Avenged Sevenfold « Hail To The King »

- 24/08/13 21:26

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Le retour de la chauve souris ! Le 6ème et, plus ou moins, attendu album d’Avenged Sevenfold débarque quasiment 3 ans jour pour jour après un Nightmare qui consacra le groupe comme nouveau poids lourd de la scène metal US. Ce 6ème opus est aussi le premier entièrement composé sans The Rev, leur défunt et génial batteur/chanteur/compositeur ayant cédé à une overdose alors que l’enregistrement de Nightmare allait débuter. Depuis, les californiens ont recruté Arin Ilejay à la batterie comme membre officiel bien que l’ombre de Jimmy Sullivan plane toujours au dessus du groupe. Mais cet album, miracle, confirmation ou malédiction ?

Eh bien sans être véritablement désastreux, l’absence de The Rev se révèle plus pesante que prévue. Présent dans la composition des 4 premiers albums, le batteur apportait, en plus d’un drumming virtuose, une bonne dose de spontanéité et de surprise aux compositions très inspirées heavy US d’A7X. Aujourd’hui, le groupe se retrouve donc avec son identité mais semble avoir perdu les couilles qui rendaient l’écoute des anciens albums aussi réjouissantes.

Le premier single « Hail To The King » n’avait d’ailleurs transcendé personne. Au final, cette chanson se révèle l’une des meilleures de l’album pour son coté minimaliste (pattern de batterie dans le fond du temps, guitares tenant une rythmique lourde). Car le reste de l’album prouve que Sevenfold a totalement délaissé son coté metalcore. On a désormais affaire à un groupe de heavy metal qui semble avoir plus écouté Metallica que Pantera (« This Means War » plagie presque « Harvest Of Sorrow » des Four Horsemens). M. Shadows a toujours son grain inimitable mais ses lignes de chants sont définitivement trop convenues et sa seule justesse ne suffit plus à surprendre. Bien que les compositions d’A7X aient toujours laissé place à la progression (paroxysme atteint sur « Save Me », dernière piste de Nightmare), les structures des chansons font ici pitié. Sans déconner les gars, c’est un album cover d’Iron Maiden sous prozac’ (« Doing Time ») ?!

Synyster Gates se branle toujours le manche mais cette fois-ci, même pas sur que ça le fasse jouir lui même. Les solos sonnent creux, les rythmiques de Zacky Vengeance sont beaucoup trop aseptisées. On a perdu le coté très direct qui prend aux tripes que l’on pouvait trouver sur une chanson comme « Critical Acclaim ». Mais le plus affligeant, et c’en est encore plus triste, c’est l’apport presqu’invisible de la batterie. Il faut dire que le jeune a pour prédécesseurs The Rev, ou le batteur le plus doué de sa génération et appelé à devenir une légende, et Mike Portnoy, véritable virtuose du Prog Metal, ex-tête pensante des légendaires Dream Theater. Visiblement, le poids était beaucoup trop lourd pour ses épaules. Le batteur joue l’efficacité mais avec un feeling rendant son jeu aussi froid que dénué d’intérêt.

Qu’en est-il des balades qu’A7X a toujours plutôt bien réussies ? « Crimson Day » est un réchauffé de « Nothing Else Matters » et ressemble même étrangement à « So Far Away » présente sur Nightmare. Allez, on va la jouer cool et dire que le solo est presque réussi même s’il ne révolutionne pas le style quoi. L’album décole un peu grâce à la chanson « Planets » qui permet de retrouver un peu de spontanéité de cette agressivité qui permet de ne pas s’endormir devant un énième branlage de manche. Sans atteindre des sommets, le groupe fournit sa meilleure prestation de l’album sur cette chanson avec une mention à M.Shadows qui porte enfin sur ses grosses épaules musclées les lacunes d’un groupe qui survit plus qu’il crée.

Pas vraiment une déception mais pas agréable pour autant, ce Hail To The King confirme plutôt les craintes de l’après The Rev. Même si un certain public pourra surement accrocher à cet album, je reste nostalgique d’un Avenged Sevenfold qui a su me faire rêver autrefois.

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