Soul Manifest – « White Season »

- 27/01/12 12:23

soul manifest

Soul Manifest est un groupe difficile à qualifier. D’abord c’est un projet cosmopolite, basé aujourd’hui à Londres, autrefois en France et dont les membres jouent les globetrotteurs. Ensuite, Soul Manifest choisit volontairement de se placer à un carrefour entre plusieurs autoroutes.

Sur la gauche surgissent des racines rock très 70’s, avec des riffs qui sentent bon Led Zep’ et un orgue que n’auraient pas renié les Doors. A droite, on voit pointer tranquillement des influences plus soul (car ils n’ont pas choisit ce nom par hasard) et même parfois plus pop, surtout au niveau du chant. Au dessus de tout cela un avion semble balancer quelques influences modernes très noisy (Queens Of The Stone Age et Them Crooked Vultures pour ne cite qu’eux) et  sous terre les influences psychédéliques tentent de refaire surface. Difficile de jongler entre autant d’influences tout en gardant un son bien identifiable pourtant, dès les premières notes de White Season, Soul Manifest y parvient. « Dead man » constitue une introduction idéale au son du groupe. Les morceaux sont longs, les structures irrégulières et  on sent que les différentes parties ont été jammées un bon nombre de fois avant de finir sur la galette (c’est en tous cas l’impression qui en ressort). Le combo s’essaye avec brio à la ballade sur « Do We Have The Same View » ou « White Season Pt2 ». Mais n’oublions pas que Soul Manifest sait faire dans le gros son comme sur « White Season Pt1 » et « All but my dream can be erase by the train ».

La production du disque, principalement grâce au mix de batterie, renforce l’impression d’assister à un live et la présence perpétuelle d’orgues en tous genres, de synthés et autres bizarreries à touches complexifie toujours d’avantages la compréhension des morceaux. Ainsi le groupe révèle son unique point faible : l’absence de tubes. On ressort de l’écoute de cet album en sachant qu’on l’a adoré mais il est plus compliqué de se souvenir d’un riff en particulier ou d’une mélodie. Le chant n’intervient que lorsque sa présence est nécessaires et les nombreux soli de guitares et de synthés remplacent bien souvent la voix dans la perspective mélodique du morceau. Cette manière de concevoir le chant comme tout autre instrument, se doit d’être saluée. 7 morceaux, 38 minutes au compteur et environ 2660 pulsations cardiaques plus tard, il est temps de parler de coups de cœur. Difficile de choisir un titre tant leur enchaînement a été travaillé mais j’aurais tendance à citer « Devil’s Meeting » qui dès son intro sort un peu de ce que le groupe propose sur le reste de l’album avec un synthé encore plus à l’honneur pour une atmosphère résolument rock n’roll. Impossible de ne pas citer également The Light pour presque 10 minutes d’expérimentations et de plaisir non dissimulé. Mention spéciale pour une pochette sublimement réalisée, psychédélique à souhait, elle colle parfaitement à l’ambiance qui se dégage de ce premier effort.

Je ne le cache pas, j’ai adoré cet album. J’aime me laisser surprendre en redécouvrant l’une des très nombreuses parties qui le compose. Soul Manifest nous offre le meilleur pour sa première tentative, dépêchez-vous messieurs, on attend la suite.

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