Dance Gavin Dance – « Acceptance Speech »

- 14/10/13 19:00

DANCEGAVINDANCE

C’est fou comme il y a des gens qui peu importe les circonstances, savent toujours s’entourer des artistes les plus incroyables et les plus talentueux de leur milieu. Parce que si on fait le bilan pour l’instant, Dance Gavin Dance en plus d’avoir dans leur line-up parmi les musiciens les plus créatifs, se sont toujours fait plaisir au niveau du chant clair. Jonny Craig – qui certes est probablement un connard – a une voix parfaitement inimitable, Kurt Travis est lui aussi impressionnant dans son genre, et enfin le petit dernier Tilian Pearson va jouer dans les aigus comme personne. Tout en gardant leur armature Mess (screams) / Swan (guitare) / Mingus (batterie) inchangée, les DGD livrent donc un cinquième opus affublé d’un nouveau clean guy, un ex-Tides of Man/Saosin (même si il n’a pas eu le temps de faire grand chose dans ce dernier).

Avec un artwork reprenant le principe de Happiness (ndr : qui est probablement mon artwork préféré) mais avec les couleurs de Downtown Battle Mountain II je ne savais pas trop comment prendre Acceptance Speech, si ce n’est avec l’enthousiasme que « Robot With Human Hait Pt.4 » avait fait naître en moi. Ce mélange entre les artworks ne signifie pourtant absolument pas que le son qui nous est proposé est un mélange de ces deux opus, surtout pas ; Acceptance Speech tout en étant dans la continuité de son prédécesseur se suffit à lui même, tant le mélange des voix diffère de ce que l’on a pu entendre avant, et ce bien que Pearson joue sur cette petite touche r&b que pouvait avoir Jonny Craig. Ma période fétiche étant celle Travis, je suis cependant très content de la façon dont Pearson a influencé la manière dont DGD sonne : il apporte toute sa mélodie et son timbre, leur permettant d’être toujours aussi expérimental, mais en plus posé et très centré sur la contemplation lorsqu’il prend le micro, car franchement il n’y a rien d’autre à faire que de le contempler. On appréciera tout de même le rythme effréné imposé par le flow de Jon Mess, les riffs qui d’une manière incompréhensible arrivent à être catchy en étant aussi technique, la maestria inimitable de Matt Mingus, et bien sûr la touche hip-hop de Will Swan.

Comme à l’accoutumé le début de l’album donne le ton, et les trois premières pistes sont mémorables, un récital, une vitrine de ce dont le groupe est capable : l’introduction relativement posée qui vous aspire petit à petit, la piste phare qui est le prototype de ce qui se fait de mieux, puis la piste phare numéro deux, un peu plus expérimentale, qui va se perdre sur un chemin déstructuré que l’on ne peut que saluer, et qui se sublime dans ses ultimes instants pour une explosion de couleurs (si vous ne l’avez pas compris, « Acceptance Speech » fait partie de mes pistes favorites). Les californiens continuent ensuite leurs expérimentations en tapant dans le plus incisif (« Carve »), le plus smooth (« Strawberry Swisher Pt.3 », « Doom & Gloom »), un peu de vibe r&b (« Honey Revenge ») ou encore un mix étrangement addictif entre le côté lounge sexy de Pearson et la percussion dévastatrice de Jon Mess et son attirail de blast (« Death of the Robot With Human Hair »).

Devenu une tradition, chaque opus de Dance Gavin Dance poursuit une certaine suite de morceau, et il y a de quoi faire avec celui-ci. D’abord la suite et fin de l’aventure du ‘Robot With Human Hair’, puisqu’en plus de « Robot With Human Hair Pt.4 » on a droit à la « Death of the Robot With Human Hair » et son sentiment obscur, sa tristesse ambiante, cette sensation de fin que personne n’aime. Je rêve qu’un jour, à l’image de Escape the Fate qui a récemment joué les trois parties de leur morceau « The Guillotine » (étalé sur trois albums) à la suite, Dance Gavin Dance nous interprète les six histoires de ce robot aux cheveux humains (Pt.1, Pt.2, Pt.3, Pt.2 ½, Pt.4 et Death) sur scène. On pourra remarquer que ces morceaux ont toujours été des pièces maitresses dans leurs différents albums, des pistes représentatives qui furent toujours appréciées et reconnues du public. Poursuivons avec « Strawberry Swisher Pt.3 », faisant suite à ces deux prédécesseurs de Happiness, des pistes que l’on peut qualifier d’easy listening, qui sont dans la séduction, et que l’on a presque envie de faire écouter à une fille autour d’un verre de vin. L’outro est également une poursuite que l’on n’avait pas vu venir : « Turn Off the Lights. I’m Watching Back to the Future Pt II », qui ne fait écho à la première version que part son finish très émotionnel.

Produit et mixé par Matt Malpass, pourtant pas un habitué du genre, Acceptance Speech est une petite merveille qu’il faut savourer et déguster avec à la fois passion et retenue. Pleinement convaincu je suis par Tilian Pearson, qui a l’instar de ses prédécesseurs possède une petite carrière solo qui marche plutôt pas mal. Je ne serai pas forcément contre le fait de voir un autre chanteur de renom le remplacer pour je ne sais quelle raison, mais je pense qu’ils tiennent le bon bout avec le beau gosse aux cheveux gominées. Si vous ne l’avez pas encore fait sautez sur ce cd. Bon voyage.

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