Farewell Continental – Hey, Hey Pioneers!

- 30/05/11 17:59

farewell continental

Farewell Continental, abréviation officielle de l’interminable nom de Farewell Continental Group Of North America, est un projet rock pop noisy qui a vu le jour secrètement en 2008. Pourquoi secrètement ? Peut être parce que les membres, dont la plupart évoluent dans d’autres formations, ne souhaitaient pas que l’on réduise leurs efforts à la simple dénomination de « supergroup ». Ces dernières années, les « supergroups » ont la côte, certains très réussis comme The Raconteurs ou Them Crooked Vultures d’autres sont de vrais sacrilèges comme Chickenfoot. C’est donc un peu avec la boule au ventre qu’on lance l’écoute d’autant que les titres maquettés ces dernières années manquaient de personnalité. Ce qui fait la différence c’est que le front man n’est autre que Justin Pierre, vous savez ce chanteur un peu frappé qui fait merveille dans le groupe pop punk Motion City Soundtrack.

Le revoilà donc, s’accompagnant de la jolie Allie Fox au chant et au synthé, d’un gratteux, un bassiste, un batteur et en avant. D’instinct on se dit que le line up ressemble trop à celui de MCS. Pas de musiciens en moins, ni en plus on ne s’attend donc pas à être dérouté avec de nouvelles formules et puis la voix de Justin Pierre et ces lignes de guitare sont tellement représentatives du son MCS qu’on croit savoir à quoi s’attendre. Mais à l’écoute de ce cd, on se rend compte qu’on s’est bien trompé.

Bien sûr le timbre de Justin est le même mais l’ajout d’un chant féminin permet bien des combinaisons. Dès les premières notes on est surpris par quelques parasites, des nuisances noisy que l’on retrouvera tout au long de l’album. En avant les larsens et ça vrombit, ça rugit, tout en restant très soft, jouissif. Pour le reste on alterne les titres très catchy et les mid-tempo popisants comme on aurait pu le prévoir.

Côté tubes on peut compter sur l’excellent Who’s The Boss qui en deux minutes chrono représente tout ce que ce groupe peut offrir de meilleur. I Feel Everything (Can you feel it as well ?) sent quant à lui le single à plein nez. Les ballades sont fièrement représentées par The Greatest Of All Time ou New Title Floor. A leur sujet, rien de déroutant, Justin Pierre a toujours excellé dans cet exercice, les fans de MCS s’y retrouveront. Les titres sont courts et tant mieux, on a pas le temps de s’ennuyer.

Et que dire des perles inclassables comme Dagger Dagger : Terror Terror qui sans déborder d’originalité, trouve parfaitement sa place sur Hey, Hey Pioneers ! La fin de The Explorer Settles Down quant à elle impressionne par son bordelisme organisé. Mon coup de cœur ira à Mad Operator. Tout y est bon, des guitares dérangées jusqu’aux lyrics, des percus aux sons de synthés et surtout ce refrain qui inspire le sing along ! Parlons aussi de l’artwork qui nous met tout de suite dans une esthétique rock indé. Cela laisse aussi présager des lyrics atypiques (là aussi cette manière d’écrire est typique de Justin Pierre).

Au final cet album reprend où Motion City Soundtrack s’était arrêté en y rajoutant cette dimension noisy et un chant supplémentaire, deux éléments  d’originalité qui rapprochent autant Farewell Continental des Pixies que de Weezer. Des points faibles il y en a, notamment une ou deux pistes pas franchement mémorables et le déséquilibre entre les titres catchy et les titres pop purs qui penchent un peu trop du côté de ces derniers pour en faire un excellent album. Ce que l’on retient c’est une fraicheur, une efficacité et une qualité de songwriting à toute épreuve. Voilà un grand album qui n’a pas finit de tourner en boucle. Reste à espérer que la bande à Justin passera par l’Europe, lui qui a déjà trop souvent snobé le vieux continent avec Motion City Soundtrack.

 

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