Propagandhi – « Failed States »

- 30/09/12 18:03

40. Propagandhi - Failed States

Le groupe canadien le plus engagé du vingt-et-unième siècle revient avec un sixième opus sous le bras, Failed States. Et après vingt-six ans d’existence on pourrait penser que le groupe s’est un peu choké*… Pentoute* !

Il y a trois ans, Propagandhi sortait son cinquième opus intitulé Supporting Caste. Trois ans, un EP – The Recovered – et un split 7’’ avec Sacrifice plus tard, les anarchistes du pays des caribous nous annoncent leur signature sur le label Epitaph (Bad Religion, Everytime I Die, New Found Glory…) pour promouvoir leur sixième effort. Et bien le voilà : Failed State arrive dix-neuf ans après la sortie de leur tout premier LP – How To Clean Everything – et ce n’est pas pour ressortir le même speach. En effet le groupe a revu ses textes et la cohérence est le mot d’ordre. Musicalement cependant on retrouve ce punk teinté de hardcore bien capoté* et rugueux auquel on est habitué avec des titres assez courts et au tempo ultra rapide comme « Status Update », « Things I Like » ou encore le morceau éponyme à l’album. Le quatuor emmené par Chris Hannah effleure même les premières heures de Rise Against avec le dernier titre de la galette, « Lotus Gait ».

La principale nouveauté de ce Failed States, et pas des moindre, réside dans le morceau d’ouverture. « Note to Self » est un titre extrêmement long pour du Propagandhi – pas loin de six minutes ! – d’autant plus que les sonorités sont étrangères au groupe. La piste débute par un larsen et quelques notes de guitare clean à l’ambiance malsaine et presque torturée. S’en suivent une rythmique qui amène vers un morceau aux influences post-rock avant qu’un riff bien punk et la voix de nous fasse comprendre qu’on écoute bien le dernier album de Propagandhi et pas celui d’Explosions In The Sky. Malgré tout, le tempo est plus lent que sur les autres morceaux de l’album et la voix moins criarde laissant beaucoup plus de place aux instruments. « Note to Self » surprend de breaks en ponts.

Ce premier morceau ne fait office, au final, que de démarrage au brake à bras* car les pistes suivantes restent dans un punk déjà bien foulé par le groupe lui-même. Peu de nouveauté certes, mais une efficacité quasi-inébranlable depuis vingt-six ans. Tabarnacle, respect. Ce sixième opus, Failed States, est rempli de turluttes* et de désirs de pogos houblonneux mais cependant il ne marquera pas autant l’histoire du groupe comme l’a fait Potemkin City Limits en 2005.

LEXIQUE :

*Choker : se dégonfler

*Pentoute : Pas du tout

*Capoter : enrager

*Brake à bras : frein à main

*Turlutte : chanson entrainante

Alex’

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