A Skylit Drive – « Rise »
-08/10/13 20:00
Voici arriver le cinquième effort studio des californiens d’A Skylit Drive, Rise. Après la sortie du précédent opus, Identity On Fire, le groupe a résilié son contrat avec Fearless Records afin de revenir vers son premier label où il avait fait ses débuts, Tragic Hero Records (Confide, We Are Defiance, Greeley Estates …). Alors, retour aux sources ou nouveau chapitre ?
Toujours considéré comme outsider de la scène post-hardcore, ASD ont toujours dû faire face à la sur-médiatisation de formations telles que Blessthefall ou encore Sleeping With Sirens ; cependant ce nouvel album semble vouloir inverser cette tendance. Enregistré sous la houlette de l’incommensurable Cameron Mizell, Rise débute en trombe avec le puissant « Save Me Tragedy ». Un morceau qui devrait, à coup sûr, en réconcilier plus d’un avec le quintet. Y compris moi-même. Si on pouvait reprocher au groupe de manquer de catchy, c’était parce qu’il mettait au premier plan la voix claire de Michael Jagmin là où d’autres misaient sur le chant saturé. Sur ce premier titre, le scream est prépondérant tout en laissant Jagmin s’adonner à un refrain terriblement percutant. Viennent ensuite les très bons « Unbreakable », « I, Enemy » et « Wide Awake » qui montrent une facette d’un groupe plus violent, plus incisif que par le passé.
Les compositions de Rise sont globalement plus tranchantes que celles des précédents opus. En effet, si « Crazy » et « Said And Done » semblent d’avantage marcher sur les plates-bandes d’Of Mice & Men que de SWS, le morceau éponyme, « Rise », marque un retour à des sonorités plus dangereuses et proches de celles du premier extended play, She Watched The Sky, sorti chez… Tragic Hero Records ! Cependant au fur et à mesure que les morceaux défilent, on se rend vite compte que ces morceaux font quelque part figures d’exception car la majorité des titres restants – « Pendulum » en tête de liste – manquent cruellement d’originalité et donnent l’impression d’être trop peu inspirés. Malgré quelques bons refrains diablement entêtants comme celui de « Dreaming Blue », Jagmin semble vouloir se contenter d’une seule note pour assurer et nous rentrer à coup de burins ses lignes de chant en mémoire.
Ce cinquième album d’A Skylit Drive est sans équivoque le meilleur depuis leur premier EP. Bien sûr on reste dans un post-hardcore relativement accessible qui tourne souvent en rond, mais on sent une volonté du quintet de vouloir expérimenter de nouvelles choses, comme en témoigne le très bon « Wide Awake ». Parallèlement, la voix de Jagmin n’est plus aussi aiguë que par le passé mais tombe du coup dans le banal, même si du coup les passages plus hauts gagnent en charme. Avec Rise, ASD passent la vitesse au-dessus et prennent pour l’instant le leadership perdu par Blessthefall et autres Sleeping With Sirens faute de prestations studios encourageantes. Pari gagné.
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