Tyler, The Creator – « Wolf »

- 07/06/13 20:18

TYLERTHECREATOR

Bientôt on vous dira que si vous aimez Tyler, The Creator, c’est que vous êtes un hipster, tant le jeune artiste américain plait à cette nouvelle clientèle friande de remplacer les têtes de la pop culture. Pourtant, doit on se cacher d’aimer un artiste qui a su apporter un peu de fraicheur et de fougue dans la vague hip-hop, et qui a su intéresser un non-connaisseur (votre serviteur) au delà des classiques du genre. Avec une vingtaine d’années, Tyler en est déjà à trois albums solo pour également une flopée de mixtape avec le collectif Odd Future dont il est le leader. Je ne le cache pas, si je m’intéresse plus à lui qu’aux autres, c’est parce qu’il a signé sur son label le groupe Trash Talk et son hardcore bien déjanté. Du coup forcément, je me dit que le petit a du goût.

Déjà bien exposé sur Radical grâce au clip de « Yonkers » qui avait pas mal tourné, Wolf était tout naturellement un successeur attendu. Sans franchir la barre du mot « déception » je ne peux m’emballer outre mesure sur cet album, car aucune piste ne m’a fait bondir de mon siège ou crier au génie (chose que je fais pourtant assez régulièrement et qui de ce fait banalise le terme sus-mentionné). Bien sûr qu’il y a du lourd, bien sûr qu’il y a de la bonne piste qu’il me tarde d’aller découvrir en première partie d’Eminem au Stade de France. « Jamba », « Domo 23 », « IFHY » sont parmi les pistes normales que j’aime le plus, elles sont incisives et sans trop de complications, Tyler fait ce qu’il sait faire de mieux, on ne demande pas plus. De plus les meilleurs featurings sont ceux qui prennent le moins d’importance, et qui ne sont pas outrageusement tape-à-l’oeil.

Bien entendu et comme tout album de hip-hop contemporain il y a pléthore de pistes calmes au beat léger et franchement un peu chiante, si ce n’est « Answer ». Il y a de bonnes expérimentations avec l’ovni de sept minutes « PartyIsntOver/Campfire/Bimmer », la très old school « Pigs » ou encore la lounge « Treehome 95 ». Très atypique avec sa voix très grave, Tyler arrive toujours à fasciner avec un rien, et le simple fait de se faire présenter l’album par son alter ego que l’on retrouvait sur les autres sorties fait montre d’une continuité intéressante. Je n’ai pas eu le cran de me pencher sur toutes les paroles mais il semble qu’il n’a toujours pas réglé ses daddy issues et que ses procès pour l’utilisation outrancière du mot fag ne sont pas près de s’arrêter.

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