A Wilhelm Scream – « Partycrasher »

- 23/11/13 18:00

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N’étant pas adepte de la formation américaine, le seul souvenir qui me vient d’A Wilhelm Scream remonte à un sampler Rock One datant de 2007. Ce dont je me souviens, c’est un groupe qui jongle entre punk ensoleillé et hardcore joliment calibré emmené par un chant pressé et rocailleux à la manière d’un gentil Comeback Kid. Six années plus tard, me revoilà face au quintet qui nous livre un sixième opus baptisé Partycrasher sorti le 5 Novembre dernier chez No Idea Records.

D’emblée ce qu’on peut remarquer sur le successeur de Career Suicide, c’est que le groupe a posé son jeu. Quoique…  Avec Partycrasher, on reste dans un esprit punk avec des riffs aux antipodes de Periphery et une batterie qui frappe vite, très vite. Le truc c’est que la nouvelle direction musicale prise par le groupe tente à mettre de côté la hargne au profit de quelque chose de plus léger. Ainsi, ce sixième album est la foire aux tubes punk-hardcore pour adolescents nostalgiques et débute avec le combo « Boat Builders » / « The Last Laugh » où AWS ne révolutionnent rien et déçoivent même un petit peu tant cette étincelle qui m’avait séduit il y a six ans semble avoir pris la flotte. Evidemment, comme sur tout disque de punk-hardcore qui se respecte, il y a un nombre conséquent de solos. Le groupe met l’accent dessus sur les morceaux « Number One » et « Devil Don’t Know », avec une facilité déconcertante, avant d’en abuser sur « Ice Man Left a Trail ».

Le reste de l’album ne surprend pas pour un sous. AWS continuent encore et encore à nous déverser leur punk-hardcore qui a perdu en saveur et en couleur, et ce, malgré une qualité évidente. Entre les tubes taillés pour l’été « Sassaquin » et « Walkin’ With Michael Douglas » et le déjanté « Wild Turkey » qui effleure la parodie, les américains parviennent à nous pondre deux morceaux qui valent vraiment la peine d’être écouté. Tout d’abord, il y a « Hairy Scarecrow ». Ici, le tempo est plus lent, les couplets moins évidents et le refrain demeure entêtant nous rappelant parfois Bad Religion, il y a quelques temps. Puis, les curieux qui parviendront à écouter l’album dans son intégralité pourront tomber sous le charme du dernier titre. « Born a Wise Man » regroupe sagement tous les ingrédients qui font un bon tube punk-hardcore : un refrain qu’on imagine scandé par une fosse à pogos, des riffs qui sentent la bière pas chère et bien sûre des gang vocals d’anthologie. Sans parler de génie, on peut néanmoins souligner que le groupe n’a pas totalement perdu de sa fougue.

Il aura donc fallu six années pour voir arriver ce sixième long jeu d’A Wilhelm Scream et, finalement, le résultat n’est pas vraiment à la hauteur. Trop de morceaux vides de sens et peu inspirés qui font tâche à côté des quelques bonnes idées qui sont à déceler dans ce Partycrasher. Décevant, mais aurait pu trouver sa place dans notre playlist de l’été.

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