Stray From The Path – « Rising Sun »

Cela fait maintenant 10 ans que Stray From the Path existe, et une chose est sûre, ils ont toujours autant la hargne, voire plus. Si à l’époque de leur premier LP, People Over Profit, quelques accalmies aux teintes funky faisaient leur apparition, croyez-moi, il n’en est plus rien. Et, après tout, c’est comme ça qu’on les aime.

Le son de cet album est très proche de ce qu’on avait pu apprécier sur « Make Your Own History » : précis, nerveux, quelque part entre le hardcore et le métal, avec quelques sonorités. Bref, beaucoup d’appellations pour dire que « Rising Sun », ce sont 32mn de violence pure. Il y a un petit côté hymne dans  l’utilisation de la voix que l’on peut entendre à travers tout l’album, et ce dès la première piste « Rising Sun » : très mise en avant, et ce avec un certain génie, très nombreux sont les passages que l’on imagine sans problème repris en chœur par une foule en sueur en plein concert (à l’image de ce « We are the light that got you home »). Tout l’album respire l’invitation au live et au partage avec le public. Il faut avouer que le soutien vocal des autres membres n’y est pas toujours pour rien, et ainsi la piste Death Beds, la meilleure de l’album à mon goût, gagne incroyablement en efficacité grâce à cela. Mention spéciale aux « Blergh » de Drew York qui ponctuent l’album et qui sont particulièrement jouissifs.

Les musiciens ne sont pas en reste : sans jamais verser dans le solo, on a tout de même le droit à plus que de simples enchaînements de power chords et on aime retrouver cette utilisation de la mélodie, à la limite de la dissonance, que l’on connaît chez le groupe (« Bring it Back to the Streets »). Les musiciens, notamment grâce à la batterie, savent nous donner envie de bouger sans recourir abusivement aux breakdowns, ce qui nous rend d’autant plus heureux lorsque ceux-ci interviennent (« Dead Rabbits ou Prey »). Seulement, si chaque piste prise individuellement est excellente, si l’on écoute l’album d’une traite, une certaine lassitude finit par nous gagner, tout particulièrement à partir de la chanson « Center of Attention » qui porte bien son nom : on a tendance à ne plus véritablement faire attention à ce qu’il se passe dans l’album. Les morceaux se ressemblent un peu trop et un peu de changement aurait été le bienvenu.

Un bon album en définitive, fidèle à ce à quoi Stray From the Path nous a habitué et, aucun doute là-dessus, véritablement taillé pour le live. Reste maintenant à savoir si le groupe saura se renouveler un petit peu sur le prochain album pour peut-être mieux mettre en valeur l’ensemble de ses compositions.

Jason Diaz