Report: OOMPH! + Blowsight @ Trabendo, Paris (12.10.12)

- 15/10/12 13:58

oomph

En ce vendredi 12 Octobre, les allemands de OOMPH! se produisent dans un Trabendo de Paris qui affiche complet dans le cadre de leur tournée faisant suite à leur dernier album Des Wahnsinns Fette Beute. Et si je devais qualifier ce dernier opus en quelques mots, je le qualifierais certainement de « pari perdu lors d’une soirée plus que bien arrosée à la bière bavaroise ». Et vous verrez, même si vous n’avez pas écouté cet album, vous comprendrez dans la suite.

Ce sont les suédois de Blowsight qui ont été choisis pour accompagner OOMPH! sur cette tournée européenne et c’est donc à eux que revient le privilège d’ouvrir le show ce soir. Bien qu’il s’agisse d’un groupe dont je n’avais jamais entendu parler avant ce concert, la frange la plus jeune du public semble connaître et apprécier le groupe, certains semblant même venus spécialement pour eux. La musique du groupe peut être qualifiée de « melting pot rock/métal » dans le sens où le groupe ne semble pas trop savoir dans quelle direction s’orienter ou alors qu’il le fait à dessein afin de plaire au plus grand nombre et particulièrement aux plus jeunes (ce qui semble fonctionner et qui se vérifie également dans le look du combo). Pas grand intérêt donc et la prestation s’en ressent avec un set de 45 minutes plutôt répétitif et un chant assez approximatif. Mais si le groupe permet à certains de s’initier au rock/métal, alors pourquoi pas!

Après une courte pause de 25 minutes, c’est au tour des allemands d’investir la scène au son de sirènes de bateaux et habillés en… marins! Le ton est donné et c’est par « Unzerstörbar », un des meilleurs titres du dernier album, que le groupe débute son set. Le frontman Dero est habillé en super héros (de pacotille?) et maquillé à la manière du Joker. Fidèle à son habitude, il gère parfaitement le chant (même si on apprendra le lendemain qu’il a assuré le show en étant malade et que les dates suivantes seront annulées) et est très énergique et mobile sur scène. On comprend assez vite que le ton sera à l’humour, comme si le « pari perdu » ne concernait pas seulement l’album mais également la tournée.

Un deuxième constat est l’âge du public. Lors du dernier concert où j’ai vu le groupe il y a de cela 6 ans, la moyenne d’âge devait se situer aux alentours de 15-16 ans (ce qui était déjà très jeune quand on sait que les débuts du groupe remontent à 1989!). Or 6 ans plus tard, la moyenne d’âge n’a toujours pas augmenté… Cela pourrait ne pas être un problème en soi, mais il le devient quand vous, vous avez vieilli alors que le groupe semble avoir rajeuni pour coller à son public qui se renouvelle et reste jeune. Et cela se sent dans le show et dans la musique. Un spectacle qui pourrait être qualifié de grand-guignolesque (pas uniquement dans le sens péjoratif du terme d’ailleurs) et une musique qui reprend des éléments de Bronski Beat (« Smalltown Boy ») ou encore de Reel To Real (« I Like To Move It ») pour lesquels le public reste encore et toujours réceptif.

Mais ne boudons pas notre plaisir de « vieux » pour autant car, même si le groupe fait la part belle à sa discographie la plus récente (15 titres sur 23 sont issus de ses 4 derniers albums), les 3 allemands n’oublient pas pour autant leurs anciens albums aux sons plus durs, qu’ils soient électro (« Mein Herz », « Der Neue Gott »), indus (« Wunschkind », « Mitten Ins Herz ») ou métal (« Gekreuzigt »). On ressentira d’ailleurs une attention et une baisse d’intensité de la part de l’audience comme s’il s’agissait de nouveaux titres encore inconnus du public!

Le groupe n’hésitera également pas à jouer quelques chansons acoustiques (« Auf Kurs », « Sex Hat Keine Macht »), dont certaines avec accordéon pour un rendu on ne peut plus fête bavaroise (des dires même du groupe qui ne se prend définitivement pas au sérieux!). Sans oublier les quelques discours très inspirés de Dero comme le « son de clavier propice à un accouplement de François Hollande et Angela Merkel, très érotique » (en français dans le texte s’il vous plaît!) ou encore le fait que, revenant sur scène vêtu d’une robe de femme rose, ce dernier partage « un goût partagé pour les travestis avec Carla Bruni ». Le chanteur n’hésitera d’ailleurs pas à faire des références salaces durant tout le set et également à parler le plus souvent possible en français, ce qui est un effort tout à fait appréciable. Mais le chanteur sait aussi être sérieux quand il dénonce la crise et le fait que de nombreux jeunes sont contraints de travailler en Europe pour aider leurs familles qui vivent sous le seuil de pauvreté pour introduire « Sandmann ». Puis c’est au tour du certainement plus gros tube du groupe « Augen Auf! » à la fin duquel le groupe quitte la scène… pour mieux revenir pour un rappel de 2 titres composé de « Aus Meiner Haut » et du gros tube qu’est également « Gott Ist Ein Popstar » avant de définitivement nous laisser sur la très joyeuse « Always Look On The Bright Side Of Life » des Monthy Python après 1h50 de show rondement mené.

Si le groupe aura donné l’impression de trop jouer la carte humour et juvénile de sa musique, surement pour contenter un public en majorité adolescent, le tout avec une setlist pas forcément toujours très équilibrée et bien pensée, il aura tout de même donné un set plus que plaisant, n’oubliant pas ses vieux titres plus durs (les plus vieux même pour certains), avec un professionnalisme et une communication irréprochables. Et si les allemands ont visiblement voulu, avec cet album et cette tournée, se redonner un sacré coup de jeune (et physiquement ils le sont toujours autant), gageons que leur prochain album sera tout de même plus inspiré musicalement afin de nous délivrer un show plus cohérent et consistent.

Setlist :

Unzerstörbar
Labyrinth
Mein Schatz
Das Weisse Licht
Bis Der Spiegel Zerbricht
Träumst Du
Wunschkind
Kleinstadtboy
Mein Herz
Der Neue Gott
Regen
Niemand
Gekreuzigt
Seemannsrose
Mitten Ins Herz
Auf Kurs
Sex hat keine Macht
Zwei Schritte Vor
Sandmann
Augen Auf!