Denizen – « Whispering Wild Stories »

- 15/04/12 17:50

denizen_albumcover01

Le stoner rock a le vent en poupe. Les tournées triomphales de Kyuss Lives !, Fu Manchu, Karma to Burn et autres Red Fang (pour citer aussi un groupe récent), ont ravivé la flamme du stoner rock en France. Après le succès de Mars Red Sky, Rescue Rangers, Los Dissidentes Del Sucio Motel ou encore Mudweiser, il n’est pas étonnant de voir de jeunes groupes prometteurs émerger de cette scène bouillonnante. Ma dernière découverte? Denizen. Les Montpelliérains nourris à Led Zepp’ et Sabbath offre un stoner moins lourd que l’on pourrait s’y attendre mais terriblement efficace. Il s’agit surtout d’un très bon hard rock 70’s aux riffs incisifs et leads bien inspirés.

« Casino Royale », le titre d’ouverture, pose les bases d’un album de qualité flirtant avec des styles parfois plus modernes au travers de certaines dissonances et d’une voix plus braillée. Leur rock est massif, puissant et entrainant. Le tempo est soutenu et tous les musiciens démontrent leur savoir faire autour de structures plutôt conventionnelles mais parfaitement menées. Sur les titres suivants, Denizen poursuit dans la même direction. Si leur rock manque parfois du corps et du gras typiques de ce style musical, le groupe offre en contrepartie une grande efficacité. Les influences se mêlent et certaines rythmiques nous renvoient plus à Rage Against The Machine, d’autres à Danko Jones. La voix se veut parfois presque punk / hardcore pour notre plus grand bonheur (on pensera à Refused parfois). On veut aussi penser à Valient Thorr pour la frénésie de certains riffs et certaines vocalises. J’ai presque tendance à trouver l’appellation Stoner rock réductrice quand j’entends le son de Denizen.

L’artwork de cet EP est l’un des rares éléments purement stoner du groupe. Ces teintes de violet et de bleu plutôt froides renvoient bien à ce style pourtant leur musique évoque instantanément une palette de couleur bien plus chaude. Même si la pochette est superbe, je ne peux qu’être surpris de ce choix. Les titres sont courts et s’enchainent rapidement. On pense particulièrement à l’enchainement de « Accross My Paradise » et « Under A Dress ». Phénomène intéressant, plus l’écoute avance, plus la voix semble se libérer et se lâcher. De leurs côté les guitaristes s’éclatent et les cassures fréquentes de rythmes viennent apporter la pointe d’originalité nécessaire au combo. « Sunshine Of Your Love », reprise de Cream, est une surprise qui me laisse perplexe. La reprise est parfaitement exécutée et Denizen y impose sa patte mais sur un album si court, offrir une reprise dans un style si proche et évident m’a tout au plus fait sourire mais je doute de son utilité. Mes coups de cœur iront à « Casino Royale », « Payback » et « Walking On a Treadmill ». « Walking on a Treadmill » justement est le titre final du disque. Un titre encore plus rapide et fougueux que les autres pour conclure l’album, ça c’est inattendu ! Le morceau fonctionne à la perfection et est clairement celui qui s’éloigne le plus du stoner avec ses relans presque rock fusion.

Les points faibles sont peu nombreux. On peut bien sûr reprocher certains plans trop souvent répétés et un style trop définit, le groupe ne tentant pas l’expérience d’un morceau down tempo ou d’un son de guitare différent par exemple. Toutefois, il serait dommage de reprocher à un groupe ayant su se forger une identité, de ne pas en déroger sur son premier album. Fort heureusement il ne s’agit que d’un 8 titres qui du coup n’a pas le temps de nous ennuyer. Whispering Wild Stories demeure une réussite pour un premier effort et il me tarde de pouvoir écouter cette galette en conduisant tant cela semble être sa vocation.

Alors que peut-on souhaiter à Denizen ? Sûrement de continuer sa route à 2000 à l’heure et à nous nettoyer les esgourdes comme ils savent le faire en espérant les voir vite partager la scène avec des groupes phares de genre. Et pourquoi pas une petite date avec Soul Manifest, mon autre découverte Stoner rock 70’s de 2012 ?


Reagir a cette chronique :