Branson Hollis « The Unexpected Way Of Things »

- 11/06/13 19:09

BH
L’attente autour de l’album de Branson Hollis pouvait en étonner certain au vu de la jeunesse de la formation. 2 EP et pléthore de bonnes scènes écumées, les français partaient il y a de ça 1 an enregistrer leur premier album aux Etats-Unis. Album dont on entendra la première banderille seulement en ce début d’année 2013 avec un « Maunder’s Tale » en featuring avec Cory Brandan de Norma Jean, s’il vous plait. Mais qu’en est il véritablement du reste de l’album ?

La platine nous balance un « Ten Thousand Oaks » extrêmement punchy et tout en saccade dès le début de la galette. Premier constat : la production de Matt Goldman fait mouche. La batterie est incisive, les guitares massives et les voix gardent un grain extrêmement naturel. C’est ce qui étonne sur cet album, on sent que les musiciens ont donné le meilleur d’eux même sur l’ensemble de cet opus sans pour autant chercher à se dénaturer. Ainsi on garde ces cris parfois mal maitrisée notamment sur l’incroyable « Wolf Speaker ». Toujours sur les voix, le groupe joue intelligemment la carte des 3 timbres pour proposer à l’auditeur des lignes qui l’étonneront toujours. 3 styles particuliers et bien distincts qui permettent de ne pas vraiment faire attention à certaines redondances dans les lignes de chant.

Ce crû 2013 de Branson Hollis se veut donc plus agressif qu’à l’accoutumée mais peut également ralentir le rythme et balancer de véritables ambiances très cinématographiques. Ainsi on se voit parfaitement au volant d’une Cadillac, arpentant le désert du Colorado en écoutant ce « This Is A Slow Ride ».  Là où le groupe fait mouche c’est dans le choix des chansons et dans certains passages qui donnent tout leur sens à celles là. Si « Albina Press » semble être une chanson post hardcore très classique en apparence, le dernier quart de la chanson complétement instrumental et très rythmé donne une dimension toute autre à la piste. Il est en de même pour le refrain de « T. Gondii ».

L’album est massif. L’écouter, c’est voyager. Le groupe se permet également quelques petites exceptions avec un « Funston Ave » intégralement electro avec un chant plus suggéré que véritablement mis en avant. Un très gros travail d’ambiance que l’on retrouve sur l’instrumentale « Stanislava ». Introduction parfaite au dernier morceau de l’album, « Zemlya Sannikova » qui est un chef d’œuvre. Je mettrai ma main à couper que le morceau qu’ils adorent dont parlent les frontmans de Branson Hollis dans l’interview Follow The Leader est celui là. On sent une émotion qui est à son paroxysme, des chanteurs qui donnent leurs tripes à chaque ligne et les instruments qui rendent ce morceau d’une intensité folle, sans pour autant oublier les ambiances (merci les claviers). Tiens d’ailleurs, les claviers parlons en ! Intégration d’un claviériste au groupe depuis les EP, si ce n’est pas l’élément qu’on l’on va remarquer à la première écoute, on ne peut s’empêcher de souligner le travail de fond effectué par les lignes de synthé sur certains morceaux (« Wolf Speaker »). Ce « The Nearer & Farther » bien qu’hallucinante de base prend une dimension toute autre sur le pont où percussion et nappes de claviers s’entremêlent pour une messe sacré d’une intensité rare.

Vous l’aurez compris, ce premier album des Branson Hollis est une véritable réussite. Si vous êtes friands de l’univers du groupe à la base, « The Unexpected Way Of Things » vous permet d’atteindre le paroxysme artistique total de Branson Hollis. Chaque ligne est terriblement bien pensée, composée avec intelligence, mixée avec précision. Le groupe fait à la fois preuve d’une maturité criante (quel batteur !) et d’une urgence juvénile tout à fait réjouissante. Un des albums de l’année, sans conteste. Il faudra compter sur les Branson Hollis comme véritable point fort musical en France. En attendant une exportation souhaitée autant que méritée.

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