Report: Lady Gaga @Stade de France (22.09.12)

- 02/10/12 13:53

lady gaga

Pour vous raconter ma vie, en ce moment c’est la merde.
Donc imaginez mon excitation et mon envie d’affronter ma grippe et la grisaille pour aller voir 75 000 fans de Lady Gaga assister à un concert qui leur a couté la moitié du Noël de leurs enfants… Si l’on se fie au prix que j’ai payé pour assister à ce concert, je suis à ranger dans la catégorie « fans » de ladite Gaga. Il n’en est rien. C’est vrai, j’assume quelque part que lors de la sortie de son premier album, je m’étais pris d’affection pour ce personnage qui, je le pensais, méritait mieux que des tubes à la David Guetta (lui je le respecte pas). Mais autant comme regarder des vidéos sur les fans de tunning me passionne, je décide me pointer à ce rassemblement à la gloire de la blonde délurée pour observer ce concert tel un phénomène de société.

SPOIL : si vous souhaitez lire une description des chansons et de la mise en scène comme un live report classique, passez votre chemin dès maintenant. Bon vent !

Si la majeur partie des artistes cherchent à foutre l’ambiance bien avant leur entrée en scène en diffusant des tubes que tout le monde connaît, nous avons le droit ce soir à de la musique classique (des morceaux très connus mais que je n’ai pu identifier). Tout le monde trouve ça normal car la Gaga est déjantée et l’on se dit que c’est une de ses fantaisies en plus. Ah oui, certains auront peut-être lu mon report du dernier concert de Marilyn Manson à Paris en juin dernier… eh bien je vais m’amuser à comparer Lady Gaga à Manson et même à Madonna !

 .

Je ne sais pas si vous avez déjà fait un concert dans un stade, mais à moins d’être à 20 mètres maximum de la scène, vous ne vous sentirez que très peu concerné par ce qu’il se passe : le tout ressemblant à un show son et lumière plutôt qu’à un concert.

Les 10 premières chansons de Gaga passent de manière insipide car étant à l’autre bout du stade, je n’arrive vraiment pas à entrer dans le délire (pourtant « Government Hooker », une de mes préférées, y sera jouée ainsi que « Bad Romance » et autres tubes de la blonde). Mais la mise en scène très éloquente et les gestes provoc’ de l’artiste me semblent terriblement fades. Je vous passe les détails sur les significations Illuminati (du moins c’est qu’on voudrait bien croire) d’un espèce de miroir à la Blanche Neige qui, toutes les 3 chansons, nous apprend que Gaga est ici pour mettre au jour une nouvelle espèce, qu’elle est la reine des reptiles toussa toussa…

PUIS ! LA Lady Gaga prend la parole vraiment pour la première fois (si l’on oublie les 17 « Bonjour Paris » « I love la France »). Et la stupeur, pour ma part. Si la majeure partie du public acclame sa nervosité, et pense à une ultime mise en scène, le « I’m not a human, I’m not an alien, I’m not a girl, I’m not a boy, You’ve created me ! » n’est surtout pas un hommage à son public. Revenons en arrière… Stefani Germanotta était chanteuse dans un groupe de punk-rock un peu décalé. Puis un mec lui a dit « Tu mérites mieux que ça, je vais te faire des prods bien à la mode et tu deviendras une star. » 6 ans plus tard, elle remplit le Stade de France. Sauf que, ce discours là me permet d’entrevoir qu’au final, elle aimerait remplir le Stade de France avec autres choses que ses chansons calibrées dancefloor. Et à partir de ce moment là, le show devient intéressant ! Enfin, Lady Gaga laisse place à Stefani Germanotta ! 2 chansons du dernier album sont jouées de manière assez insipide et puis un break dans le show. On commence à prendre notre temps. Les musiciens et autres danseurs se barrent et Gaga reste seule en scène. Elle récupère l’ensemble des cadeaux qu’on lui envoie (sans exceptions) et remercie tout le monde. Deux cadeaux la brancheront plus que les autres : un t-shirt jaune fluo et un dessin. Les deux créateurs de ces œuvres auront le droit d’aller rejoindre la star en backstage à la fin du concert. Bam. Et puis elle dit que sa prochaine chanson doit avoir sa princesse. Devant 75 000 personnes, Gaga désigne une jeune fille qui est invitée à monter sur scène. Durant l’ascension de la fille (Maud de son petit nom), Gaga rend hommage à un créateur de mode dont j’ai zappé le nom puis interromps clairement son hommage pour serrer Maud dans ses bras durant 1 longue minute et s’en suivra une séquence très émouvante en piano voix.

Ce passage illustre parfaitement le paradoxe de cette femme. Son hommage devait être une condition du partenariat qu’elle a avec l’artiste en question et l’humaine Germanotta s’est fait prendre au piège de ses émotions en montrant que ce qui l’intéresse, c’est sa musique et l’effet qu’elle a sur les gens. Et non pas tout ce qu’on peut dire, positivement ou négativement (le plus souvent) sur Lady Gaga. Car s’il y a bien une chose que le concert m’a prouvée, Stefani Germanotta n’est pas Lady Gaga. Et si elle a aimé ce personnage pour la notoriété et les moyens qu’il lui a amené, elle le déteste aussi car aujourd’hui, les 75 000 personnes devant elle plus toutes les personnes qui l’écoutent dans le monde, s’en foutent que qui cette femme peut bien être et des messages qu’elle peut transmettre : on ne fait que danser sur ses chansons sans se préoccuper du reste.

Et c’est là que Manson et Madonna interviennent ! Je prends l’exemple de deux monuments clairement sur le déclin. Le premier constate avec dépit que la plupart de son public n’aime que les provocations et les gestes obscènes du Révérend. Et je pense qu’il doit chercher un second souffle avec des gens qui s’intéressent à sa musique et non pas à la mise en scène. Quant à Madonna, elle constate que ses chansons ne font plus recettes. Alors elle ressort les vieux outils et nous pond des provocations affligeantes pour essayer de passionner de nouveau les gens.

Pour Gaga c’est l’inverse. Je pense que Germanotta a très envie de faire autre chose comme musique. Je peux vous assurer que c’est une vraie artiste et qu’elle a un talent incroyable. C’est flagrant. Ses tubes sont coupés à la moitié et l’interprétation laisse parfois à désirer tant la mise en scène est présente. On retrouve de la vraie musique quand Lady Gaga est derrière son piano et qu’elle se laisse aller à son naturel qui est vraiment sympathique. Mais elle est jeune, et un tel succès on y renonce pas aussi facilement. Seulement les gens l’aiment aussi pour sa personnalité surprenante et j’espère du fond du cœur qu’elle pourra se servir de cette très forte personnalité pour se diriger enfin vers quelque chose d’artistiquement crédible et dans lequel elle pourra épanouir son incroyable talent.

Nathan

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