Russian Circles – « Memorial »

- 30/10/13 18:07

russian-circles-memorial-600x600

Rien à faire, autant j’avais été charmé en tout point par Empros, autant – sans aller jusqu’à parler de flop – je n’ai rien trouvé de transcendant dans ce cinquième album des chicagoans de Russian Circles. Bien entendu rien n’est à proprement parler mauvais, car on reste dans du médiocre de haute gamme, et certains passages seront même très bon ; c’est simplement cet ennuyant flegme qui ressort un peu trop sur la longueur. Si les passages très atmo sont parfaitement réussis, on ne peut pas en dire autant de toutes ces phases qui se disent violentes mais qui ne sont au final qu’une simple accélération de tempo ou une distorsion plus saturée sur les grattes, pas de quoi fouetter un chat ni réellement ressentir un bouleversement musical. C’est en ce sens que « 1777 » ou « Cheyenne » sont des morceaux bien plus réussis que « Deficit ».

Pour le reste nous avons « Burial » qui joue la carte du  »on vous met une piste bourrin au milieu d’un ensemble relativement calme », ce qui la rend très séduisante, bien qu’elle aurait pu être encore plus addictive si elle avait poussé son concept un poil plus loin quitte à la faire ressembler à une partition de Eros. Pour finir parlons de l’intro et de l’outro, qui ont des titres volontairement proches (« Memoriam »/« Memorial ») pour faire référence à l’intro et à l’outro de l’album Animals des ineffables Pink Floyd, répondant à l’adage ‘terminer là où tout à commencer’ (écoutez les deux à la suite vous verrez). L’apparition presque anecdotique de Chelsea Wolfe ajoute un peu de miel à cette demie heure sans chant que l’on vient de passer, mais ne casse pas des briques, elle fait ce qu’elle sait faire et c’est déjà pas mal (elle a vraiment une belle voix ceci dit). Si je la trouve anecdotique c’est aussi parce que son chant passe si bien qu’on le trouve naturel et que l’on n’imagine pas qu’il puisse venir d’une personne extérieure au groupe. Memorial est donc loin d’être une bouse, mais loin d’être un chef d’oeuvre, pour tout vous dire j’en attendais bien plus.

Reagir a cette chronique :