Death Mercedes – « Sans Éclat »

- 24/11/13 18:00

DEATHMERCEDES

Avec un produit moins brut, plus travaillé et plus soigné tout en restant dans la continuité de Du Soleil Refroidi, Death Mercedes sort enfin son premier long-jeu, et qui plus est de qualité. Sans Éclat ne tient certainement pas son titre de sa contenance, car même si le ton terne de leur musique associé au violet vieillit de leur artwork (déjà utilisé pour Du Soleil Refroidi) peut donner un avant-goût ‘délavé’ à leurs compos, force est de constater que des éclats il y en a, et des couleurs aussi.

Sans Éclat est donc un album plus affiné que son prédécesseur, avec des compositions beaucoup plus complètes qui en mettent plein la vue. Certains passages aux riffs envolés rendent la globalité très melodic hardcore, d’autres passages où les hurlements sont plus lointains gardent l’effet screamo inhérent au groupe, puis d’autres pistes un peu plus dévastatrices ramènent tout à une racine bien hardcore, comme « Chiens Infidèles » par exemple. La différence également avec les anciens morceaux c’est cette constance de la langue française là où en 2011 il y avait une alternance entre le français et l’anglais. Les textes sont d’ailleurs plutôt bien écrits, avec un certain sens de la métaphore et du jeu de mot comme les titres des morceaux peuvent en témoigner. J’aimerai également ajouter que c’est un album qui s’écoute absolument au casque, pour pouvoir saisir chaque subtilité que les riffs entremêlées offrent, tout comme les différents placements de la voix. En ce sens il est peut-être un peu plus complexe à appréhender et à aimer à brûle-pourpoint ; par exemple la sublime « Borgne et Aussi Aveugle » mélange dans ses derniers instants les riffs envolées très riches émotionnellement parlant avec trois types de voix dont un chant clair très subtil en fond, qui rend le tout absolument magnifique lorsqu’on l’a remarqué. Pour ceux qui ont lu notre interview de Julien (dans la rubrique FTL), on peut constater qu’il n’avait pas menti en statuant que « Encore et Encore » était sa piste favorite de Death Mercedes puisqu’elle y ait réenregistré pour l’occasion. D’ailleurs si vous douter encore de la qualité supérieur du mastering de l’album je vous conseille de comparer l’ancienne et la nouvelle version en les écoutant l’une après l’autre : saisissant.

Pour la faire simple j’attendais beaucoup cet album et il ne m’a pas déçu du tout, presque toutes les pistes sont des singles potentiels (je n’ai pas souligné la maestria d’un « Éternel Gagnant du Sans Éclat » ou d’un « Ta Fin du Monde » ou encore la puissance de « L’inconnu de la Seine » par exemple) et je ne serai pas contre l’ajout d’une vidéo pour appuyer l’ambiance de Sans Éclat. Sans soucis l’une des belles sorties françaises de l’année.

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