Code Orange Kids – « Love is Love // Return to Dust »

- 17/11/12 19:32

Code Orange Kids
Rarement un label indépendant n’avait été aussi en vu au cours d’une année. Deathwish Records, label de sieur Jacob Bannon, tête pensant de Converge et directeur artistique brillant se donnant corps et âme au monde du hardcore nous pond un troisième chef d’œuvre pour l’année après le All We Love We Leave Behind de Converge et You, Me and the Violence des frenchies de Birds In Row. Ce sont les jeunots de Code Orange Kids cette fois-ci qui sont projetés sous les feux de la rampe. Leur premier album Love is Love//Return to Dust vient tout juste de sortir chez l’écurie Deathwish et on ne peut que s’incliner.

L’album débute comme un upercut avec ce « Flowermouth » qui ressemble à la progéniture salée issue d’une orgie entre les morceaux les plus sombres de Cancer Bats et les standards de Converge. Le tempo est bancale, le son est brut et la voix écorchée, pas de doute on est chez Deathwish ! Si l’album débute bien, je craignais cependant qu’il ne me propose pas de surprises majeures. Quelque fois il vaut mieux rester cohérent (donc bon) du début à la fin plutôt que de chercher à s’aventurer dans des contrées lointaines et parfois, meurtrières pour une carrière. Les 3 premiers morceaux s’inscrivent dans cette optique, on aime, ça joue très bien, c’est sale, glauque, violent mais il n’y a pas encore cette petite touche qui rend un album excellent.

La suite se délie, petit à petit et ce trio infernal du milieu d’opus met K.O tout le monde en moins de 10 minutes. Allez, je vous emmène ! Ca commence par la progressive mais néanmoins très hardcore « Liars//Trudge » et ses cris gutturaux sur le génial break. Puis d’un coup, la violence s’éteint mais la tension monte d’un cran avec ces accords de guitares d’un glauque hallucinant renforcé par ces voix féminines en fond. Je me retrouve projeté sur le dernier Converge pour ressentir un changement de rythme, d’ambiance tout aussi incroyable ! Puis vient l’O.V.N.I de l’album : la sublime « Colors (Into Nothing) ». Morceau quasi-instrumental, frôlant les sonorités post-rock ce qui détonne de manière incroyable avec le reste de l’album. Incontestablement l’une des plus belles chansons de l’année. Puis Code Orange Kids nous met à terre pour le reste d’album avec la tribale « Nothing (The Rat) » qui renoue avec les sonorités Convergiennes. Et c’est là, pile à la fin de cette chanson que l’on comprend que nous avons entre les mains un des albums de l’année.

« Roots Are Certain//Sky is Empty » sent bon The Chariot, morceau rapide, violent, expéditif qui en 50 secondes introduit parfaitement « Choices (Love is Love) ». C’est toujours aussi sale, tuerie mid-tempo. Le chant est impressionnant de violence et rappelle une fois de plus celui d’un certain Liam Cormier de Cancer Bats. Maestria finale où, tout en gardant un tempo relativement lent, le groupe arrive à illustrer la folie qui les habite à ce moment là, bien aidé par ces cris déchirants. Ouf, émotionnellement très forte, cette chanson sans se démarquer du reste de l’album lui donne une couleur beaucoup plus sensible.

Pour finir, je dirais que le point fort de Code Orange Kids est d’arriver à faire cohabiter des chansons d’une violence extrême, accentuées par un coté sale et nauséabond à coté de titres d’ambiance d’une pureté incroyable. Cependant, la violence prime et reprend le dessus, avec la longue et progressive (décidément la marque de fabrique du cru Deathwish 2012) « Bloom (Return To Dust) » qui clôture d’une main de maître ce chef d’œuvre.

Il existe encore des gens qui se battent pour que l’excellente musique survive. Le label Deathwish en fait parti. Les groupes ne sont pas dénaturés par une ligne artistique semblable à tous. On trouve une cohérence entre tous ces albums, mais chacun des groupes proposent quelque chose de différent et l’on se prend à rêver d’une date, d’un festival rassemblant de beau monde. Car Code Orange Kids mérite amplement sa place au sein de ce label d’exception tant ce Love is Love//Return to Dust est un chef d’œuvre de violence et de créativité.

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