A Day To Remember – Common Courtesy

- 11/10/13 19:30

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Pour les passionnés de musique, la sortie d’un album est toujours entourée d’un certain mysticisme. Une aura liée à diverses sources. Vous l’aurez deviné, les circonstances entourant la sortie du 5ème album d’A Day To Remember font que ce Common Courtesy sera encore plus scruté au moindre détail. Et pour cause. Bien que le titre de la galette lui soit attribué depuis près de 2 ans maintenant, il prend encore plus de sens aujourd’hui.

Pour ceux qui vivent dans une grotte, bien que l’album soit annoncé pour le 8 octobre depuis fin aout de cette année, le groupe n’a gagné le droit légalement de le sortir par eux-mêmes que quelques jours avant la date fatidique. Résultat, dans un monde où les leaks niquent toute excitation (mais rajoutent un peu de surprise le matin quand tu te lèves et que, hop tu pecho le BMTH 2 mois avant sa sortie), on se retrouve à attendre la date officielle de sortie pour écouter l’album d’un de nos groupes préférés. Car oui, ADTR fait partie de mon Top 5 tant le groupe m’a accompagné ces dernières années dans divers moments de ma vie. Quand certains pensent que leur force vient surtout de ce fameux mélange entre chansons très sucrées et d’autres beaucoup plus amères, je me positionnerai d’une toute autre manière. Que ce soit lors des bons moments ou lors des passes plus difficiles, je trouve toujours un créneau pour une playlist des meilleures chansons d’ADTR. Ce groupe me soutien quand ça ne va pas et accentue mes moments de joies. Donc imaginez mon bonheur lorsque le groupe fut autorisé à diffuser sa nouvelle livraison. D’autant que le single « Violence » était d’une excellente augure. Bien qu’on soit habitués à ce que le groupe d’Ocala nous balance d’abord les morceaux les plus lourds de ses galettes.

Qu’en est-il, strictement musicalement parlant de ce Common Courtesy ? eh bien ce n’est ni plus, ni moins qu’un album d’A Day To Remember. Si le groupe tient une ligne artistique extrêmement cohérente depuis And Their Name Was Treason, on peut noter quand même la maturité qui les gagne à chaque album. Si pour beaucoup le paroxysme atteint sur Homesick ne sera jamais égalé, j’avais grandement apprécié le feeling plus rock, plus réfléchit de What Separates Me From You.

Common Courtesy pousse plus loin chaque concept précédemment abordé par le groupe. Lorsque l’on s’attarde sur le début de l’album, « City Of Ocala » et « Right Back At It Again » sont les chansons les plus poppy qu’on a pu entendre depuis Homesick. Un chant pop punk à souhait (dans lequel McKinnon excelle sans en faire des tonnes), des lignes de guitares ultra mélodiques et surtout, des refrains excellents et fédérateurs. Non vraiment on sent un groupe assumant parfaitement ses influences, plaçant même une mosh part dévastatrice sur « Right Back At It Again ».

La construction de l’album permet une construction véritablement progression puisqu’une fois de plus, le couplet gagnant « Sometimes You’re The Hammer, Sometimes You’re The Nail » – « Dead And Buried » durcit le ton mais donne sa dose de mélodie quand même. On s’énerve tout doucement mais surement, ça commence à sentir le souffre bien que le groupe s’efforce de laisser l’auditeur de respirer comme sur le magnifique pont de « Dead And Buried ».

ADTR sait taper là où ça fait mal. Une fois de plus, lorsque le groupe s’énerve, ça fait mal. « Violence » déjà bien connue reste l’une des meilleures pistes du disque avec un refrain légendaire. « Life Lessons Learned The Hard Way » s’inscrit dans la même lignée que « You Already Know What You Are » présente sur Homesick pour son format court et condensé. Ca joue vite, les gratteux tricotent des lignes metalcore à souhait et McKinnon s’inspire de Frankie Palmieri (Emmure) pour la progression de ses screams. Quant à « The Document Speaks For Itself », brulot réglant les comptes avec Victory Records (le groupe a d’ailleurs publié une version alternative du titre avec un enregistrement d’un message vocal de Tony de Victory menaçant McKinnon) on atteint le paroxysme de la violence. Un véritable défouloir pour nous, comme pour le groupe

Mais ce qu’il y a d’intéressant dans la carrière d’un groupe, c’est d’observer les évolutions. Si l’on note le retour de chansons acoustiques (« I’m Already Gone » n’atteint pas la puissance émotionnelle d’un « If It Means A Lot To You » mais se jouera avec plaisir en bord de plage l’été prochain), on voit surtout un McKinnon toujours plus sur de ses capacités. « Best Of Me » est aussi le titre d’un tube des Foo Fighters et l’on se surprend à penser à la voix de Dave Grohl sur le refrain de ladite chanson pour son coté clair/saturé fond de gorge. Pas de quoi transformer l’album en un chef d’œuvre mais, plus qu’une prise de risque, on sent que le groupe prend du plaisir à s’autoriser de petits écarts tout en restant cohérent à sa ligne de conduite. La surprenante « End Of Me » possède un coté ballade 80’s jamais entrevu auparavant avec notamment un solo de guitare précédé par une partie chantée par Kevin Skaff, cantonné aux chœurs par avant

Le groupe conclue sur un « I Remember » rendant hommage aux, presque, 10 ans de carrière qu’ils viennent de traverser sans véritables embuches jusqu’à il y a peu. Au même titre que chacun des albums du quintet californien, l’amitié et la solidarité sont de mises et doivent passer avant chaque autres choses (« My friends come firsts, that’s a part of life » chantait McKinnon sur « Fast Forward To 2012 »).

Très bon album d’A Day To Remember qui, sans véritablement surprendre, réussit quand même à susciter du bonheur à l’idée de les retrouver. Je pense que l’album aurait eu un meilleur impact s’il était sorti juste avant l’été car le nombre de chansons très positives auraient vraiment été de bonne guère cet été. Je crois qu’avec ce nouvel album, j’ai quelques épisodes de vie d’avance. J’espère juste que ce groupe pourra m’accompagner encore longtemps.

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