Liferuiner – « Future Revisionists »

- 05/07/13 18:44

77. Liferuiner - Future Revisionists

 

En 2011, les canadiens de Liferuiner  se remettaient en question en quittant le label Uprising Records  pour nous proposer une sortie entièrement autoproduite : l’extended play intitulé Sons Of Straight Edge. Quatre titres (dont l’excellent « 1990 ») qui présentaient le quintette sous un jour nouveau en balançant un hardcore d’avantage teinté de mélodies et émotionnellement chargé. Après quoi, le combo a signé chez InVogue Records (Being As An Ocean, Worthwhile …) et Transcend Music (Heights, I Divide …) pour nous proposer un successeur à Taking Back The Night Life, sorti il y a cinq ans.

Voici alors la bande emmenée par Jonathan O’Callaghan – seul membre du line-up originel – avec un troisième album studio intitulé Future Revisionists sous le bras. D’entrée de partie, « Vacant » – dont le clip sorti en avril nous avait bien fait saliver – laisse de côté le rythme enragé au profit d’un tempo plus lent qui mise d’avantage sur les sonorités des guitares  plutôt que sur le kick de la batterie ; un changement qui semble être à l’origine de l’arrivée de Burton Lavery à la basse en 2011. Parallèlement le chant de Jonathan O’Callaghan est écorché à souhait et transpire la joie de vivre, lui qui avait décidé il y a quelques années de mieux penser ses paroles en les axant autour de thèmes tels que les droits des populations homosexuelles et l’humanitarisme. Tout simplement beau. Cette sensation de mal être qui passe par des compositions riches en mélodies se retrouve tout au long de l’album ; sur « C.O.P.E » ou encore « Dreamcatchers » où l’on peut entendre ces paroles « You need to believe in the dreams worth waking up for / you need to believe that there’s something more, something worth living for ». Je vous le dis, du bonheur en boîte !

Mais sans se cantonner aux thèmes abordés, musicalement ce troisième opus est bien plus frais que son prédécesseur comme en témoignent des titres comme « Fissure » ou « Waivered Lives » et son pont qui met le chant saturé au second plan au profit d’une basse bien groovy et d’une guitare en arpèges. Ceci dit, paradoxalement, on reste dans un hardcore « basique » qui donne parfois l’impression de tourner en rond. En effet, alors que certains titres de la trempe de « Savages » ou encore « Harvest/Famine » n’apportent pas grand-chose à l’édifice Future Revisionists, on aurait peut-être préféré un interlude instrumental ou quelque chose dans le genre histoire de prendre un petit bol d’air.

Ce qu’on peut dire, c’est que là où la majorité des groupes de modern hardcore connaissent une baisse de régime après un ou deux albums (ou bien tombent dans le cliché du breakdown à répétitions), Liferuiner ont réussi à se renouveler avec classe. Future Revisionists est dans la suite logique du précédent EP, Sons Of Straight Edge, mais souffre d’un certain manque d’originalité lorsqu’on s’attaque au dernier tiers. Pas l’album de l’année, mais clairement un incontournable de ce début d’été.

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