Report: Emmure + Chelsea Grin + Obey The Brave + Attila + Buried In Verona @Divan du Monde (14.04.2013)

- 07/06/13 17:38

emmure

C’est bien simple, quand j’ai vu l’affiche j’ai saigné du nez. Ensuite quand j’ai vu qu’elle passait par l’Europe j’ai eu une montée en pression, puis quand j’ai enfin vu la date française j’ai fait une triplette (les fans de Misfits reconnaitront). Eh oui cette année le Mosh Lives Tour passe par nos contrées, via Only-Talent Prod, une semaine après la date de DSHS, histoire d’achever la bête à terre. Dans le ring ce soir : Emmure, maitres incontestés de la scène deathcore moderne malgré un dernier album décevant; Chelsea Grin, qui ne fait plus l’unanimité depuis le controversé EP Evolve et son chant clair – disons le honnêtement – pourri, malgré un deathcore parfait jusqu’alors, quelques huées seront probablement à déplorer ce soir ; Obey the Brave, soit le retour de Alex Erian, ex-Despised Icon, sur le devant de la scène, venu livrer un hardcore tape-dans-le-fond venu des grands espaces du Canada ; Attila, emmenés par Frontzilla et son débit de parole hallucinant ; et les petits derniers et surement les moins connus du public : Buried In Verona, moins gras que les groupes pour lesquels ils ouvriront, mais de bon aloi.

J’entends déjà les « We (we) left you for dead » de « Maybe Next Time » pendant que je fais la queue pour rentrer, mais bizarrement je ne suis pas plus excité que cela. Buried In Verona ne m’a pas, mais alors pas du tout convaincu. En studio je n’ai réellement apprécié que le premier et dernier morceau de leur setlist, et même ceux-ci ne m’ont pas émoustillé le moins du monde. Manque de punch, voix brouillonne qui ne laisse pas vraiment entrevoir les syllabes, chant clair approximatif, bref j’ai trouvé leur prestation bien fade.

Tracklist :
Maybe Next Time
The Descent
Forget What You Know
Perceptions
Four Years

 

C’était ensuite pour moi le point d’interrogation de la soirée. Je ne porte pas vraiment Attila dans mon cœur, mais je dois admettre qu’ils étaient susceptibles de foutre un joyeux bordel (surtout au vu de la peuplade de kids qui jalonnait la fosse du divan), tout dépendait donc très probablement de la prestation vocale de Fronz. Bon alors première chose, je n’ai pas du tout supporté l’attitude du groupe pour leur entrée en scène : air hautin de rockstars pour l’entrée en scène (vous êtes 4ème sur l’affiche tout de même, ayez la décence de vous contenir), et peut-être la chose qui m’exaspère le plus au monde : les lunettes de soleil en intérieur. Cette nonchalance et ces fameuses lunettes me font penser à un autre frontman d’un autre groupe qui se prenait jadis pour des rockstars, Danny Worsnop de Asking Alexandria, sauf que Fronz aura lui l’élémentaire politesse de fournir une belle prestation.

Car oui, les doutes furent bien vite estompés, il maitrise parfaitement sa voix, que ce soit sur ses growls, ses screams très bas ou ses classiques tirades à grande vitesse. Le public est de toute évidence conquis à leur cause puisqu’ils connaissent la plupart des paroles qu’il leur fait chanter. La setlist est piochée dans leur deux derniers opus (Rage et Outlawed), en plus de leur nouveau bébé « Party With the Devil » issu de leur prochaine galette à sortir en juin (ou juillet). Bon sinon c’est sympatoche Attila mais ça va bien 5minutes, ça tourne un peu en rond, et lorsque l’on se prend des riffs samplés, un sample du générique de Walking Dead au delà de l’inutile, et des problèmes techniques qui hachent un peu l’ambiance, on a vite envie que cela se termine. Antony le frontman de Fight For Ashes viendra faire une petite apparition sur scène pour la fin de « Payback », l’un des morceaux phare du groupe, en hommage à leur collaboration sur le dernier titre du combo parisien. Globalement je reste satisfait de leur prestation, et agréablement surpris de la performance de Fronz.

Tracklist :
Rage
Nothing Left to Say
Temper
Sex, Drugs and Violence
Party With The Devil
Outlawed
White Lightning
Payback

 

C’est la deuxième fois qu’Obey The Brave passe par la France après une apparition au Never Say Die 2012. Ce que j’aime avec les groupes canadiens, c’est qu’au delà du fait que l’on puisse communiquer avec eux de manière plus fluide, on se sent vraiment comme leurs cousins. Il y a une fraternité implicite entre nous et c’est assez agréable. Bref, voir Erian sur scène c’est toute une histoire, surtout vu l’énergie qu’il dépense avec ses musiciens tout au long du show ; à les voir danser dans tous les sens on se dit que ces mecs respirent vraiment la bonne humeur et la bonne musique. Du bon hardcore qui tâche et des bons breaks monstrueux, voilà quel était le programme pour la soirée, et pour ma part je n’attendais qu’un seul moment avec impatience : « Garde la Tête Froide ». Ce fut la claque promise bien évidemment, et je m’en suis donné à cœur joie de scander les « vivre et laisser vivre » ainsi que les « ta gueule ». Alex invitera la foule a plus de stage diving, foule qui transpire déjà à grosses gouttes de toute l’énergie qu’elle dépense en mosh et en jump up. Le show reste assez court (sept morceaux) mais très intense, surtout sur la fin avec les déjà cultes « Get Real » et « Live and Learn » pour outro. Le groupe a rempli son objectif de nous faire bouger, et il me tarde d’entendre de nouvelles compositions de leur part.

