Report: Alesana, We Came as Romans, Iwrestledabearonce, Glamour of the Kill @ Divan du Monde (16.01.12)

- 18/01/12 16:33

alesana

Bercé par leurs mélodies travaillées et par la voix de Shawn Milke depuis les premières lueurs de mon adolescence, la venue du groupe de Raleigh, NC sur notre territoire était un rêve qui m’avait semblé, jusqu’ alors, inaccessible. Le destin fait parfois mal les choses, cette première tournée en France (mais pas en Europe) intervient pour la promotion d’un album que j’ai trouvé en deçà des trois autres, le tout deux années après m’être quelque peu lassé du groupe. Mais que nenni, une fois leur nom associé au Divan du Monde – aka la salle que l’on squattera le plus en 2012 – j’ai sauté de mon siège et exécuté un bon vieux high five à la version 17 ans de moi-même. Dans ses valises Alesana amène trois gros noms : We Came as Romans, Iwrestledabearonce et enfin Glamour of the Kill qui ouvrira la danse. J’ai déjà vu les premiers au Never Say Die 2010, raté les deuxième en ouverture d’Emmure et Winds of Plague au Glaz’art, quant aux derniers j’avais été surpris de leur nom associé à Bullet For My Valentine en juin dernier. Ce concert prouve une fois de plus qu’Only-Talent Prod commence à être dans tous les bons coups de la scène metalcore/post-hardcore.

La bataille commence vers 19h, le temps d’admirer un peu Pigalle la nuit, de se faire accoster par une touriste anglaise demandant « what are you all waiting for ? », puis de rentrer s’en jeter un devant un set de glam metal qui sur cd ne m’avait pas laissé rêveur et dont j’attends qu’il me surprenne. Avec un EP et un album dans leurs valises les GOTK débarquent sur scène sous les acclamations du public, assez jeune, comme en témoignera le nombre de smirnoff ice sifflées dans la soirée. De glam je ne vois que le frontman qui s’affirme vraiment, mais cela se retrouve aussi un peu dans la musique qu’ils proposent, très énergique et vraiment pas déplaisante en live. Les « Ohoh » et triple backing vocals pullulent, s’ajoutant à la bonne ambiance globale. Malgré un set de cinq morceaux seulement ils sauront chauffer le Divan qui ne s’arrêtera pas de bouger dès le « jump » du morceau « Supremacy », y compris l’homme qui s’est pris un méchant headshot de glaviot par le frontman. Les anglais connaissent leur boulot et ils le font à merveille, ils chauffent la salle avec leurs meilleurs morceaux, Jeremy Bryan le batteur d’Alesana viendra même jeter un œil depuis le backstage. Le set se termine par « Feeling Alive » qui sera agrémenté d’un Wall of Death très bien exécuté par le public. Petite anecdote, je ne sais pas si l’oubli était volontaire mais lors de la classique scène des remerciements aux autres groupes ils ont totalement zappés Iwrestledabearonce, qui arriveront pourtant juste derrière. Les derniers mots seront « See you in summer », avis aux fans.

Setlist :

