#4 Note To Self

- 27/03/13 22:01

From+First+To+Last

 

The Lyrics :

Two roads split off from here,
and my life goes running in opposite directions.
Exaggerating the barrier between who I am,
and who I want to be.

I wanted to be that breath of fresh air,
When everything smelled so insincere.
But this taste still lingers in my mouth,
Deceit has ways of sticking around.
And I’m ready to disappear,
Vacation seems far (seems far) from here.

Note to self:
I miss you terribly.
This is what
we call a tragedy.
Come back to me,
Come back to me,
To me.
(repeat)

I can feel my mind
wandering again.
Into where I don’t know,
and will I ever get home?
Time starts moving
faster than I can.
And I’m sick of this scene;
I need to break the routine.
(repeat)

Two roads…
Split off from here,
and my life goes running in opposite directions.
Exaggerating the barrier between who I am
and who I want to…

Which part of me is left?
I feel so close,
and yet I am so far.
Which part of me is lost?
I feel so close,
and yet I am so…. FAR!!!

 

Qu’en dire ?

C’est peut-être étrange pour certains néophytes aujourd’hui, mais avant d’être l’un des hommes les plus détesté du monde musical pour être la figure commercial de la vague dubstep, le jeune Skrillex lorsqu’il était encore appelé Sonny Moore était le personnage emblématique du mouvement emocore (là encore un mouvement particulièrement sujet aux moqueries). En tant que leader de From First to Last il avait une plume plutôt décente, et une voix charismatique avant ses multiples opérations. C’est donc avec le morceau qui m’a fait connaître ma première transe musicale que je vais honorer la mémoire de feu Sonny Moore.

« Note to Self », littéralement note à moi-même est un morceau introspectif qui raconte les tortures mentales d’un homme arrivé à un endroit inconfortable de sa vie, l’endroit où l’on doit faire un choix. Maniant avec brio la métaphore célèbre qui veut que la vie soit un chemin (« two roads split off from here », deux routes se séparent à partir d’ici), le narrateur se voit contraint de prendre un chemin, d’aller à droite ou à gauche, et à savoir ici : la raison ou la passion. Pourquoi dis-je la raison et la passion ? Il est dit dans le texte « between who I am and who I want to be » (entre qui je suis et qui je veux être) ; pour moi vouloir être qui on est c’est la raison, il est inutile de chercher à être quelqu’un d’autre, on ne peut pas s’améliorer plus et on ne peut pas changer la face de sa personnalité ou de son existence, c’est donc du domaine de la raison que de poursuivre le chemin sur lequel on est, de continuer ce que l’on a entreprit, bref « who I am » ; d’un autre côté il y a l’appel du changement, l’aspiration à une destinée plus grande et plus fantasque, le désir de vouloir être quelqu’un d’autre, quelqu’un que l’on croit meilleur mais qui peut s’avérer être pire, vouloir se donner les moyens de changer en empruntant un chemin qui bifurque de celui que l’on a pris toute notre vie, bref « who I want to be ».

De toute évidence c’est un personnage féminin qui est à l’origine de ce croisement, et probablement un personnage fourbe et trompeur qui a eu un impact émotionnel négatif important sur le protagoniste. « Smelled so insincere » (puant l’hypocrisie), « this taste still lingers in my mouth » (ce goût reste dans ma bouche), « deceit » (tromperie) ; tous ces mots nous guident vers le mal-être évident du personnage qui en vient à vouloir disparaître plutôt que de prendre la décision qui lui fera – ou non – tourner la page (« And I’m ready to disappear »). Mais il ne craque pas, non, c’est là qu’intervient ce titre note à moi-même, il se dit à lui-même qu’elle lui manque (« Note to self : I miss you terribly ») et il comprend enfin ce que veut dire le mot tragédie au sens le plus Shakespearien du terme, irrésistible et empoisonné. Cependant il arrive à trouver les ressources mentales pour ne prononcer ces mots insoutenables qu’à lui même : « Come back to me » (reviens moi) ; il meurt d’envie de lui dire à elle, de la supplier de revenir, mais la source de son malaise l’en empêche. Qui ici peut prétendre n’avoir jamais craqué dans un moment pareil, n’avoir jamais hurlé et pleuré, qui a le courage de s’auto-restreindre au point d’en frôler la schizophrénie ?

Malgré tout le temps passe, et son âme perdue ère indéfiniment (« I can feel my mind wandering again ») dans les couloirs de l’amour où traversent à intervalles réguliers tant le pardon que la colère, la faillite et le succès. Ce monde qu’il ne connait pas, ce monde qu’il ne reconnaît pas lui fait perdre toute notion de temps. Cette qui nous rappelle que la prise d’une telle décision fait parfois perdre le sens des réalités, on ne sait où l’on est, on ne sait où l’on va, on ne sait littéralement plus quoi faire et c’est finalement l’âme qui en pâtit, elle prend les coups et elle s’effrite. La conclusion est terrifiante, il s’est tellement questionné, tellement tiraillé, il s’est tellement torturé qu’il ne sait pas lui même ce qu’il a fait. Il ne sait visiblement pas quel chemin il a pris, et quelle partie de lui il a abandonné, la raison ou la passion, sachant qu’une vie sans l’une ou l’autre n’est qu’une vie perdue (« Which part of me is left / Which part of me is lost »). Pour enfin se rendre compte que ce chemin entreprit, n’est que le début de son périple existentiel, il est si proche du but, mais pourtant si loin (« I feel so close, and yet I am so….far ».

Le morceau:

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