The 1975 @ La Maroquinerie (10.11.2013)

- 13/11/13 19:57

The 1975

 

 

Si vous n’avez pas encore entendu parler de ce quartet britannique qui assiège les scènes du monde entier, vous êtes sans doute passés à côté de l’un des phénomènes pop de l’année. En effet, The 1975 connaît un succès international qui se fait ressentir de plus en plus depuis la sortie de leur premier album tant attendu en septembre dernier. En France, nous avons eu le plaisir d’accueillir la formation dans la célèbre salle de la Maroquinerie. Et c’est après plus de deux heures d’attente dans le froid et une heure dans la salle que le groupe s’apprête enfin à jouer pour la première fois devant les parisiens. Le public français a répondu majoritairement présent aux vues de la fosse pleine à craquer.

C’est en scrutant les gens, venus en nombre, que je remarque que 80 % du public est féminin et que 60 % semble mineur. Premier réflexe de survie, mettre des boules quies pour ne pas me faire détruire les tympans par les cris stridents de ces harpies déchaînées à la vue de la belle crinière du chanteur Matty.

Et c’est aux alentours de 20:45 que la salle est plongée dans le noir et que l’introduction du groupe, portant le même titre que l’album et que celui de la formation, retentit. La salle retient son souffle jusqu’à l’arrivée des anglais. C’est l’euphorie, et mon instinct a bien parlé, les fréquences aiguës et perçantes provenant de la gorge des jeunes demoiselles se font véritablement entendre. Le groupe entamera un de ses singles, « The City ».  Je ne peux m’empêcher de remarquer le batteur qui a une frappe sèche et dynamique, et qui semble vraiment habité par sa musique. Chacun de ses gestes étant accompagné d’une grimace différente. A l’inverse, je constate que le guitariste et le bassiste semblent un peu plus mous et endormis. Mais la musique de ces derniers nous embarque vraiment et on se laisse prendre dans les diverses paysages sonores de la formation. Le chanteur lui aussi semble réservé, limite dérangé par l’affluence des gens s’agglutinant sur le front de la scène. Il adopte cependant une attitude scénique qui ne laisse pas sans voix la gente féminine. Je me trouve même un peu dérangé par l’attitude de ce dernier qui semble jouer la carte de l’indifférence face au public, lui tournant même souvent le dos.

Techniquement, la voix répond présente et il semble vraiment à l’aise. Les faussetés se font vraiment très rares. Le groupe n’hésite pas à rajouter des outros plus pêchus à certaines compostions qui sont de bases moins entraînantes comme sur le titre « M.O.N.E.Y ». Et cela n’est pas négligeable et entraîne vraiment le public dans une bonne énergie.

Cependant, le milieu du set semble traîner au niveau de l’énergie instaurée au début du concert. Ils enchaînent les chansons lentes et qui se ressemblent sur la construction (Intro dansante, couplets lents, refrains dansants) et on a l’impression de rentrer dans une sorte de routine musicale. De plus, le frontman ne s’adresse que timidement et rarement au public. Sans doute est-il impressionné par ses compatriotes anglaises lui criant « I love you Matty » à chaque fin de chanson, et lui balançant même un string et un t-shirt avec écrit « Fuck Me Matty ».

Mais la 3ème partie du set nous extirpe de cette lenteur naissante et nous embarque littéralement dans l’univers de The 1975 avec notamment les titres comme « Robbers » « You » et « Chocolate ». C’est sur des titres à la fois calmes et intenses, et d’autres rocks et puissants que le groupe va finir ce concert. Et bien que le groupe enchaîne quelques ratés, comme l’intro de leur single « Sex », cela n’est que peu dommageable sur la prestation offerte. Il faut aussi noter la qualité du son et du jeu de lumière qui donne un véritable relief à la performance délivrée par la bande.

C’est au bout de 45 minutes et sans rappel que le groupe quittera la scène et le public parisien. C’est sur une impression mitigée que je quitte la salle. Le groupe répond présent sur un terme musical, mais semble beaucoup trop timide scéniquement, à l’image du guitariste qui semble véritablement s’ennuyer. Cela est atténué par quelques phases très énergiques mais bien trop rares pour rétablir un équilibre. Je constate quand même que The 1975 s’apprête à devenir un groupe leader de cette nouvelle scène pop, et j’ai bien hâte de voir ce que donnera leur prochain passage au Trabendo en février.

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