Supremacy

Army of the Dead

A Hope in Hell

If Only She Knew

Feeling Alive

Après une dizaine de minutes à attendre en écoutant « The Most Beautiful Bitter Fruit » de La Dispute (très bon choix de musique d’ambiance au passage), les natifs de Louisiane arrivent sur scène tout fringuant, prêts à offrir à la foule un show qu’ils ne sont pas prêt d’oublier. Il leur aura fallu leur bébé « You Know That Ain’t Them Dogs’ Real Voices » de leur dernier opus Ruining it for Everybody pour ouvrir le pit et voir mâles et femelles balancer frénétiquement leurs membres au son des growls et pig squeels de Krysta Cameron. La frontgirl se déchaine comme pas possible avec sa jupette, sans parler des gratteux qui ne sont pas spécialement du genre statiques, notamment le guitariste n°2 – car on ne peut pas vraiment parler de guitare rythmique en progressive mathcore) – qui fera faire tout et n’importe quoi à son instrument. Le public est presque en communion avec le groupe puisqu’ils virevoltent tout autant qu’eux et s’adaptent assez vite aux breaks spéciaux qui nous envoient des sons jazzy, dance (« Karate Nipples »), country (« You Ain’t No Family ») et même le traditionnel klaxon italien de « Tastes Like Kevin Bacon ». Je prends du plaisir à les voir osciller entre les styles comme si de rien n’était, mais je peux comprendre que cela puisse déranger certains puristes. En attendant le groupe joue les higlights de leurs deux albums et se défoncent réellement sur scène, à l’image du pit même si deux petites embrouilles auraient pu dégénérer. Avant de partir ils jaugent l’applaudimètre pour les groupes passés et à venir sans oublier GOTK et interpellent l’homme déguisé en ours (que j’ai confondu avec le pedo bear du Sink or Swim) d’un doux et chaleureux « Did you fuck my mother ? » puis nous jouent le sixième et dernier morceau de leur setlist, le culte « Tastes Like Kevin Bacon ». Ils ont réussis à faire bouger le public comme jamais, à faire danser les kids comme des malades que ce soit comme des mosheurs sur leurs breaks ou comme des danseurs de salsa lors de leurs pétages de câble. On ne le sait pas encore mais le show vient d’atteindre une intensité qu’il ne retrouvera jamais. Avant d’aller m’assoir quelques temps je remarque un chauve de dos avec un pansement sur le crâne, la scène aura son importance un peu plus tard.

Setlist :

You Know That Ain’t Them Dogs’ Real Voices

Danger in the Manger

Ulrich Firelord : Breaker of the Mountains

Karate Nipples

You Ain’t No Family

Tastes Like Kevin Bacon

C’est au tour de We Came As Romans d’entrer en scène après une fois encore très peu de temps d’attente à écouter le dernier Deftones cette fois-ci. Par contre je ne sais pas comment ils se sont débrouillés pour régler le son, qui était certes d’une qualité très correcte mais complètement amputé de toute lourdeur. Pour un groupe qui se base essentiellement sur des breakdowns ravageurs c’est un peu bête et cela m’empêchera d’apprécier complètement le show, ça et bien évidemment l’insupportable voix de Kyle Pavone. J’ai tout essayé pour apprécier le travail de ce mec, mais il y a des chants clairs qu’on ne peut pas encadrer, celui là en fait parti. Donc on part sur la base que je ne l’aime pas dans les bonnes conditions (sur disque), mais si il se met à chanter la moitié de ses notes fausses on ne va vraiment pas s’en sortir. Heureusement son contemporain David Stephens, toujours parfait, viendra relever le niveau global du chant. Malgré tout, pas de faute de goût au niveau de la setlist, ils nous proposeront un florilège de leurs meilleurs morceaux, allant de « Broken Status » à « Dreams » en passant par « To Plant a Seed » qui viendra clore le show de manière fort agréable. En dépit du fait qu’ils soient venus défendre leur dernier opus Understanding What We’ve Grown To Be ils mettent un point d’orgue à jouer les anciens morceaux, et on se retrouve avec un moitié/moitié qui arrangera, je le pense, tout le monde.

Je l’ai déjà dit j’ai eu du mal à apprécier pleinement le show autrement qu’en me concentrant sur le scream de Stephens, je ne peux malgré tout que saluer la performance des musiciens ainsi que l’attitude globale du groupe sur scène à qui on avait reproché de chorégraphier leurs prestations. Le tout donnait quelque chose qui semblait sincère et festif, jamais surfait. Le public s’est pas mal bougé pour les américains mais avec moins d’intensité et de violence que sur Iwabo, ce que ne manqueront pas de remarquer les membres de la formation. Ils s’en vont après dix morceaux et un accueil chaleureux des français, une prestation qui ne restera pas dans les annales, imputable au manque d’ambition de leur son et à un deuxième frontman en petite forme.

