Esmerine – « Dalmak »

- 11/09/13 18:00

90. Esmerine - Dalmak

Voilà un groupe qui devrait vous changer de votre quotidien. Esmerine est la réunion de deux musiciens : le violoniste Beckie Foon et le percussionniste Bruce Cawdron (qui officie également dans Godspeed You ! Black Emperor). Le tandem sortait il y a un peu plus de dix ans son premier opus, If Only a Sweet Surrender to the Nights to Come Be True et ne revient qu’aujourd’hui à nos oreilles avec Dalmak sorti chez Constellations Records (GY!BE, Fly Pan Am, Vic Chesnutt).

Pour commencer à vous parler de ce deuxième album, il faut savoir que celui-ci a été enregistré en Turquie où le groupe y a ensuite passer beaucoup de temps. Un temps au cours duquel ils ont joué avec des musiciens traditionnels turcs qui en sont venus à participer à cet album. Esmerine jouent un post-rock croisé à de la musique classique qui, ajouté comme ici à des sonorités de musique traditionnelle arabe, s’offre une place inédite dans le paysage musical. C’est comme ceci que des morceaux comme « Lost River Blues II » ou encore « Translator’s Clos II » vont immédiatement nous faire voyager au-delà de la Méditerranée avec une facilité presque déconcertante.

Mais Dalmak contient également des pièces plus proches du répertoire d’Esmeride ; en témoignent des morceaux comme « Learning To Crawl » ou même « Yavri Yavri ». Les influences électro-post-rock et shoegaze se font elles-aussi présentes sur l’enivrant « Hayale Dalmak » et sur le d’avantage accessible « White Line ». A quelques milliers de kilomètres de là, on trouve le morceau « Barn Board Fire » qui, lui, sonne presque folk… Laissez-moi vous dire combien lorsqu’arrivent les percussions turques, il se passe quelque chose dans votre corps qui risque de changer votre vision de la musique dite de « chambre ».

On peut dire que Dalmak est une franche réussite. Même après toutes ces années le groupe parvient à nous transmettre quelque chose d’unique. Avec ce second long jeu, le voyage est différent car il nous fait emprunter des routes (celle d’Istanbul principalement) encore rarement voire jamais emprunté par des musiciens de l’Histoire. C’est avec cette idée en tête l’électro minimaliste prend toute sa valeur. Un peu moins de trois quart d’heure de quelque chose d’unique qui ne passera pas aussi facilement que du post-rock que l’on connait, mais neuf titres qui méritent d’être écoutés au moins une fois. Deux fois. Trois fois. Est-ce-que vous vous en lasserez au moins ?

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