Report : Serj Tankian @Zenith de Paris (19.10.2012)

- 22/10/12 14:05

serj

Etre accro de musiques dites alternatives laisse parfois à des situations que je juge marrantes. Certains paradoxes entre la société et vous. Comme si vous étiez conscient qu’allez à contre courant ne pouvait vous apporter que du bien et que tout devient alors possible. Parmi ces paradoxes on trouve par exemple celui d’admirer que dis-je ? D’aduler,  de se prosterner devant un mec qui porte les mêmes fringues lors des interviews et de son entrée en scène (CECI EST UN INDICE POUR LA SUITE). Un barbu rigolo que 5 parisiens sur 6 ne connaissent ni d’Eve ni d’Adam défendant des causes que personne… bon allez j’arrête là.

Vous l’avez tous compris, Serj Tankian, le frontman tout d’abord du meilleur groupe de metal depuis près de deux décennies : System of a Down. Puis également l’homme avec un CV musical impressionnant. Une sorte d’hyperactif toujours prêt à se fourrer dans les projets les plus fous et bizarres. Ce soir, notre homme arrête sa tournée au Zenith de Paris pour son troisième album fraichement sortie Hara Kiri. Pour cela, il est accompagné par Viza, groupe déluré entre System of a Down et Gogol Bordello ainsi que du Holywood Arson Project, all stars band composé de musiciens des deux formations précédemment citées.

La musique de ce dernier groupe est un rock stoner épique avec ses pointes orientales. Ce qu’on aime avec ce groupe, c’est que c’est un groupe de musique, rien de plus. Les gars sont là, jouent la musique qu’ils aiment, se font plaisir avec leurs instruments (cf. le batteur hallucinant) et ça ne cherche pas plus loin ! Et tout amateur musique de la salle a du vraiment apprécier la prestation simple, courte, mais enjouée !

Puis les délirants Viza envahissent la scène. Le combo composé de pas moins de 7 musiciens sur scène envoie un rock métallisé très énergique avec phases de musique orientales assez jouissive. Les musiciens s’en donnent à cœur joie notamment le percussionniste qui arpente la scène de long en large et en travers ce qui appuie vraiment ce sentiment de plaisir partagé véhiculé par le groupe américain. Fait rare pour une première partie, M. Serj Tankian himself viendra pousser la chansonnette en duo sur la déjantée « Viktor » et son final épique. Comme ils nous l’ont confirmé plus tôt dans les loges, les musiciens de Viza n’hésitent pas à prétendre que la musique de leur groupe ne peut s’apprécier pleinement que sur scène. Et je crois comprendre pourquoi. Même si les compositions sont bien construites et interprétées avec talents et énergie, on trouve cependant une certaine redondance dans les structures et dans les sonorités ce qui rend la fin du set un peu agaçante car ce sentiment d’avoir entendu 12 fois la même chanson (oui oui, ce fut une vraie première partie !).

Cependant le groupe a eu le mérite de sur-chauffer le Zenith qui attend impatiemment la montée en scène de leur idole. A 21h30 précise, les musiciens entrent en scène suivis de M.Tankian le sourire au lèvre et les cordes vocales bien chaudes pour entamer les deux premières chansons de son dernier album. La salle se chauffe tout doucement mais ce n’est vraiment qu’à partir des premières chansons de Elect The Dead, premier album solo du frontman, que le Zenith commence sérieusement à bouger. « Sky is Over » et « Feed Us » sont reprises en cœur avec joie par l’ensemble du public. Le schéma du concert se dessine doucement. 2 chansons du troisième et dernier album précèdent toujours 2 chansons du premier album. Serj n’inclue pas dans ses setlists de chansons de son deuxième effort car il ne souhaitait pas emmener avec lui de musiciens « classiques » pour pouvoir interpréter au mieux ses compositions.

Ce serait être négatif que de dire que le Zenith ne bouge que par intermittence car les chansons présentes sur Hara Kiri sont excellentes et passent très bien en live. Le public les connaît déjà par cœur et on retiendra surtout les prestations du groupe sur les géniales « Butterfly » et surtout la chanson titre « Hara Kiri » qui m’a donné des frissons à chaque refrain.  Puis notre homme décide d’envoyer le pâté avec les légendaires « Baby » et « Unthinking Majority ». La première interprétée avec toujours autant d’émotion et la seconde en version vitesse x100 ce qui impressionne clairement l’audience car malgré son statut de quadra bien tassé, Serj n’a rien perdu de sa verve et de son impressionnant coffre.

Sur scène, les musiciens sont relax et prennent énormément de plaisir à jouer la musique de Tankian. Tout les musiciens assurent les nombreux chœurs ce qui rend parfois un effet magique (cf : dernier refrain de « Hara Kiri »). Chaque chanson est entrecoupée par un laïus de Serj sur la société actuelle. Malgré le succès, notre homme est resté l’être humain que l’on adore qui ne reniera jamais ses convictions et que continue, par sa musique, de prêcher la bonne parole. Celui avant « Honking Antelope » a le don d’enthousiasmer tout le monde. Peut être parce qu’il annonce la meilleure chanson écrite pour la carrière solo de Tankian à ce jour ? Son refrain cassa les cordes vocales de beaucoup d’entre nous car l’émotion véhiculée par cette chanson est énorme.

Si les chansons ne sont pas réorchestrées (les restes de System ?), elles sont interprétées avec suffisamment d’urgence et de variations pour que l’on ne s’ennuie pas une seule seconde. Les musiciens ont délaissés le métronome et s’éclatent littéralement avec le tempo des chansons sans pour autant atteindre la qualité de celles-ci. L’apanage des plus grands…

Après un « Bethoven’s Cunt » plus rapide que jamais, le groupe entame le fameux « Empty Walls » et embrase littéralement le Zenith qui s’époumone sur chaque passage de ce tube du premier album de Serj Tankian. Le groupe quitte alors la scène et près de 2 minutes après, Serj revient seul en scène pour une version de « Gate 21 » seul en piano voix. Evidemment, le moment est sublime car il nous permet au mieux d’apprécier la qualité d’interprétation du chanteur d’origine arménienne. Vive l’Arménie, Serj annonce une chanson qu’il a composée la veille avec ses musiciens de tournées et entame l’extraordinaire « Aerials » de System of a Down présente sur l’album culte Toxicity. Et le Zenith ne se contrôle plus. La chanson est un hymne et le public le fait savoir. A en voir les roulades sur scène de Serj, je crois qu’il a passé un bon moment à Paris : « As usual » nous confiera-t-il mais bon, cela fait toujours chaud au cœur.

Après une véritable heure et demie de show, les lumières se rallument et chacun rentre chez soi. Les sourires sont de rigueurs lorsque l’on croise des gens portant des t-shirts à l’effigie du concert de ce soir. Serj Tankian a fait beaucoup mieux que raviver les souvenirs encore présents de certain de l’époque où System of a Down régnait de manière active sur le monde du metal alternatif. On sait tous que l’on a croisé, une fois de plus, la route d’un grand homme qui deviendra légende s’il ne l’est pas déjà.

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Nathan

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