Setlist :

What I Wished I Never Had

To Move On Is To Grow

Broken Statues

Roads That Don’t End and Views That Never Cease

Intentions

Mis//Understanding

Dreams

Just Keep Breathing

Understanding What We’ve Grown To Be

To Plant A Seed

Voilà les têtes d’affiches qui montent sur scène et première surprise, la salle s’est vidée d’un quart. En fait le trou béant qui servait de pit s’est vidé de ses danseurs, créant donc un énorme split entre les rangs du devant de la scène et ceux du fond. Alesana est clairement venu défendre son dernier opus A Place Where The Sun is Silent et ne s’en cache pas. C’est le très poétique « Hand In Hand With The Damned » qui ouvre le bal ; dès les premières notes j’oublie tout ce que j’ai dit de mal sur la galette et je m’envole littéralement dans leur univers ; puis j’entends les premiers chants de Shawn, une nouvelle fois je suis perché et une phrase me vient directement à la bouche : ce mec à la voix la plus parfaite de l’histoire de la perfection. Si il y en a un dont j’avais peur que la voix flanche c’était lui, mais il est bien présent et tout au long du concert il chantera parfaitement ses notes, il montera haut, très haut sans trembler, bref une performance magnifique. Qui retrouve-je à côté de Shawn ? L’homme au crâne rasé et au pansement, aka Dennis Lee dont la calvitie naissante – depuis cinq ans – vient peut-être d’être assumée. Ce type est un fou furieux, si il ne sait pas quoi faire sur scène il fera des grimaces affreuses, jettera des bouteilles d’eau ou vous regardera simplement avec un air de dangereux sociopathe. L’enchainement avec « The Murderer » se fait rapidement et de manière assez violente, le public est pour l’instant assez réceptif et ça saute dans tous les sens, je suis aux anges devant leur prestation et également content de voir que Shane Crump (basse) assure les deuxièmes screams comme un frontman.

Seulement après les deux premiers morceaux plus rien….de la part du public, personne ne bouge ou presque et personne ne répond aux appels lancés. Qu’on se le dise, la musique d’Alesana en général et plus particulièrement leur setlist ne prêtait pas à de gros moshs, ni à des circle pits ou wall of death, mais sérieusement les gars ? Ne même pas les applaudir alors que les mecs sont possédés sur scène et donne le meilleur d’eux-mêmes ? Ne pas avoir cette élémentaire politesse de respecter le travail des autres est quelque chose qui me dépasse. Car oui, les musiciens d’Alesana étaient possédés et littéralement épatants dans leur performance. De Shawn qui entrait dans une véritable transe à chacun de ses screams aigües et qui finissait au sol avec sa gratte, à Patrick qui quand il avait fini de faire le con balançait quelques bons gutturaux, le tout agrémenté de sourires jusqu’aux oreilles même quand on a devant soi des playmobiles. Je salue leur professionnalisme et leur passion pour la musique pour avoir joué comme des dieux en dépit des conditions. Et je passe allègrement au dessus des personnes qui ont passées tout le concert collées à la barrière pour finalement…ne rien faire, pas un seul bras levé, pas un seul chant, peau d’balle.

Ma deuxième semi-déception, c’est que le groupe nous ait sorti une setlist basée uniquement sur les deux derniers albums. Je suis donc déçu et ce même si ils avaient dit qu’ils le feraient car j’avais naïvement pensé que pour la France, par laquelle ils n’étaient jamais passés, aurait droit à une setlist personnalisée. Les excellents morceaux s’enchaînent néanmoins avec notamment « Circle VII », « The Lover » ou « The Thespian » pour ne citer qu’eux. Leur prestation est impeccable, tant sur le jeu, que les chants des trois protagonistes principaux, mais face à une telle immobilité ils n’ont rien pu faire, Dennis désemparé lâchera un « Your are paying for this, not us » bien triste et le groupe ne fera même pas le rappel prévu. Un bien triste jour donc pour le public français, même si j’ai pris un pied d’enfer à écouter les voix d’Alesana qui ne sont, hélas, pas prêt de revenir, chapeau tout de même à eux de s’être donné à 200%.

Il se peut que la totalité des setlists comportent des erreurs, dû au fait que je les ai noté sur mon portable en live en fonction de ce que je reconnaissais des groupes et de ce qu’ils annonçaient, je m’excuse donc d’avance d’une éventuelle erreur.

Merci aux groupes qui ont tout donnés et à Only Talent.

Setlist :

Hand In Hand With The Damned

The Murderer

Hymn For The Shameless

Circle VII : Sins of the Lion

A Forbidden Dance

The Curse of the Virgin Canvas

Lullaby of the Crucified

A Giled Masquerade

The Lover

The Thespian

Beyond The Sacred Glass

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