Korn – « The Paradigm Shift »

- 17/10/13 19:00

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La carrière de Korn a basculé après le Greatest Hits Vol. 1 qui marquait la fin du quintet au complet et d’une série d’albums devenus des références emblématiques. Après un See You On The Other Side controversé, un album sans nom injustement rejeté, Jon Davis, Munky et Fieldy se jouaient salement de nous avec Korn III : Remember Who You Are avant de pondre un opus metal-dubstep très largement critiqué, The Path Of Totality.

The Paradigm Shift marque le retour (tant attendu ?) de Brian ‘Head’ Welch à la guitare. Dès le titre d’ouverture, « Prey For Me », on se sent faire un saut dans le passé : la caisse claire est martiale, la basse Fieldy est grasse, les riffs du tandem reformé font mouche quant au chant de Davis, il se veut plus convaincant en jonglant parfaitement entre cris et voix nasillarde. Du  morceau suivant, « Love And Meth »,  découle ensuite une parfaite harmonie entre les riffs Takealookinthemirroriens de Korn et les éléments électroniques, désormais dans les mœurs de la musique du groupe, on se surprend même à hocher de la tête tant la recette semble simple mais efficace. La surprise continue avec les entêtants « What We Do » et « Spike In My Veins » qui passent très bien même si on peut reprocher au groupe de s’appliquer sur ses refrains impeccables – un poil surproduit – en se contentant de couplets parfois barbants. La première partie de l’album s’achève sur « Mass Hysteria », dont le pont est taillé pour le live, et « Paranoid And Abused » qui reprend le flambeau de « Love And Meth » avec une touche d’épique et de haine en plus. A mi-parcours, on peut aisément se laisser dire que ce onzième album est une bonne claque qui fut longue à arriver.

Mais les choses se gâtent avec l’arrivée du single « Never Never ». Véritable tâche de gras de The Paradigm Shift tant il est difficile de s’en débarrasser il en est également le faux raccord qui met fin au plaisir. En effet, s’en suivent les convenables mais mollassons « Punishment Time » et « Lullaby For A Sadist » qui font chuter la pression d’un cran. « Victimized » souffre ensuite du même mal que « What We Do » : un refrain mélodique et de qualité pour des couplets pauvres et peu inspirés. Fort heureusement la fin du morceau met l’accent sur une atmosphère lourde combinée à quelques riffs et un chant guttural, bienvenu pour le coup. Enfin, on s’autorisera à passer le prévisible « It’s All Wrong » avant de se laisser porter par la nostalgie que dégage le dernier morceau, « Tell Me What You Want » qui nous donne l’impression d’être une suite logique de « Break Some Off » (Take A Look In The Mirror) avec une instrumentale tranchante et un refrain simple mais déjà mythique.

Finalement, que penser de ce Paradigm Shift ? Une fois encore ce onzième opus divisera et obtiendra des avis différents suivant les « catégories de fans » de Korn. Mais globalement, c’est ce que le gang de Baskerfield a fait de mieux depuis de nombreuses années et le résultat mérite d’être écouté, dans sa totalité pour les plus curieux ou au moins une bonne moitié pour se rendre compte d’une chose. Preuve en est avec ce Paradigm Shift que le retour de Brian ‘Head’ Welch apporte vraiment quelque chose à ce groupe qui reste légendaire et traverse, malgré les embuches, les décennies.

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