Interview Exclusive / Shawter de Dagoba

- 21/01/13 20:01

Dagoba

Déjà à l’honneur la semaine dernière pour notre rubrique Follow The Leaders, Shawter nous en dévoile aujourd’hui un peu plus sur l’avenir de Dagoba. Entre le départ d’Izakar et l’arrivée de Yves Terzibachian (alias « Z »), le chanteur nous garnit de quelques informations sur le nouvel album du groupe « Post Mortem Nihil Est ». Bon dimanche et bonne lecture.

Votre dernier album, Poseidon, a reçu un accueil unanime auprès de vos fans. Comment s’est déroulée la tournée qui a suivi?

En effet, Poseidon a reçu un accueil fantastique, en France, puisque nous sommes restés calés dans le top album un petit moment tout de même, mais aussi à l’étranger ou nous étions attendus après Face the Colossus qui avait bien cartonné dans certains pays nouveaux pour nous. Nous venons à peine de finir la tournée qui a suivi.Elle a duré quasi deux ans et demi, nous avons parcouru beaucoup de chemin et visité beaucoup de pays, de la Russie aux USA cette fois-ci, et nous sommes déjà en pleine période d’enregistrement pour le prochain album !

En Juillet dernier, Izakar a annoncé son départ du groupe suite à, je cite, « une incompatibilité devenue totale avec l’un des membres »? Que s’est-il passé au sein du groupe?

Je n’ai pas l’habitude de parler des absents, mais je sais que les perdants regardent toujours les obstacles, quand les gagnants voient la destination. Le groupe a pour ambition de continuer à évoluer. Il fallait que nous avancions beaucoup plus sereinement, tant humainement que techniquement, que nous puissions enfin développer notre musique et notre son, sa présence dans le groupe ne nous l’aurais jamais permis. Il faut savoir que l’album que nous sommes en train d’enregistrer a été composé à 90% en septembre 2011 (oui oui, 2011…) et que sans ce manque de motivation hallucinant nous aurions pu le sortir depuis longtemps. Et franchement, avoir pu sortir Poseidon tenait déjà de la prouesse, tant les conditions d’enregistrement furent burlesques. Donc en effet, puisque Dagoba est on ne peut plus précieux pour moi, nous sommes devenus incompatibles. Je suis juste incroyablement surpris d’avoir réussi à attendre qu’il quitte le navire.

Quelles ont été les conséquences de ce départ sur le groupe et sur le nouvel album?

Il n’y a eu et n’y aura strictement aucune conséquence négative du fait de son départ puisqu’il ne composait quasi rien ni ne brillait par son incroyable talent guitaristique il me semble. D’ailleurs, nous avons immédiatement repris les concerts sans en annuler un seul, et les salles ne se sont pas vidées bien au contraire. Les échos sont bons, et le son du groupe est mis en avant par les fans. Il est des groupes qui perdent un membre et qui ne peuvent s’en relever car l’aura de celui-ci était tellement important que le groupe se retrouve boiteux, bancale. Nous nous retrouvons plus solides et souriants, ce qui est par contre une excellente nouvelle pour nos fans !

Pourquoi avoir choisi Yves Terzibachian pour le remplacer ? Comment s’est passé son intégration au sein du groupe?

Nous avons auditionné quelques guitaristes que je tiens à saluer car ils se sont investi pour apprendre certain titres et se sont parfois déplacés de très loin pour nous rencontrer. Mais Yves Z (Terzibachian, ndr) remplit vraiment toutes les conditions et possède toutes les qualités pour être un Dagoboy ! (rire) Il habite Marseille comme nous, ce qui est pratique pour les répétitions et les départs en concert, il a un gros niveau technique, un bon look et surtout c’est un Ami avec un grand A ! Nous nous connaissons depuis 18 ans, et l’histoire est belle puisqu’avant de faire entrer Izakar dans le groupe nous avions déjà proposé le poste à Z juste avant, mais il était alors trop occupé par d’autres projets. Entre temps il est devenu gros fan du groupe et a bossé comme un acharné pour intégrer le groupe. Son poignet droit est encore fumant je pense… Il possède également beaucoup de qualités autres que musicale et son réseau est important, ce qui va aider le groupe à se développer. Nous sommes ravis de le compter parmi nous !!

Comment s’est déroulé l’enregistrement de votre nouvel album, Post Mortem Nihil Est? Ou l’avez-vous enregistré?

Nous avons pris le parti d’enregistrer cet album nous-même, car nous possédons aujourd’hui le matos nécessaire pour le faire et surtout bien le faire. Franky se charge de ses prises batteries, car il connaît sa frappe par cœur et sait exactement comment doit sonner son instrument sur un album de Dagoba. Je m’occupe du reste, basse, guitares, voix et orchestrations dans mon studio. Sur Poseidon déjà j’avais fait les prises voix chez moi, et nous avons décidé d’étendre cela aux autres instruments, par économie et aussi pour maîtriser les facteurs temps/accomplissements avec plus de rigueur. Nous donnons une importance plus grande au son de guitare car nous n’avions jamais réussi vraiment à atteindre ce que nous voulions. Et le son des  pré-productions déjà nous encouragent à continuer sous cette formule. Nous irons le mixer très certainement aux USA, très prochainement, puisque nos prises sont bientôt finies.

En quoi consiste votre processus d’écriture pour un album?

