Valient Thorr – « Our Own Masters »

- 06/08/13 18:40

VALIENT THORR_Our_Own_Masters_albumcover

Valient Thorr, le dernier bastion du Hard rock’n’roll nous revient cette année avec Our Own Masters. Petit rappel pour ceux qui vivraient sur une autre planète : Valient Thorr a justement débarqué sur terre au début des années 2000 chez Volcom Entertainment. Sortis de nulle part, avec leur son à la fois moderne, audacieux, fougueux et toujours jubilatoire, la bande à Valient Himself (chant) est vite devenue le fer de lance du label. Une décennie et une flopée d’album plus tard le groupe s’est bâti une réputation de groupe de scène que certains comparent déjà à Motorhead ou Turbonegro. C’est finalement avec l’album Strangers et les clips de « Double Crossed » et « Sleeping Awake » que le combo obtient enfin la renommée qu’il mérite, se créant au passage une fanbase colossale, dévouée corps et âmes à grand coups de tatouages et blousons en jeans. Quelque peu déçu par les premiers extraits entendus c’est donc avec une certaine angoisse que j’attaque l’écoute de ce nouvel album.

Heureusement, dès le premier riff les doutes s’envolent, « Immaculate Conception » c’est du pur Valient Thorr dans la plus grande tradition : des relans heavy, de la puissance, des structures très intelligentes et toujours cette impression de spontanéité hallucinante. Encore une fois le batteur et les gratteux mettront tous les amateurs du genre d’accord, ça solote à tout va, ça balance du break de fou, du riff granuleux et le pire c’est que la production est impeccable ! Seul étonnement, le chant, moins varié qu’à l’habitude, mais peut être simplement que notre rouquin barbu préféré a enfin trouvé LA voix avec laquelle il se sent à l’aise. Même si ses intonations rappellent parfois un peu trop ces bons vieux Black Sabbath (et la copie est autrement plus intéressante que l’original si on s’en tient aux albums sortis par les deux formations cette année). L’album, comme souvent chez Valient Thorr se décortique en actes. Les trois premiers titres s’enchainent donc à la perfection et il faut attendre un « Strings Attached » très rock et avec quelques notes « pop » (toutes proportions gardées, on parle quand même de Valient Thorr) pour que la pression retombe légèrement. Alors qu’un bon tiers de l’album se déroule sans encombre aucune, le groupe nous balance une bombe speed, rappelant la bonne vieille époque de Total Universe Man, 27 secondes pur bonheur avec « Life Hands You Demons ». Magistral.

Et voici « Torn Appart », titre qui m’avait laissé une impression de longueur et surtout d’inoriginalité à sa première écoute. Et l’impression évolue peu. Bien sûr au sein de l’album et après une avalanche de décibels le morceau trouve sa place mais ses 5 minutes ne sont absolument pas justifiées d’autant que les petits traits de génies que l’on décèle habituellement dans tous les titres de Valient Thorr sont, cette fois, complètement absents. On peut toutefois saluer l’initiative d’un titre plus lourd et en  hommage évident à la fin des années 70. Au final, seul la minute de solo du morceau vaut le détour. Le retour du génie se fait sentir sur « Cerberus ». Parfait de bout en bout, puissant, jouissif, malsain, inspiré, voilà LE single que le groupe aurait dû sortir. Clairement l’ovni de l’album et soyons clair, quand votre groupe prend pour inspiration les petits hommes verts (ou plutôt gris si on en croit les légendes urbaines), l’appellation n’est pas usurpée !

La fin d’album reste tout aussi intéressante, quelques dissonances bien senties, un petit passage punk hardcore par ci par là, un plan de guitare à faire mouiller la sainte vierge, tout y est, y compris quelques Sing Along au top. Même la durée des titres est parfaitement calibrée pour ne jamais ennuyer, difficile de trouver à redire. La production est toujours extra et on sent le potentiel de l’album dans sa version vinyle. Niveau graphisme, le groupe fait dans le figuratif. Pas très gracieuse, cette pochette verte va pourtant fichtrement bien avec le groupe et donne un côté « On a du succès mais on ne fera pas pour autant dans la sobriété », des plus agréables. Reste que ce n’est pas avec ce visuel qu’ils vont faire exploser les ventes de tish ! Outre l’infâme « Torn Appart », il faut avouer que « Insatiable » nous a justement laissé un peu sur notre faim. Le titre est loin d’être mauvais, fourmille de leads guitares de qualité mais on sent le titre un poil en dessous de ce que l’on nous a offert jusque là.

On clos ce Our Own Masters avec l’excellentissime « Call Off The Dogs », un tube rock empruntant quelques mimiques à Queens Of The Stone Age aussi bien qu’à Kiss, une structure bien barrée et près de 5 minutes au compteur pour sortir pas totalement indemne de ce nouvel opus. Malgré un titre très dispensable et quelques baisses de régimes, l’album reste d’une très grande qualité et va clairement tourner pendant longtemps chez moi. Le genre d’album avec lequel je vais faire chier mes potes : « Quoi t’as pas écouté le dernier Valient Thorr ? » mais il faut bien comprendre Valient Thorr c’est mieux qu’X Files, c’est mieux que Signes, Starship Trropers ou E.T., grâce à Valient Thorr : I WANT TO BELIEVE !

 

 

 

 

 

 

Reagir a cette chronique :