Report: Festival des Artefacts

Avec une programmation extrêmement éclectique et un prix défiant toute concurrence (32euros la journée), le Festival des Artefacts de Strasbourg s’annonçait comme un des premiers gros festivals de cette année ! Retour sur la journée du samedi 21 avril au Zenith de Strasbourg. Ce samedi s’annonçait comme la journée la plus grand public. Il faut dire que la veille, le Zenith de Strasbourg avait été secoué par les assauts de We The King ou encore de Skrillex !

Aujourd’hui c’est plus calme, tout d’abord avec les français de Revolver dès 14h.
Après un premier album remarqué, le groupe pop/rock confirme avec leur second opus qu’ils ont bien digérés les nombreuses influences pré-70’s qui les caractérisent. Si les compositions sur CD sont fouillés et entrainantes, le groupe sur scène manque clairement d’énergie et de spontanéité. Peu de morceaux de bravoure de la part des musiciens qui maitrisent parfaitement leurs instruments mais rendent une copie un peu trop propre pour vraiment enthousiasmer les 5 ou 6 mille personnes déjà présentes. Leur dernier single « Wind Song » commencera tout doucement à faire bouger la fosse mais ce n’était pas l’extase non plus.

Après une petite demi-heure de changement de scène, c’est la nouvelle bombe de la scène française Izia qui débarquait sur scène. Le moins que l’on puisse dire est que comme l’intéressée l’a si bien annoncée, 16h sera le plus rock n roll des gouters d’anniversaires ! Avec une aisance scénique digne des plus grandes, et un contact avec le public frôlant parfois le one-woman show, Izia a réussi à elle seule à réveiller le très grande Zenith Strasbourgeois ! Ses tubes « Left Me Alone » et « So Much Trouble » issus de ses 2 premiers opus sont repris en chœurs par l’ensemble d’un public tout aussi éclectique que l’affiche proposée aujourd’hui ! Avantage aux filles grâce à cette énième prestation survoltée de l’enfant terrible du rock français qui vient de littéralement cracher aux visages des trop propres Revolver ! Une future très très grande si elle reste dans cette voie rock n roll qui lui va si bien.

Pardonnez-moi, mais je préférerais parler du savoureux hot dog que j’ai dégusté plutôt que la piètre prestation donnée par Cœur de Pirate. Bon ok, c’est vrai que ce n’est pas du tout l’artiste que l’on attend sur scène (que l’on attend tout court), enfin quand même… Bref ! Mon supplément ketchup-mayo était excellent lui !

Une fille toujours, et pas des moindres, succède à Cœur de Pirate : la très en vogue Selah Sue. Si j’ai raté une partie de sa prestation toujours à cause de ce hot dog (décidemment la star de cette journée, juste derrière Izia), la jeune belge livre une prestation de haute facture. Accompagnée par des musiciens frôlant la perfection (mention spéciale au batteur : sorte de Nerd ne payant pas de mine mais un véritable démon derrière les futs, la nouvelle sensation reggae nous envoie des titres aussi divers que puissants et envoutants. Le tube « Raggamuffin » est attendu par toute la foule qui acclame la belle lorsque celle-ci entame les premiers accords de cette chanson. Juste avant de partir, et en guise de rappel, Selah Sue nous livre une toute nouvelle composition des plus étonnantes. Commençant sur un mid tempo hip-hop soul, la fin du morceau part dans des phases dubstep d’une puissance inouïe, ce qui a le don d’enthousiasmer les musiciens aguerris présents dans la salle mais aussi de déconcerter les jeunes oreilles ! Merde, c’était bon !

Retour des hommes sur scène avec le bien connus des terres françaises, Charlie Winston ! Si son second album rencontre un succès moins monstrueux que le premier, le « hobbo » n’en reste pas moins une véritable bête de scène. Accompagné par des musiciens survoltés (le clavieriste-trompetiste sous ecsta et Medi de Medi And The Medicine Show à la batterie), le britannique livre un show d’une qualité rare, confirmant sa réputation. Tous les tubes qui ont fait sa gloire y passent, avec un gros plus pour « In Your Hands » et son piano diaboliquement entrainant ! Prestation extraordinaire de la part de Charlie Winston qui a réussi à mettre les 8000 personnes du public dans sa poche en à peine 1h de show !

Pour moi, la soirée touchait à sa fin, la fatigue prenant le pas sur Hubert Felix Thiefaine et Caravan Palace ! Un beau festival en somme, même si l’affiche de la veille m’excitait plus, il faut reconnaitre que malgré tout, toute la programmation affichait une qualité rare ! On retiendra surtout les sets d’Izia et de Charlie Winston qui ont eu le mérite de mettre debout un public relativement statique !

Nathan