65daysofstatic – « Wild Light »
-09/10/13 20:00
« 65daysofstatic ». Quand j’ai appris que les anglais sortaient un nouvel opus, je me suis rappelé de cet album différent des autres qui m’avait accompagné à certains moments de ma vie quelques années en arrière. « C’était The Fall of Math en 2004 ». Mais assez parlé de moi maintenant. En ce mois d’octobre 2013, voici que le plus précieux des groupes britanniques sort Wild Light, son cinquième long jeu qui intervient quatre années après We Were Exploding Anyway.
Exclusivement électro, les premiers morceaux nous coupent l’herbe sous le pied de la plus belle des manières. D’abord, « Heath Death Infinity Splitter » installe une ambiance à la fois lourde et oppressante puis, le titre « Prisms » intègre une trance atmosphérique indéniable qui émerveille mais ne surprend pas plus que ça quand on connaît l’audace des quatre anglais. « The Undertow » alterne ensuite entre une batterie qui tient le rythme derrière des nappes de synthé et une ligne de piano qui sert de leitmotiv pendant plus de six minutes. Véritable moment fort de ce cinquième effort, le morceau « Blackspots » est aussi le plus long. Sept minutes divines pendant lesquelles le groupe dresse un pont entre les deux parties de l’album : la première très électro (on y retrouve ces épiques parties de synthé et cette trance qui semble tout droit sortie d’un album d’Infected Mushrooms), la seconde d’avantage post-rock où la guitare et surtout la basse font leur retour en grande pompe.
Juste après « Sleepwalk City », que l’on qualifiera de faux pas de Wild Lights tant il est incohérent au milieu des autres titres, arrive « Taipei ». Sur ce morceau qui fait figure de ballade on est on ne peut plus ravis de retrouver un post-rock plus académique où le piano remplace une hypothétique voix avant une montée époustouflante dont seuls 65DoS sont capables. « Unmake The White Lights » reste dans un post-rock accessible et reprend les choses là où le titre précédent s’étaient arrêté mais en laissant, cette fois, la guitare prendre l’ascendant sur les autres instruments. Le temps d’un dernier crescendo époustouflant et le groupe termine avec brio son cinquième album. « Quoi ? Déjà » ? Non, les britanniques ont gardé le meilleur pour la fin. « Safe Passage » débute par une longue et majestueuse ligne de piano qui prend fin au bout de cent secondes et laisse place à une ultime nappe de claviers apocalyptiques qui retournent l’estomac grâce à un ultrabasse presque vertigineux ; la batterie et d’autres synthés viennent ensuite prendre part au bouquet final avant un long silence pesant et carrément déstabilisant.
Ce qui fascine et agace avec 65dos, c’est leur capacité à se renouveler. Depuis plus de dix ans, le groupe n’a eu de cesse de modifier, peaufiner, perfectionner sa musique sans se soucier des attentes de ses aficionados et certains pourraient crier au blasphème tant Wild Light est la preuve que ce changement ne vous attend pas. Huit titres qui en en effraieront certains et en convaincront d’autres. Néanmoins, impossible de nier que ce cinquième album est un chef d’œuvre, la pièce maitresse de leur discographie et même un disque qui marquera l’histoire de la musique britannique.
Reagir a cette chronique :