Cradle of Filth + Behemoth + In Solitude @ Le Bataclan (11.02.14)

Encore un sacré plateau « black metal » proposé par Garmonbozia en ce mardi. En effet, nous avons droit ce soir à un co-headlining de Behemoth et Cradle Of Filth mais également à pas moins de trois groupes de premières parties : In Solitude, Inquisition et Svarttjern. Comme pas mal de monde ce soir, votre serviteur était surtout là pour couvrir Behemoth qui revient avec un excellent album, The Satanist, après 5 ans et la maladie de son leader Nergal.

L’inconvénient d’une telle affiche en semaine est que les hostilités démarrent dès 16h55. Faute de disponibilité due au travail, je n’ai pu arriver que sur les coups de 18h15. J’ai tout de même pu assister au dernier morceau d’Inquisition. Duo guitare – batterie, aucun décor et peu de jeu de lumières, une voix « robotique » et monocorde, une rythmique répétitive, je n’accroche pas sur ce seul morceau « Infinite Interstellar Genocide » mais je ne me permettrai pas d’émettre un jugement sur cet unique titre et les puristes auront surement apprécié.

Quelques minutes de changement de plateau et les suédois d’In Solitude entrent en scène. La musique du groupe peut se rapprocher de celle de ses compatriotes de Ghost mais en plus heavy (à noter qu’In Solitude existe depuis 2002). Combo très intéressant sur album, il en est tout autrement en live malheureusement. Un chanteur pas toujours juste et des musiciens pas toujours en place et en proie à de nombreux soucis techniques et larsens n’aident pas à apprécier la musique et la prestation du groupe. L’ambiance dans le public s’en ressent puisque cette dernière est pour ainsi dire froide… A chaque chanson on espère une amélioration mais les 35 minutes du set passeront sans que les choses ne s’arrangent. Une vraie frustration donc quand on voit la qualité des livraisons studio des suédois et notamment l’album Sister dont 5 titres auront été joués ce soir.

Setlist In Solitude :

1. Death Knows Where
2. Lavender
3. A Buried Sun
4. Horses In The Ground
5. Sister
6. Witches Sabbath

A 19h45 vient le moment tant attendu par un grand nombre des personnes présentes ce soir : Behemoth. Les polonais sont de retour avec un nouvel album studio absolument excellent, le premier en 5 ans. The Satanist est tout simplement un pur régal death/black et Nergal est bel et bien de retour après sa leucémie diagnostiquée en 2010. C’est tout logiquement sur le morceau « Blow Your Trumpets Gabriel » , parfaite introduction, que le groupe monte sur scène. Premier constat : ce dernier est définitivement dans une division supérieure où lui seul semble jouer et a sorti l’artillerie lourde et la grosse mise en scène ! La batterie est largement surélevée et les guitariste et bassiste sont sur leur estrade devant des décorations dont on ne voit dépasser que les ailes, les musiciens donnant donc l’impression d’être des espèces d’anges déchus : effet garanti, impressionnant ! Nergal quant à lui vient prendre place plein centre, capuche vissée sur la tête. Le son est clair et puissant, ce qui est un bel exploit quand on connait la richesse de la musique de Behemoth. Niveau production et mise en scène tout est parfait : jeu de lumières, décors, attitudes des musiciens, pyrotechnie, colonnes de fumée, sang… Du très lourd ! C’est bien simple on se prend ni plus ni moins qu’un rouleau compresseur sonore et visuel en pleine face. Si bien que le public semble subjugué par une telle prestation, comme incapable de réagir. The Satanist est à l’honneur ce soir avec 5 chansons jouées et aucun doute cet album est une tuerie aussi bien en studio qu’en live. Des classiques comme « Ov Fire And The Void » ou encore « Alas, Lord Is Upon Me » ne sont pas en reste pour autant et ravissent un public sonné mais pas KO. Le set se termine sur un seul et unique rappel avec « O Father O Satan O Sun! » , morceau final de The Satanist et conclusion parfaite qui voit les musiciens se munir des masques à corne qu’on peut apercevoir sur les photos promo et dans le clip de « Blow Your Trumpets Gabriel » avant que le groupe ne disparaisse derrière un mur de fumée après 1h15 d’un show… parfait !

Setlist Behemoth :

1. Blow Your Trumpets Gabriel
2. Ora Pro Nobis Lucifer
3. Conquer All
4. Decade Of Therion
5. As Above So Below
6. Slaves Shall Serve
7. Christians To The Lions
8. Hidden In A Fog
9. The Satanist
10. Ov Fire And The Void
11. Alas, Lord Is Upon Me
12. Furor Divinus
13. At The Left Hand Ov God
14. Chant For Eschaton 2000

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15. O Father O Satan O Sun!

Après une telle leçon, on se demande bien comment Cradle Of Filth va passer derrière, surtout quand on connait la réputation live des anglais… N’ayant à la base aucune affection pour ce groupe, j’y allais dans un esprit de « découverte » le plus objectif possible. Malheureusement rien n’y a fait… Premier constat : le groupe est le seul de la soirée à commencer en retard. Deuxième constat : la salle s’est vidée et la scène semble également bien vide après Behemoth, la claviériste et le batteur étant tous deux relégués en fond de scène respectivement à gauche et à droite si bien qu’on les aperçoit à peine. Troisième constat : la mise en scène se limite à un écran qui ne diffusera qu’un logo animé ou des images approximatives des clips et à un pied de micro bizarre et tout en plastique pour un effet « cheap » garanti. Et enfin dernier constat : Dani Filth. Ces deux mots devraient à eux seuls vous parler. Le leader est, comment dire, tout simplement ridicule. Il est boudiné dans sa combinaison, sautille tel un Zébulon sous ecstasy et nous délivre des cris, ces fameux « haaaaaaaaaaaaaaaa » (cherchez sur youtube vous devriez comprendre), absolument insupportables. Dès lors, rien n’y fait et mes préjugés sur le groupe se vérifient un par un tout au long du concert. Même de nombreux fans quitteront la salle avant la fin et me confieront avoir été attristés par une telle prestation. Ce qui est dommage c’est que les anglais, réputés pour avoir un son horrible en live, avaient ce soir un bon son (probablement avaient-il fait appel à l’ingénieur du son de Behemoth). Bref, le choc est rude et le contraste avec Behemoth saisissant… Et dès lors on se pose légitimement la question d’un tel co-headlining et de la position des groupes sur l’affiche.

Setlist Cradle Of Filth :

1. Intro (At the Gates of Midian)
2. Cthulhu Dawn
3. A Dream of Wolves in the Snow
4. Summer Dying Fast
5. The Principle of Evil Made Flesh
6. Beneath the Howling Stars
7. For Your Vulgar Delectation
8. Haunted Shores
9. Nymphetamine (Fix)
10. Born in a Burial Gown
11. Cruelty Brought Thee Orchids
12. Her Ghost in the Fog

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13. Intermission (Ave Satani)
14. Funeral in Carpathia

Cette soirée aura donc été le théâtre d’une déception (In Solitude), d’une claque magistrale (Behemoth) et d’une confirmation négative (Cradle Of Filth). En tout cas il y en avait pour tout le monde et le principal est que chacun y trouve son compte. En ce qui concerne Behemoth, le groupe sera de passage au Hellfest en juin prochain et je ne peux que vous conseiller de foncer les voir et de vous procurer le chef d’oeuvre qu’est The Satanist !