Mass Hysteria – « L’ Armée des Ombres »

Voilà maintenant dix-neuf  années que Mass Hysteria provoque la furia d’albums en albums partout en France et ailleurs. Dix-neuf ans, sept efforts, dont le dernier, Failles, date de 2009. Lors de la promotion estivale de ce nouvel opus intitulé L’Armée des Ombres, le groupe annonçait un retour aux sources avec un son encore plus proche de ses premières sorties : De Cercles En Cercles et Le Bien Être Et La Paix. Pour cela, la bande emmenée par Mouss a décidé de faire appel à celui qui, déjà il y a quinze ans orchestrait les machines présentes dans la musique de Mass Hysteria, Olivier Coursier (Aaron).

Enregistré et mixé par Fred Duquesne (Pleymo, Empyr) et masterisé par Ted Jensen (Muse, Deftones, Norah Jones), ce septième effort est beaucoup plus sombre que ses prédécesseurs aussi bien dans le fond que dans la forme, il n’y a jeter un coup d’œil à l’artwork pour évaluer le contenu du message que le groupe a cherché à nous transmettre. L’Armée des Ombres débute par le titre très énervé « Positif à Bloc ». Avec un riff parmi les plus agressifs du groupe et un refrain taillé pour la scène, ce premier morceau instaure les prémices d’un climat de révolution. Cette tendance s’accentue avec l’arrivée de « L’Homme S’Entête » puis de « Commedia Dell’ Inferno » dont les textes sont maculés d’une rage plus réfléchie qu’avant. De plus, le retour des éléments électros rappelle les glorieuses heures de Contradictions et redonnent à la musique de MH ce côté industriel dont l’absence se faisait sentir sur les deux derniers efforts, Une Somme de Détails et Failles. Du côté de l’artillerie metal, les guitares sont tranchantes et la batterie matraque comme jamais sur des morceaux comme « Tout Doit Disparaître » ou encore « Serum Barbare ».

On voit ici que Mass Hysteria a choisi de balancer des titres courts qui ne passent par quatre chemins pour nous éclater à la face. Seules exceptions pour le single « Même Si J’Explose » – dont la ligne de piano prend aux tripes dès la première seconde – et « Raison Close » qui sont d’avantage mid-tempo. Ensuite, le morceau « Pulsion » est le véritable ovni de cent vingt-cinq secondes de la galette avec son riff extrêmement lourd complété par des samples électros avant un passage quasi-psychédélique aux paroles s’adressant directement à ceux qui écoutent l’album. Enfin, L’Armée des Ombres se clôt sur un « Vertiges des Mondes » à la rythmique punk / hardcore qui crée l’illusion – et presque l’incohérence – après l’interlude/skit juste avant.

Dix morceaux, mais seulement un peu plus d’une grosse demi-heure de son. C’est peu, mais assez pour dire que Mass Hysteria atteint les vingt années d’activité et que L’Armée des Ombres est sans équivoque son album le plus hargneux et brutal. Des morceaux quasiment sans faille, dont le rendu live sera, sans aucun doute, dévastateur ; des textes pensés dans les moindres détails qui font la somme de ce qu’il reste du bien-être et de la paix en 2012 dans l’hexagone. Aujourd’hui, soyez avertis, s’avance L’Armée des Ombres.

Alex’