Zebrahead – Call Your Friends

- 23/09/13 19:00

cover-zebrahead-call-your-friendsZebrahead m’a toujours donné l’impression d’être un groupe sympa, vous savez ce genre de groupes que vous écoutez l’été et avec qui vous aimeriez bien passer une soirée. Un groupe pas prise de tête, honnête, qui fait ce qu’il sait faire de mieux sans emmerder personne et qui fait son petit bout de chemin en amassant toujours plus de fans. Zebrahead nous sort cette année un nouvel album à l’artwork vulgaire et dégueulasse : Call your Friends . Malgré un premier single m’ayant quelque peu laissé de marbre, je me dis qu’il n’y a pas de meilleure façon de finir l’été qu’en chroniquant un album de Zebrahead.

La dernière fois qu’un album de Zebrahead m’a vraiment plu c’était l’excellent Phoenix et dès les premières notes, on comprend que le groupe continue dans la même lignée. Les phrasés rappés sont toujours aussi rageurs tandis que les parties de chant clean sont toujours propices au sing along. Ca sent le tube à plein nez et en effet l’album ne contient que des tubes malheureusement, nous verrons que c’est un énorme handicap.

Côté bonnes surprises, le puissant « Murders On The Airwaves » nous ramène directement au meilleur du début des années 2000 pour notre plus grand bonheur. On retrouvera d’ailleurs ce son typique avec refrain très mélodique (presque à la Fall Out Boy diront certains) sur « Public Enemy Number One » dont les couplets eux se rapprochent d’avantage de l’époque Does This Look Infected ? de Sum 41.  L’intro très mélodique de « With Friends Like These Who Needs Herpes »  nous offre la petite dose de piano réglementaire du plus bel effet. J’ai également été agréablement surpris par l’abondance de soli de guitare plus techniques qu’à l’accoutumée et toujours aussi efficaces. Le titre marquant de l’album devait être le morceau éponyme qui malheureusement repompe intégralement l’intro de « Distance » des italiens de Vanilla Sky. Clairement involontaire, ce plagiat me gâche toutefois largement l’écoute.

La première perle de l’album c’est le très jumpy « Born To Loose » dont les parties rappés sous speeds sont un véritable régal. Même le break en mode vendeur de beignet est jouissif, clairement un titre à retenir ! Mais le titre qui m’a vraiment emballé dès les premières secondes est sans contexte  « Nerd Armor ». Enfin on entend un peu la basse, enfin on nous propose un autre son, les chœurs sont plus rudes et le titre fait office d’ovni au milieu de l’album. Les leads de guitares sont particulièrement excellentes rapellant plus Buckethead qu’Angus Young. L’arrivée à la guitare de Dan Palmer, ancien Death By Stereo, n’y est certainement pas pour me déplaire. On retrouvera certains de ces éléments sur « Don’t Beleive The Hype » titre intéressant mais gâché par un refrain insipide. Même le titre qui vient clore l’album malgré ses apparences violentes peine à convaincre et n’incite vraiment pas à cliquer de nouveau sur play.

Difficile de dissocier les autres titres qui se ressemblent beaucoup trop. Le souci avec cet album c’est qu’il est particulièrement long du haut de ses 48 minutes et on sent vite pointer une once d’ennui. Rajoutons à cela que tous les morceaux suivent la même structure et que tous font entre 3 et 4 minutes et très vite le manque de variations devient pesant. Notons toutefois que cette homogénéité plaira sûrement aux fans en manque de tubes mais outre quelques teenagers découvrant le groupe avec cet album, j’ai bien peur que les habitués se dirigent vers les vieilles productions du combo.

Côté prod’, c’est bien trop lisse avec une batterie qui mériterait d’être d’avantage mise en avant. Une quelconque prise de risque aurait quoiqu’il en soit été apprécié.

Lorsqu’on clos l’écoute de ce Call Your Friends on se dit que s’il on appelle nos amis ce ne sera sûrement pas pour leur conseiller cet album. Sans être foncièrement mauvais, Call Your Friends est tellement convenu, tellement calibré, tellement réchauffé qu’il devient long et indigeste. Le groupe aurait peut être du se restreindre et choisir moins de titres quitte à en rallonger certains et en raccourcir d’autres afin d’apporter une diversité vraiment absente sur cet album. Il n’en reste pas moins que cette galette est joyeuse à souhait, avec son lot d’humour débile qui plaira à certains en cette fin d’été. Phoenix était un album coup de cœur, espérons que Zebrahead s’en inspire et renaisse de ses cendres avec ses prochaines productions.

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