suite chagriné par le fait que le chant clair soit légèrement sous-modulé, et que l’on ne puisse pas percevoir correctement  toute la palette que possède la voix du chanteur. Mais depuis l’Icarus, Merge a fait un gros travail sur leur son et je retrouve, pour ma part, les parties de guitares aiguës qui ne sont plus noyées dans la masse des basses. C’est pour moi, ce que je considère comme l’identité musicale du groupe, et c’est ce qui m’avait séduit dans leur musique quand je les ai découverts.  Et ce soir, des titres qui seront sur l’album à venir que nous allons découvrir.

Commençons par la chanson qui ouvre leur set, « Lighters ». Les phases planantes et très mélodiques se marient à merveille avec les phases plus lourdes et énervées. Il y aura même un changement de tempo notable qui sera parfaitement amené et qui bouleversera le rythme de la chanson sans pour autant nous désorienter, mais plutôt en nous amenant des plans sonores différents. Et c’est ce qui brise la linéarité dans leurs musiques et offre du volume aux compositions. C’est ensuite le titre « Wolf’s Dagger », nouveau single paru mardi dernier, que le groupe invitera Alex de The Prestige à feater. Et l’exercice est réussi à la perfection, les deux screams se mélangent terriblement bien, et la complicité entre les deux chanteurs se fait tout de suite ressentir à l’image du jeu de questions/réponses entre les voix. C’est au milieu d’une fosse enragée et conquise que les deux frontmans poursuivront, alors que les musiciens s’approprient complètement la scène. Je constate aussi des améliorations au niveau du back vocal qui est bien mieux maitrisé. Et la formation semble toujours autant habitée par sa musique. Le groupe semble bien plus endurant qu’avant, le jeu de scène, toujours aussi maitrisé et énergique semble avoir moins d’impact sur la qualité musicale du groupe à l’image du chanteur qui pousse beaucoup plus longtemps son scream. Et on voit nettement moins les répercussions sur le physique aussi, le groupe semble infatigable, comme s’ils pouvaient jouer comme ça pendant des heures et des heures. Et c’est après cette formidable prestation, et ce nouveau set bien plus énergique et qui semble avoir totalement conquit le public, que le groupe clôturera  par leur célèbre titre « Joy Illusion ». Reprenant même à la fin le célèbre refrain du groupe Slipknot, « 555 to the 666 » pour faire participer toute la foule. Je trouve que Merge a vraiment progressé, autant sur le plan scénique, musicale et sonore. Et à l’image des spots dans les yeux tout au long de la soirée, le groupe a été éblouissant.

Bien que les deux premiers groupes suscitent l’enthousiasme de la foule (fait rare pour une première partie), la majeure partie des gens sont là ce soir pour les AsTheyBurn. On avait quitté les franciliens sur une prestation solide lors de l’Icarus Festival, on les retrouve ce soir au crepuscule d’une tournée européenne d’un mois. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les dudes se sont encore renforcés scéniquement parlant. Un « Medicine 2.0 » qui ouvre un concert qui sera une véritable claque. Bien que les organismes soient fatigués par ce mois de tournée, on sent que les AsTheyBurn ont pris encore plus d’assurance sur scène ce qui leur permet de vraiment envoyer une musique toute aussi puissante que sur CD. Les guitares sont extrêmement incisives et chaque riffs fait l’effet d’un coup d’kalash comme à Marseille !
Le groupe enchaine les chansons mélangeant avec brio titres plus anciens et ceux de Will, Love, Life. « F.R.E.A.K.S« , habituellement en feat. avec Frankie Palmieri (Emmure) et Aaron Matts (Betraying The Martyrs), ne perd pas en puissance, Kevin assurant à l’aise les parties de ses comparses. Le frontman, déjà impressionnant à l’Icarus, est véritablement un point fort de ce groupe. Très à l’aise vocalement (variations de fou sur « Dream Collapse« ), le chanteur a un charisme de dingue et son entente avec Ronald le bassiste est très plaisante à voir.
Rythmiquement c’est du très solide aussi. Milton à la batterie assure chacune de ses parties avec une précision redoutable tout en faisant groover les compositions du groupe. Par moment, on flaire bon le metal des années 90′s, que les AsTheyBurn ont biberonné tant l’alliance puissance-groove se fait ressentir. Plus mélodique qu’un Emmure mais 1000 fois plus couillue que Chunk ! No Captain Chunk, les AsTheyBurn ont une vraie chance de pouvoir s’imposer que la future fierté nationale chez nos amis ricains tant ils développent une identité particulière.

Le set se clôturera en beauté avec l’incroyable « Sons Of Shiva » qui laisse place à de vrais passages plus ambient et sur laquelle, Kevin enverra toute sa gouache à un public qui aurait aimé se prendre 3 ou 4 claques de plus.
Vous l’aurez compris, AsTheyBurn a confirmé ce soir qu’on pouvait compter sur eux comme une valeur sure, autant sur le plan national qu’international. Toujours plus incisifs, toujours plus puissants, le groupe prend un malin plaisir à progresser à chaque date pour mettre des claques au public européen. Il me tarde de les voir déglinguer les pits ricains tant c’est mérité pour un tel groupe d’avoir un rayonnement aussi large.

David & Nathan.

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