#5 A Home For The Homeless

- 27/03/13 22:06

intohimo

 

The Lyrics :

What’s the point of living, when it’s living just for the sake of dying?
Empty handed we come and empty handed we go.
Empty handed we all come and go.

Still, richer is a newborn child naked and fragile than the poor man
Who wasted all his years, wasted all his years on loving rocks and buying shallow love from the mass.

The humble-hearted are richer sleeping in the streets
Than the homeless in his living room thinking life is sleeping in golden sheets.

A humble heart knows that we’re all wretched here.
A humble heart knows that you can’t create meaning out of nothing.
There’s got to be truth no matter how hard it is to find
And there’s got to be life beyond the desires of our eyes.
If there’s chaos there’s got to be peace.

The humble-hearted are richer sleeping in the streets
Than the homeless in his living room thinking life is sleeping in golden sheets.

And I’ll never cease to be amazed that the words once spoken still gives me hope.

Qu’en dire ?

Intohimo est probablement l’un des groupes qui m’a le plus redonné « foi » en l’être humain. Leurs textes sur l’album Us ; The Hollow sont d’une inspiration rare, parlant de l’Homme avec un grand H, de la vie, et des rapports qu’il doit avoir avec le symbolique. Si j’ai choisi « A Home For The Homeless » c’est à cause de sa dernière phrase, et plus précisément du dernier mot « hope » qui a raisonné dans ma tête et qui raisonne toujours à chaque fois que je passe ce morceau. Car si l’espoir semble être une notion abstraite, même naïve pour certains, c’est une notion essentielle pour survivre dans un monde hostile et pesant psychologiquement.

Contrairement aux autres textes précédemment proposés, celui ci ne raconte pas d’histoire, il n’a pas vocation à vous emmenez dans un univers particulier ni même à créer une fausse discussion entre l’auteur et vous, ou l’auteur et le personnage fictif qu’il se sera créé sous le pronom que nous connaissons tous : « you ». Non ici il s’agit avant tout de quelque chose d’unificateur, un hymne, et c’est donc plutôt le « we » qui prônera. L’une des premières phrases en est le témoin : «Empty handed we come and empty handed we go. Empty handed we all come and go» faisant suite à une question qui vous met dans l’ambiance : à quoi bon vivre si l’on ne vit que pour mourir ? Le fil conducteur, celui qui anime l’auteur et qui est censé nous animer nous, les lecteurs, c’est le véritable sens de la vie : qui vit réellement sa vie, qui connait le vrai sens ou les vraies valeurs de l’existence au lieu de subir les lois du monde en attendant la mort ?

« Empty handed », la paume vide, c’est tout de suite l’opposition pauvre/riche. Si il y a bien une chose sur laquelle personne ne se voile la face, c’est sur la fin irrésistible de notre existence, la fin de l’Être, l’absence de vie dans l’âme, bref la mort. Que l’on soit pauvre ou riche, on y passera tous, le riche aura beau repousser l’échéance, nul n’est immortel et nul n’est voué à l’être, on peut défier la mort, mais pas la tromper, c’est un fait. Seulement sommes nous bien sûr qu’il s’agisse de richesse matérielle ici ? Et bien non justement, la véritable richesse nous dit-on se terre dans l’innocence et dans la pureté de l’âme, pas dans les bijoux, le riche matériellement est même ici qualifié de pauvre (« richer is a newborn child naked and fragile than the poor man who wasted all his years on loving rocks »). Cette phrase dans son entièreté est magnifique et puissante, Johan (le parolier) n’hésitant pas à comparer la richesse de cœur d’un nouveau né à celle de celui qui se complait dans sa fortune.

Ceux qui ont le cœur humble vivent mieux dans la rue que ceux qui pensent que l’argent les rendra heureux. Ici « homeless » a un sens différent de celui du « sans-abris » ; si l’on considère que chez soi, le « home », c’est – comme le dit la maxime – là où le cœur est, alors les « homeless » sont les gens qui n’ont pas de cœur, pas de pureté intérieure et qui n’ont donc pas de véritable vie. Ceux qui placent leur foi, leurs croyances et leur amour dans des choses dépourvues d’âme, dans des choses futiles tels que l’argent et les possessions, ne peuvent prétendre à se faire appeler noble de cœur, ou purs. Ces gens sont creux à l’intérieur, il suffit juste d’une égratignure pour le voir, à chacun de savoir où racler son ongle.

Après ce refrain lourd de sens, c’est remontés que nous sommes, avide d’une lueur, affamés d’espoir, d’une étincelle dans le noir, et on va nous la donner. On ne pourra pas sauver tout le monde (« you can’t create meaning out of nothing »), mais si l’on refuse de vivre dans l’illusion et que l’on persévère à se perfectionner, on atteindra notre but (« There’s got to be truth no matter how hard it is to find »), et tant que l’on voit plus loin que ce que les yeux veulent nous montrer et que l’on a compris qu’il y a plus dans la vie que ce que l’on désire (« beyond the desire of our eyes ») on peut créer quelque chose de bien. La dernière phrase – « if there’s chaos there’s got to be peace » – repose sur la croyance selon laquelle pour chaque action négative il existe un contraire positif, et vice versa. Si il y a un alpha il y a forcément quelque part un omega, et peu importe le temps que l’on passera à le chercher, tant que nous savons qu’il est là, il ne pourra pas nous échapper. Nous avons été capable de créer le chaos, nous sommes donc par conséquent capable de créer la paix.

Enfin je vous en avais parlé en prologue, cette fameuse dernière phrase, ce fameux dernier mot : hope. C’est une notion fondamentale, peu importe les déceptions, les tragédies, les échecs et le chaos qui régissent nos vies, si l’on se souvient de quelques mots – souvent prononcés par des personnes particulières (« the words once spoken ») – on peut parfois reprendre espoir, confiance, goût et appétit, même plus que ce que l’on pense (« I’ll never cease to be amazed »). Certaines personnes ont ce type d’effet sur nous, seulement quelques mots peuvent changer le cours d’une journée, voir d’une vie.

L’espoir…

Le morceau:

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