Falling In Reverse – « Fashionably Late »

- 25/06/13 18:43

FIR - Fashionably Late
Ronnie Radke
est un peu l’Axl Rose du hardcore américain. Un véritable enfoiré dont les coups de putes n’ont d’égal que son talent. Après 2 sorties légendaires sous l’étiquette Escape The Fate, le brun tatoué avait fêté sa sortie de prison par The Drug In Me Is You, premier album de Falling In Reverse. 2 ans plus tard, le groupe au line up fluctuant (quoi ? tout pour Ronnie ? mauvaises langues !) sort son deuxième méfait Fashionably Late.
Le premier single « Alone » est finalement parfaitement à l’image de son auteur. Combien ont eu les oreilles brulées par ce beat electro, ces couplets rappés et ce passage vocodeur Lil Wayne-like absolument dégueulasse ? Il en reste que le refrain était d’une efficacité redoutable. Et cette chanson est donc à l’image de l’homme et de l’album. C’est à dire un mec qui grouille de bonnes idées mais qui donnent un peu trop son cul à l’industrie

L’album ouvre sur un « Champion » très violent, très metalcore. La rythmique rappelle August Burns Red et on se trouve en présence d’une véritable bonne chanson ce qui laisse présager que cet album sera une bonne surprise. Il y a bien ce couplet rappé plutôt bien exécuté qui pourrait repousser les plus frileux mais force est de reconnaître que c’est bien fait. De là à dire que le dude a inventé un nouveau style, peut être pas mais bon…

Qu’on se le dise, Fashionably Late est un bon album pour l’été. Le genre à écouter à fond dans votre villa en Espagne avec vos meilleurs potes (et les meilleures amies sexy de votre copine). Evidemment il y a des ratés. Le gimmick video games de « Game Over » devient vraiment agaçant puisque si Ronnie n’a pas vécu que des choses faciles dans sa vie, il n’en est pas une victime pour autant. Il y a ce « Born To Lead » qui alterne entre très bons couplets hardcore et des ponts sur lesquels Jacky Vincent branle son manche d’une manière assez dégueulasse, rappelant les grandes heures de DragonForce. Dommage la structure assez chaotique de la fin, proche du metalcore, donnait l’impression que les dudes avaient un minimum réfléchis sur leur musique. « It’s Over When It’s Over » apparaît comme un remake de « Cellar Door » sur le premier album d’Escape The Fate sur lequel Lil Wayne aurait bukkaké son « Lollipop ».
Cependant, il subsiste encore quelques bonnes idées. Bien que caricaturale, « Bad Girls Club » se révèle vraiment fun et le gimmick des voix féminines ajoute une touche sexy à une chanson très sucrée. Certains morceaux lorgnent même beaucoup plus vers le pop-punk des débuts de Ronnie (pour ceux qui ont rodé les premières démos du genre « Listen Up ! »).  En dehors de « Champion », les chansons violentes de cet album sont ratées. Le scream ne comporte aucune émotion comme on pouvait en trouver avant et on sent que certaines parties sont hurlées uniquement pour le quota. Il est totalement volontaire de ne pas m’étendre sur la triplette « Game Over », « Self Destruct Personnality » & « Fuck The Rest » tant ces chansons m’ont fait perdre foi en la musique.

La fin de l’album se voit beaucoup plus introspective (et pour les bonnes raisons cette fois-ci) avec « Keep Holding On » et surtout, la sublime « Drifter ». Cette chanson permet à l’album de valoir le détour à elle seule. Comme d’habitude lorsque Ronnie Radke enregistre un album, la dernière piste est plus ou moins consacrée à sa mère (la cause de tous ses problèmes) et, comme d’habitude, l’enfoiré de service réussit à nous surprendre avec cette compo carrément country. Et si la reconversion se trouvait dans l’acoustique ?

Encore un album en quart de teinte donc. Difficile de passer au delà du personnage mais en même temps, hormis sur certains passages, le seul intérêt de l’album se trouve dans l’interprétation de Radke. Je prie pour que le mec grandisse un jour et nous ponde un album où il règle ses comptes avec ses véritables démons plutôt qu’avec les haters de Twitter. Un jour béni où il ne s’entourera pas des musiciens ayant la plus belle mèche. Car Radke frôle le génie quand il retrouve, le temps d’une phrase, d’un couplet ou d’une idée la spontanéité qui était la sienne lors des débuts d’Escape The Fate.

Reagir a cette chronique :
The Drug In Me Is You