Eskimo Callboy – « Bury Me In Vegas »

- 23/04/12 15:49

 32. Eskimo Callboy - Bury Me In Vegas

Originaires d’ Allemagne, les six Eskimo Callboy reviennent en ce début de printemps avec un premier album studio intitulé Bury Me In Vegas. Après un extended-play éponyme sorti en 2010, le sextet s’était muré dans le silence quant à la suite et ce jusqu’à la sortie, en fin d’année dernière, du single « Is Anyone Up? » extrait d’un opus à venir. Bury Me In Vegas étant dans la continuité de premier avant-goût, le groupe reprend ici les choses exactement où il les avait laissé il y a deux ans.

Tout d’abord, il faut savoir que cet album de la formation germanique est complètement atemporel. En effet, premier fait important à énoncer est qu’ Eskimo Callboy sont les Attack Attack! (durant l’ère du premier album du groupe américain) du pays de la saucisse. On retrouve ici donc tous les éléments de Someday Came Suddenly, sorti il y a 4 ans, à savoir du post-hardcore teinté de metalcore entrecoupés de nombreux breakdowns avec des parties electronica. Un style appelé par certains, le myspacecore. Bury Me In Vegas c’est donc, en ce qui concerne les parties vocales, la foire aux screams stridents, aux growls et bien sûre aux mythiques pig-squeels, n’oublions pas que le vocoder et l’auto-tune sont présents sur 99% des voix de l’album. La quasi-totalité des titres consiste en des riffs de metalcore précédant et succédant à des breakdowns sur une note (voire deux) et ayant comme pont une partie electro/house tout droit tiré du dernier album de David Guetta. En ce qui concerne les paroles, les six allemands n’ont rien à envier à leurs cousins d’outre-Atlantique de Brokencyde, comme le témoignent par exemple les paroles de « Is Anyone Up? » : « You are nothing more than a folder on my harddisk. / Fuck you little whore I’ve got your cunt in HD! ». Parmis les refrains vocoder et screams en tous genres, le chant vire dans l’aigu pour immiter les « biatchs » dont il est question dans tous les morceaux de l’album, délicat.

Malgré cette orientation musicale peu judicieuse car déjà démodée depuis que les Attack Attack! ont coupé la mèche, il est quand même bon de voir à quoi ressemblerait le groupe américain emmené maintenant par Caleb Shomo avec encore plus de vocoder et de breakdowns. Sur certains titres comme le single « Is Anyone Up? » ou encore le morceau éponyme « Bury Me In Vegas« , on peut se prêter au jeu sans avoir l’air d’écouter une parodie bon marché d’un groupe Rise Records. Malheureusement, le peu de bonnes idées, comme cette interlude aux influence dubstep « Legendary Sleeping Assault« , beaucoup de titres semblent sortis d’on-ne-sait-où. A commencer par « Transylvanian Cunthunger« , en featuring avec des membres de One Morning Left, où s’ajoutent des riffs et une rythmique de black et de heavy-metal. « Muffin Purper-Gurh » alterne des breakdowns et des parties house où le groupe scande « Put Your Hands Up » (y) et enfin le refrain de « 5$Bitchcore » pourrait sonner comme Justin Bieber poussant la chansonnette sur un riff de Slayer.

Un premier album donc, pauvre en bonnes idées et riche en extravagance. Bury Me In Vegas est la victime de cette succession de modes qui fleurissent abondemment avant de faner pour laisser sa place à un autre style. Même  pour les amateurs du premier Attack Attack! et de myspacecore (sans déconner?), cet album est plutôt décevant par rapport à l’EP sorti il y a deux ans, cette impression de déjà vu durant une heure et non pas quinze minutes. NEXT.

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