#9 Bible Crumbles

- 03/08/13 14:07

groupe3495

The Lyrics :
You know me
I’m a one man army with more then a trick up these sleeves
So nothing ever gonna stop me
You should know you
Life comes at you fast
And its gonna take all you got
To make it last
You brought me
Under your wings
Only to shelter me
From my true destiny
Settle not for less
It only makes you stronger
We live as sinners
Pretty day you make it big
Soon, fear with remorse
As the pillars of your temple
Collapse and hear your assets cry
As they burn alive
You know me
I’m so much more than this I will bite the hand that feeds me
And bring fear into man eyes
One thrust two thrust
It never stops
I can never be the man I was before It came down to this

 

 

Qu’en dire ?

Si vous ne connaissez pas le morceau « Bible Crumbles » alors vous ne connaissez pas le groupe Beheading of a King, et donc vous ne connaissez pas Mathieu Paquette (quoiqu’il fut aussi dans des groupes comme Disfigured Elegance ou Blind Witness donc…). Un soir alors que je trainais sur youtube je tombe sur une vidéo de ce fameux Mathieu Paquette faisant un cover de Whitechapel, de fil en aiguille je tombe sur une vidéo présentant (en français puisqu’il était canadien) ce morceau ainsi que son groupe. Très vite je suis fasciné par ce qu’il dégage et je me prends d’affection pour cette démonstration. Quelques minutes plus tard j’apprends qu’il s’est suicidé et qu’il ne reste donc comme vestige de son existence que ce premier EP (les autres vidéos seront – logiquement mais momentanément – retirées par sa famille). Même si le groupe a réenregistré « Bible Crumbles » pour son deuxième EP, c’est de la première version que j’ai envie de me souvenir, et donc qui sera en lien à la fin de ce texte. Elle n’est pas meilleure et les paroles ne changent pas, c’est juste celle là.

Du coup j’ai eu envie un beau jour en me réveillant de savoir de quoi ça parle un morceau qui ne m’évoque rien d’autre qu’une pâtisserie en forme de Jésus. Et bien justement ce morceau parle de la religion et de la vie en dehors d’elle et il fallait bien entendu comprendre le mot crumble non pas comme le délicieux dessert mais comme le mot s’effriter, bref la bible qui s’effrite. Si je dis que ce texte parle de la vie c’est à cause de la phrase « Life comes at you fast and its gonna take all you got to make it last » (la vie vient à toi très vite, et il va falloir que tu donnes tout ce que tu as pour la faire durer) ; ce qui signifie donc que si on n’est pas proprement préparé à vivre comme il faut, on pourrait passer ad patres plus vite que prévu. Ce que j’ai envie d’imaginer avec ce morceau c’est une progression, l’évolution d’un homme qui devient surhomme, que j’appuierai avec les différentes version du mot « know » (connaître) dans ces paroles. Séparons alors en trois parties l’évolution de notre personnage.

Dans la première partie, il se rend compte – et on vient de le voir – que la vie lui donnera un grand coup de latte dans les burnes dès qu’elle en aura l’occasion si il ne vient pas préparé, c’est pour quoi il a besoin de l’aide du ciel, il a besoin qu’on le protège, qu’on le dirige si il veut parvenir à faire durer aussi longtemps que faire se peut son existence. C’est d’ailleurs la raison même des religions et de la foi en général, s’en remettre à une force supérieur pour ne pas avoir à confronter sa propre incompétence à réaliser des choses. J’ai presque envie de dire qu’il parle à son ange gardien lorsqu’il dit « You brought me Under your wings Only to shelter me From my true destiny » (tu m’as amené ici sous tes ailes, juste pour me protéger de ma vraie destinée) ; seulement on sent déjà ici qu’il se rebelle contre cette dictature qui lui a empêché de vivre sa vraie vie et de savoir qui il était vraiment. En vivant sous des préceptes qui peut-être il fut un temps étaient adaptés à l’homme mais qui sont aujourd’hui inefficace pour lui et totalement obsolète, il est passé à côté de sa vraie vie.

La deuxième phase : rébellion. En criant encore et encore que nous vivons comme des pécheurs (« we live as sinners ») il va expier sa colère et ses passions contre le mode de vie inadapté qu’il était forcé de suivre, embrassant alors sa qualité de pécheur, soumis qu’il est à ses pulsions destructrices : d’une simple et belle journée, il a décidé de faire quelque chose de grand (« pretty day you make it big »). Seulement il n’a pas l’air de se rendre compte que briser ainsi ses chaînes, apprendre par soi même la grandeur qui sommeille en lui et révéler sa propre destinée lui donne accès à ce que j’ai appelé plus tôt le surhomme. Et comme tout homme qui a du pouvoir est condamné à en abuser, il va, au lieu de laisser les autres pécheurs découvrir par eux mêmes qu’ils vivent en tant que tels, détruire les édifices de ses anciennes croyances : l’homme soumis à la dictature, en s’émancipant devient dictateur à son tour. Il en vient même à menacer la déité en laquelle il croyait : « Soon, fear with remorse As the pillars of your temple Collapse and hear your assets cry As they burn alive » (bientôt, tu seras apeuré par les remords, alors que les piliers de ton temple s’effondreront tu entendras tes biens pleurer, car ils brûlerons vifs).

Finalement l’émancipation s’est terminée il est temps pour lui d’assumer son statut de surhomme ; « I’m so much more than this » (je suis bien plus que cela), « I will bite the hand that feeds me And bring fear into man eyes » (je vais manger la main qui me nourrit et j’apporterai la peur dans l’oeil de l’homme ». Il va abattre alors un à un les sous-hommes, ceux restés à l’état de simples êtres humains, et criera alors le fait qu’il ne se contrôle plus et qu’il ne peut simplement pas s’arrêter de réduire en cendres ses anciens dogmes : « One thrust two thrust, it never stops » (un coup deux coups, ça ne s’arrête jamais).

Enfin comme je le disais en avant propos je vais revenir sur l’importance du mot « know » dans ce morceau, puisqu’on le retrouve aux différents stades. Tout d’abord il s’agit de la première phrase écrite : « You know me » (tu me connais) ; suivie assez vite d’un « You should know you » (tu devrais te connaître). On peut considérer qu’il s’agit là d’un fait, et qu’il parle à sa déité, lui narguant que maintenant il sait qui il est et que elle aussi, puisqu’elle est déité devrait savoir qui il est. C’est pour quoi il prend un malin plaisir à lui rappeler cette même phrase « You know me » juste après avoir brûler les temples, juste pour lui dire après qu’il est bien plus que cela, et donc juste avant d’exterminer la race humaine. La dernière phrase « I can never be the man I was before » (je ne peux pas redevenir l’homme que j’étais avant) n’est pas là pour nous montrer une certaine culpabilité, mais plutôt pour nous montrer que le « know » du début et le « know » de la fin ne sont plus les mêmes, il a trop évolué pour pouvoir redevenir l’individu que sa déité croyait qu’il était. Y’a des gens qui sont restés jusqu’à la fin ?

La bible s’effrite.

Juste pour la comparaison je vous met aussi la nouvelle version, qui a une meilleure qualité sonore et une meilleure prod.

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