John 5 – « God Told Me To »

- 13/05/12 19:29

 34John 5 - God Told Me To

John 5, où l’un des guitar-hero les plus en lumières du moment. Après avoir collaboré avec Marilyn Manson puis Rob Zombie, John Lowery (de son vrai nom) a sorti cinqalbums solos (si on met de côté Remixploitation, son album de remix sorti en 2009), le dernier en date étant The Art Of Malice sorti en 2010. En 2012, 5 revient avec un sixième opus intitulé God Told Me To qui est, il faut le dire d’entrée de jeu, de grande qualité et qui cerne l’ étendu du talent du guitariste.

Depuis la sortie de son premier album solo studio, Vertigo en 2004, Lowery avait d’ hors et déjà annoncé le menu en proposant des compositions hautes en couleurs et diversifiées passant de morceaux taillés métal industriel surplombés de solos de shreds et de « chicken-picking » à des titres très blues et même country. Avec ce dernier album, le fond reste le même, seule la forme change. Le métal industriel a laissé place à un métal d’avantage teinté de rock et la country s’est changé en compositions ambiantes taillé pour mettre en érection toute notre pilosité corporelle.

C’est le premier single sorti en Novembre dernier, « Welcome To Violence« , qui débute la sixième galette de 5. Cependant, le morceau se veut peu original par rapport à ce qu’ a pu nous proposer John 5 depuis quelques années : une batterie très rapide (sans pour autant flirter avec la boîte à rythme typiquement indus), des riffs thrash-metal voire groove qui entourent des solos à en faire tourner la tête et qui feront rougir nombre de guitaristes professionnelles. A noter que quelques petites voix répétant le titre et une touche de sythétiseurs qui accompagnent avec brio le reste des instruments. Parmi les morceaux « métal » de God Told Me To on compte « Killafornia« , « The Hill Of The Seven Jackals » et « The Lust Killer« . Ce dernier titre a le tempo beaucoup plus ralenti que les précédents et mise d’avantage sur l’atmosphère que sur la technique, une touche qu’on avait peu retrouvé depuis l’excellent album sophomore Songs For Sanity. A noter que le refrain est tout simplement hallucinant et qu’ un arpège rappelle un peu celui de « Feisty Cadavers » sur Vertigo (pour les plus fervants).

Enfin, deuxième single qui a précédé la sortie de l’album, il s’agit de la reprise du morceau phare de Michael Jackson, « Beat It« . Lowery ayant déjà revendiqué à plusieurs reprises son admiration pour Van Halen (qui a composé le riff principal du morceau du King Of Pop), cette reprise est presque évidente. Cependant elle n’en demeure pas moins peu utile, se limitant à ce qu’aurait pu faire n’importe quel gus maniant bien son manche dans une vidéo de Youtube. Next.

Mais ce qui fait le génie de John 5 c’est sa facilité à piocher dans tant de standarts différents tout en restant à l’aise. Parmi les dix titres de ce God Told Me To, cinq sont typés métal (ceux précédemment cités), les cinq autres en revanche n’ont rien à voir avec le métal.

Troisième piste de la galette, « Ashland Bump » débute par quelques accords de blues tout droit venus de la Nouvelle Orléans avant de nous faire voyager de quelques centaines de kilomètres vers un univers plus glaciale exploré par Eddie Vedder dans la bande originale de Into The Wild. « The Castle« , en revanche, est plus folk et manque un peu d’originalité. Le troisième single, et pas des moindres, s’intitule « Noche Acosador » et nous plonge immédiatement dans un univers chaud et hostile. L’ instrumentale du titre regroupe tous les éléments de la musique traditionnelle flamenco et manouche, le rendu est tout simplement exceptionnel et John 5 parvient avec brio à ajouter cette nouvelle touche à son répertoire – le titre immanquable de ce Gold Told Me To -. Enfin, l’album se clôt sur « The Lie You Live » et « Creepy Crawler« . Ces deux titres partagent la même atmosphère chaude et arride, un voyage immédiat au pays du far-west mêlant l’épique au dramatique. Deux titres qui colleraient parfaitement pour le final d’une bande originale de western nouvelle génération ou d’un film de cape et d’épée situé en plein Mexique. Quelques arpèges, quelques accords qui font basculer d’un sentiment d’ opression à la mélancolie, et quelques « chicken-picking » là où il faut. Sublimement monstrueux ce John 5.

C’est la fin de l’album et ses titres acoustiques qui font de ce God Told Me To une petite merveille de ce printemps maussade. Aux antipodes de Vertigo, plus humble que The Devil Knows My Name, moins barré que Songs For Sanity, ce cinquième album de John 5 est sûrement celui qui montre le plus l’étendu de son talent et celui de l’apogée de sa carrière. A ne pas mettre entre les mains de n’importe qui, mais à savourer boulimiquement si vous aimez l’aventure.

Reagir a cette chronique :