En général j’essaie d’amener un maximum de riffs qui s’enchaînent, et en groupe nous polissons tout çà, faisons les structures, arrangeons. Le processus d’écriture ne s’interrompt presque jamais car j’aime bien toujours avoir des banques de riffs, de titres, de bribes d’orchestrations ici ou là. Mais si, pour les albums précédents, nous alternions les périodes de composition et de répétitions, j’avais envie pour cet album, de concentrer en une période très courte mais intense la composition de tous les titres, 10 jours pour être précis. Cela pour essayer de conserver l’intention et la noirceur d’une période dans un seul album. Ainsi, nous nous sommes retrouvés avec 10 titres à bosser fin Septembre 2011, que nous avons finalement commencé à arranger qu’en Septembre 2012, avec la venue de Z dans Dagoba. Nous avons également fait un travail de complémentarité avec Franky, qui a amené une grosse banque de rythmiques que j’ai habillé de notes, le résultat est assez détonnant et inédit pour le groupe, nous sommes impatients de vous proposer tout çà !

Pourquoi avez-vous choisi ce titre?

Parce qu’il illustre à merveille le contenu musical et textuel de l’album.

« Brew » Varea est-il encore à la production de ce nouvel opus ?

Non, mais Brew, comme Charles Massabo, a participé avec brio aux pré-productions.

A-t-il été mixé par Dave Chang, comme pour Poseidon?

Nous nous orientons vers les Etats-Unis en ce qui concerne le mix.

Avez-vous exploré de nouveaux horizons musicaux sur ce nouvel album?

Oui, nous essayons de toute façon de ne jamais nous répéter album après album, la prise de risque est dans mon ADN en ce qui concerne la musique du groupe. Je m’ennuierai trop vite de refaire encore et toujours le même album. Sans nous pervertir, nous creusons différentes parcelles de nos personnalités pour composer. Celui-ci sera de loin le plus épique et le plus obscur de notre discographie. Amateurs de coups de massue dans la gueule : à vos marques, prêt…

Poseidon était un véritable album au concept symbolique, Post Mortem Nihil Est est-il une suite de votre précédent album, ou alors fait-il l’objet d’un concept qui lui est propre?

Il ne s’agit pas d’une suite de Poseidon.

Quels sont les thèmes abordés dans les paroles de celui-ci?

Je crois que le titre est sans équivoque : de fleurs et de plages ensoleillées…

Y’a-t-il des morceaux que vous attendez de jouer en live plus que d’autres? Si oui, pourquoi?

Tous, car ils possèdent chacun un gimmick fort qui pourront faire mouche sur scène. Un refrain scandé par-ci, un solo  de guitare par-là, une saccade militaire, que de l’amour pour notre public de guerriers !!

Avez-vous planifié une date pour la sortie de Post Mortem Nihil Est?

Oui, au plus tôt du sortir du mix en 2013, pour retrouver la route et notre public rapidement. Je considère personnellement leur devoir cet album au plus tôt, car pour moi il aurait dû sortir il y a un an, et ils ne sont pas là pour payer le manque de motivation d’un seul gars. Qui plus est, la route va vite nous manquer.

Vous êtes à l’affiche du Sonisphere Festival de juin prochain à Amneville aux côtés de Limp Bizkit, Korn, Slayer et beaucoup d’autres. Qu’est-ce que représente ce genre de festival pour Dagoba?

C’est toujours énorme de partager la scène avec ce genre de géants. Nous sommes tous très fans de metal, tant les musiciens que notre crew, et on se retrouve toujours avec les yeux qui brillent quand l’une ou l’autre de nos idoles se retrouve devant nos yeux, backstage ou même sur scène. Jouer devant une telle audience aussi nous permet de proposer notre musique au plus grand nombre, et les retombées ont toujours été importantes pour le groupe. Nous sommes aussi très content de proposer à Z des shows dans d’excellentes conditions comme peuvent le proposer ce genre de festival, car pour lui c’est nouveau.

Comment va se dérouler la tournée qui supportera votre nouvel album?

Elle sera au moins comme les précédentes, c’est-à-dire : longue, brutale, alcoolisée, fantastique, trépidante, sexy et rock’n'roll, mais avec le facteur Z en plus !!!

Vous ne vous êtes pour l’instant jamais prêté au jeu du DVD live? Est-un choix? Attendez-vous un évènement particulier pour en justifier un?

Nous avons tout de même sorti une édition de Poseidon avec une captation live du Hellfest ! Mais effectivement, nous attendons le moment judicieux pour faire un beau dvd live. Nous ne sommes pas friands des dvd « live à la Mjc du coin », juste pour dire qu’on a fait un dvd. Nous voulons proposer quelque chose d’unique avec un gros son et de chouettes effets visuels, et ce n’est pas encore le moment, nous n’en avons pas encore les moyens.

Sur What Hell Is About vous aviez invité Vortex de Dimmu Borgir pour deux titres? De même pour Brew-No sur Face The Colossus?  Y’a-t-il une ou plusieurs collaborations de ce type sur Post Mortem Nihil Est?

Pas pour le moment.

Parmi les albums sortis cette année, quels sont ceux vous avez particulièrement apprécié?

Aïe ! Tu tombes vraiment mal car les années de composition je n’écoute jamais ni ce qui sort, ni ce qui se fait dans le genre que nous sommes en train de développer… Cette année j’ai écouté pas mal de good oldies mais rien de très metal. En ce moment je suis sur la discographie de Phoenix, qui me rend joyeux.

Est-ce-que tu as un message à adresser à nos lecteurs et à tes fans pour l’année qui arrive?

Je vous souhaite à toutes et tous d’être heureux et de ne pas vous laisser faire, en 2012, on a déjà donné. Je vous remercie également pour votre confiance inaltérable les amis !

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