Eels – « Wonderful, Glorious »
-01/06/13 17:22
Pour moi, un album d’Eels est toujours un événement. Fan de Mr E depuis de nombreuses années, je craque toujours devant ce grain de voix inimitable et son art de trouver LA mélodie qui va me rester en tête pendant 15 jours. Pourtant je dois bien reconnaître que les dernières productions m’avait parfois un peu déçu, manquant de l’impact d’un Beautiful Freak et souvent trop peu rock n’roll. La cuvée 2013 c’est Wonderfull, Glorious. Verdict.
Le morceau d’ouverture est une masterpiece. Ni plus ni moins. Le titre est plein de sons étranges, d’une basse assourdissante, musicalement emplie de la mélancolie si chère à Eels. Les influences se mêlent dans ce »Bombs Away », les synthés vintage, les cloches, le sax, les percussions lointaines, la distorsion sur la voix, tout est parfaitement en place. Difficile de ne pas succomber.
Dès ce premier titre je comprends qu’il s’agit ici d’un bon album d’Eels, un de ceux où E. s’aventure loin de ses arpèges de guitare gentillets sans délaisser son amour des jolies envolées mélodiques. Au niveau production, on est au début des années 2000, on sent un vent de fraîcheur propre à cette époque. L’album n’est pas sombre, au contraire on ressent un certain optimisme et le retour des guitares électrisées fait le plus grand bien à nos oreilles. La présence d’une basse lourde (parfois même une contrebasse semble-t-il) apporte une rondeur des plus agréables à ce Wonderful, Glorious.
Bien sûr qui dit Eels dit morceaux intimistes et minimalistes et sur Wonderfull, Glorious ce sont « Accident Prone » et « On The Ropes » (qui rappelle étrangement « Ordynary Man » dans ses lignes de voix).
On compte aussi pas mal de titres plus énervés dans la veine d’ « El Hombre Lobo » ou « Souljacker ». Je pense ici à « Peach Blossom » ou « Kinda Fuzzy ».
Et parce qu’un album d’Eels ne peut jamais être complètement joyeux et se doit de nous tirer une petite larme au coin de l’œil (que l’on dissimulera du mieux qu’on peut), on peut compter cette fois sur « The Turnaround » et « True Original ».
Le single bluesy fuzzy « New Alphabet » est complètement dans le ton de l’album et rappelle les débuts d’Eels. Le très late 60’s « Stick Together » et son orgue d’intro me rappelle aussi bien les Arctic Monkeys, Soul Manifest et Davy Dee, Dozy, Beaky, Mick and Titch. C’est donc sans surprise que j’en fais mon grand coup de cœur de l’album !
Avec cet album, Eels se renouvelle enfin, synthétise toutes ses qualités de compositions avec un son plus moderne et toujours ce mélange d’instrumentations rock noisy d’une part et d’orchestrations acoustiques et classiques de l’autre. Puisqu il faut que je trouve au moins une critique à faire, signalons que la deuxième moitié de l’album manque un peu de rythme comparée à la première. Un équilibrage plus fin des titres aurait été le bienvenu. Rien à jeter (ou si peu), Wonderful, Glorious est un régal de bout en bout et on tient, dès janvier, un des meilleurs albums de 2013 à n’en pas douter.
Reagir a cette chronique :