Sirens & Sailors – « Wasteland EP »

- 29/06/12 21:21

39. Sirens & Sailors - Wasteland EP

Peu connu en Europe, le quintette new-yorkais de Sirens & Sailors a vu le jour il y a déjà sept ans, en 2005. Après un extended play et un album, tous les deux autoproduits, le groupe emmené par Kyle Bihrle a signé il y a peu chez Tragic Hero Records avant d’enregistrer un second EP dans le but d’affirmer son nom au pays de l’Oncle Sam et s’étendre vers le Vieux Continent. Voici comment on en arrive à ce EP Wasteland.

La galette de six titres a été confiée aux mains de Drew Fulk (qu’on avait déjà surpris derrière les manettes pour At The Skylines sur The Secret Of Life sorti plus tôt cette année) et en effet le résultat est là : la production est irréprochable, chaque détails est intelligemment pensé et le rendu ne sonne pas surproduit comme c’est le cas dans beaucoup de sorties dans le même style. Wasteland débute par une introduction exclusivement instrumentale éponyme taillé en crescendo. Le contenu du morceau consiste en des violons et des parties de synthé aériennes accompagnés ensuite de chœurs religieux presque oppressant ; le résultat : une introduction efficace et glaciale qui amène vers le plat de résistance avec une facilité quasi-agaçante. Premier morceau, et premier single, de Wasteland, il s’agit du morceau « You and Die ». Le morceau a d’ailleurs fait office d’une vidéo-lyrics — très à la mode en ce moment — afin de mieux rentrer dans le morceau et dans l’univers du groupe. Cet univers on a l’impression de le connaître déjà : une recette qui mélange le deathcore et le metalcore, alternant ainsi avec brio les changements de rythmes afin de déclencher dans les fosses une hystérie complète. On remarque sur ce premier extrait, entre une batterie qui blaste vénère et des riffs bien tranchants, l’apparition d’un chant clair en retrait qui se colle aux screams rappelant un petit peu ce que pouvait faire Threat Signal en 2006 sur Under Reprisal. Second titre de la galette, il s’agit de « I’ve Got A Masters Degree In Common Sense ». Ici, le tempo est plus ralenti mais ne le chant screamé se taille la part du lion par rapport au morceau précédent. La piste suivant, « Mirror For My Medusa », reprend les tempos ultra rapides et, avec son break final, fait de cette piste la plus aggressive de Wasteland. Veuillez déplacer tout objet susceptible d’être brisé autour avant de mosher dans votre salon en écoutant cette petite perle. Seul petit regret : à partir de ce morceau, le reste de la galette semble tourner un petit peu en rond et on a de plus en plus de mal à dissocier au fur et à mesure des écoutes quels sont les morceaux qu’on écoute. En effet, si « No Light Without A Dark » et « Falling Into Place » restent deux morceaux très efficaces et sont véritablement des petites perles dans le style, mais n’arrivent pas à la cheville du single « You and Die » et sont redondants lorsqu’on écoute les autres morceaux.

Pour un premier véritable essai, les cinq gars de New York parviennent à pondre un EP assez cohérent et pour le moins réussi. Des titres ravageurs et une fougue qui rappelle celle des premiers essais des grands nom de la scène métacarpe et deathcore. Cependant, comme pour la grande majorité des groupes issus de cette scène et qui débutent, leur musique à tendance à tourner en rond et à manquer d’un brin d’originalité. Un premier jet très satisfaisant qui amènera à ce groupe une renommée qu’il mérite, du moins, c’est tout le mal qu’on leur souhaite. Un bel essai, Thierry.

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