Tracklist :
Lifestyle
It Starts Today
Self Made
Garde la Tête Froide
Get Real
Time for a Change
Live and Learn

 

Il y a deux façons de voir le concert de Chelsea Grin, la bonne et la mauvaise. Commençons par la bonne. Alex Koehler a globalement assuré sa prestation vocale, et la setlist, quoi qu’un peu courte pour un headline n°2, était plutôt bien réparti entre toutes leurs sorties. On ne peut que saluer la performance sur le dévastateur « Recreant », et se réjouir de l’attention portée à ceux qui les suive depuis leur premier EP éponyme (dont je fais partie) via l’ajout à la setlist de « Crewcabanger », qui reste dans ma tête à ce jour leur meilleur morceau et de loin.

La mauvaise façon de voir le concert prendra évidemment plus de place, puisqu’à la fin du show c’est un sentiment de déception qui nous envahira. Déjà, la réverb totalement démesurée sur la voix d’Alex est proprement insupportable ; et pour en terminer sur la voix, lorsque l’on fait chier tout le monde avec son chant clair sur le dernier EP, on a au moins la décence de le chanter en live, chose qu’il a laissé au batteur qui bien évidemment s’est rétamé. Parlons en du dernier EP Evolve, déjà très mitigé et qualitativement en dessous du reste, était-il nécessaire d’en jouer trois morceaux sur huit ? « Lilith » d’accord, « Don’t Ask, Don’t Tell » avec un clip et même si on espérait tous qu’ils la zapperaient ce ne fut pas la surprise, mais pourquoi « Confession » ? Pourquoi ne pas profiter de cet espace pour ajouter un « Sonnet of the Wretched », « Calling in Silence » ou « Everlasting Sleep »? Ensuite le son n’était quand même pas terrible, et pour avoir eu des guitares samplées toute la soirée, ils auraient pu avoir la délicatesse d’ajouter le classique « hit the lights, it’s BONER TIME » de « Crewcabanger » juste avant le break phénoménale de fin.

Pour conclure, si il n’y avait pas eu cette dernière piste que j’attendais d’entendre en live depuis que je connais le groupe, je pense que l’addition serait plus salée ; mais bon on ne peut pas rester fâcher face à un « Cheyne Stokes » ou un « My Damnation », quand bien même la qualité sonore n’est pas au beau fixe.

Tracklist :
The Foolish One
Cheyne Stokes
Lilith
My Damnation
Confession
Crewcabanger
Don’t Ask, Don’t Tell
Recreant

 

De toute évidence Emmure aime l’Europe, ce qui est plutôt sympa parce que l’on voit quasiment le groupe deux fois par an. Fidèle à eux mêmes, il y aura très peu de communication entre le groupe et le public, mais quand on envoie la sauce comme ils l’envoient on peut se le permettre. Frankie (que j’ai soupçonné de nous couver une maladie tant je l’ai trouvé amaigri) est toujours proche de la perfection vocalement, et ce tout au long des seize morceaux qu’ils nous offriront, ce qui n’est pas banal ; et les gratteux seront – comme à leur habitude – dégoulinant de sueur après trois morceaux tant ils se démèneront.

Côté setlist on a du classique, les incontournables chef d’oeuvres de leur discographie tel que « Solar Flare Homicide », « Protoman », « I Thought You Met Telly and Turned Me Into Casper », « Demon With Ryu » ou encore « Sunday Bacon » (oui il y a beaucoup de classiques chez Emmure) pour un tout extrêmement bien réparti sur les albums et éclectique, même si une ou deux perles seront manquantes (« Ummar Dumps Dormamu » ou « You Got a Henna Tattoo That Said Forever »). Assez surprenant, seuls trois morceaux seront issu de Slave To The Game, leur dernière production, dont l’excellente « MDMA » que je trouve tout bonnement poignante et la violente « Cross Over Attack ».

Leur jeu de scène bien rodé et enthousiaste permet au public de s’adonner à différents mosh, two steps, cirlce pits et même wall of death ; pendant que nous pauvres mortels nous essayons de ne pas laisser nos os se faire la malle suite à cette avalanche de breakdowns. Les bonnes surprises viendront pour ma part de « 10 Signs You Should Leave » pour ses longs passages en spoken words, ainsi que « 4 Poisons 3 Words », non pas que j’adore le morceau, mais l’avoir en introduction a changé un peu le paterne du groupe, et qui n’aime pas se faire surprendre de la sorte ?

C’est sur un sample du dernier refrain de « MDMA » que le groupe partira, j’ai beaucoup aimé l’effet donné à cette sortie qui ne sera qu’éphémère puisque l’on aura un bien heureux rappel de deux morceaux, dont la très particulière « Chicago’s Finest », histoire de boucler la soirée avec classe. Seule déception, ne pas avoir eu d’extrait de leur prochain opus, mais on ne peut pas tout avoir, et il était peut-être un peu tôt pour le demander.

Deux satisfactions à la fin de cette soirée : Emmure, qui a de toute façon toujours assuré ses shows, je n’ai jamais été déçu de leurs prestations, et Obey The Brave qui aura mis une bonne claque à tout le monde. Comme on ne doit retenir que le positif, on ne parlera pas du reste.

Tracklist :
4 Poisons 3 Words
Solar Flare Homicide
Protoman
Sound Wave Superior
Sunday Bacon
I Thought You Met Telly and Turned Me Into Casper
Demons With Ryu
Cross Over Attack
Drug Dealer Friend
Dogs Get Put Down
R2Deepthroat
Children of Cybertron
10 Signs You Should Leave
MDMA

Encore:
When Keeping It Real Goes Wrong
Chicago’s Finest

 

Remerciements : Only-Talent Prod

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