Oceanus – « Sirens »

- 19/10/13 19:30

 Oceanus-Sirens

Pour la petite histoire, Oceanus est un duo britannique, formé en 2008, composé d’Alex Fawcett (Arboretus) et Rob Honey (Damn Robot!). Après une tournée intensive aux quatre coins du Royaume-Uni, le projet ambient-shoegaze se met en hiatus, nous sommes en 2011. L’année suivante, les deux anglais se retrouvent et se lancent dans la composition d’un album complet et nous voici début Octobre avec Sirens dans les oreilles.

Oceanus. Sirens. Un artwork à dominante de bleu. Si certains ont déjà taillé la route vers le dernier I See Stars, tant pis pour eux, ils étaient sur le point de poser le doigt sur une petite merveille de cette fin d’année. Après avoir bien zyeuté sa pochette, il s’avère qu’en effet le premier long jeu d’Oceanus sorti 30 Octobre le via Hawk Moon Records – dont on vous a parlé cet été – est une œuvre singulière. D’emblée, on tombe sous le charme du titre éponyme qui est divisé en trois. Trois façons d’aborder une composition aussi douce que hargneuse. La première nous laisse dériver dans un post-rock aérien exclusivement instrumental qui se complète par quelques parties d’avantage heavy. La seconde s’éloigne plutôt vers un post-punk shoegazeux qui n’est pas sans rappeler le travail de Weekend sur son deuxième opus Jinx. Enfin, la troisième et dernière partie débute par une instru presque screamo/post-hardcore qui tend à ressembler à La Dispute avant quelques secondes d’interlude et une combinaison parfaite des sonorités que l’on a pu entendre sur les deux premières.

Mais Oceanus sont bien plus que ça. « Nautica » nous prend à contrepied avec un chant black-metal qui passe étonnement bien sur une instru post-punk avant qu’ « Ora » nous resserve une part de post-rock cette fois plus personnel avec des chœurs joliment placés. L’interlude « Theta » intègre quelques éléments électroniques sur fond de samples gentiment oppressant ; le but est d’ouvrir la route vers le titre final, « Waves ». Près de douze minutes pendant lesquels on assiste à une véritable démonstration musicale où chaque instrument apporte sa patte pour un récital à la fois épique et grandiose. Sans aucun doute l’un des meilleurs morceaux à dominante post-rock de l’année.

En un peu plus de quarante minutes, Oceanus ont pointé du doigt tous les défauts de la scène alternative et ont proposé une solution digne de ce nom avec des morceaux à la fois percutants et sincères où l’on passe d’un sentiment de mélancolie à celui de la rage ponctué de remords. Non Sirens ne fera pas le tour du Monde comme le dernier I See Stars. Mais soyez différents de votre ami facebook qui porte le nom de tous les frontmen handsome actuels, soyez celui qui s’aventure, se perd et qui sombre au fond de l’océan.

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