Interview: Alex Erian (Obey The Brave)

- 14/10/12 13:46

Obey The Brave

Entrevue avec Alex Erian (frontman de Obey The Brave, et ex-Despised Icon), qui a eu la gentillesse de répondre à nos questions juste avant le passage du groupe à Paris à l’occasion de l’Impericon Never Say Die organisé par Only-Talent. Retrouvez le facebook du groupe ici, ainsi que le site officiel de l’évènement ici.

Tout d’abord bonjour, comment allez-vous ? Comment vous sentez-vous après la sortie de ce premier album ?

Salut, ça va! Je suis à l’aéroport de Philadelphie en ce moment et j’attends notre vol pour Frankfurt alors j’en profite pour vous parler. Notre groupe existe depuis 9 mois, notre album est sorti il y a un peu plus d’un mois et nous sommes déjà en route vers le Never Say Die Tour. J’me sens comme si nous venions de gagner à la loterie. Content que notre musique se propage si vite.

Qu’est-ce qui vous a poussé à créer Obey The Brave ?

La fin de Despised Icon m’a laissé sur mon appétit. Je voulais continuer à jouer de la musique mais pas sans mes frères. Nous avons donc opté de terminer le groupe avec intégrité au lieu de poursuivre avec un tout nouveau line-up. J’ai profité de l’année 2011 pour mettre de l’ordre dans mes idées et dans ma vie. J’ai goûté à de nouvelles expériences personnelles et professionnelles mais ce retrait de la scène n’a que confirmé à quel point je n’étais pas capable de vivre sans musique et le mode de vie que s’y rattache. J’étais malheureux à la maison. J’avais encore faim d’écrire, de performer, de voyager alors j’ai formé Obey The Brave avec quelques amis qui sont rapidement devenus très proches.

Comment avez-vous géré les attentes forcément grandes créées par le fantôme de Despised Icon planant au dessus de vous ?

Je joue de la musique d’abord et avant tout pour être heureux et apprécier la vie. Le monde externe m’intéresse peu. Bien sûr, l’encouragement et l’attention dont OTB ou DI profitent peut être grandement motivant mais je joue de la musique simplement pour satisfaire cette soif de créer qui m’habite depuis mon adolescence. Je joue principalement par plaisir et non pour plaire. Je ne sens aucune pression. Que OTB demeure underground ou surpasse mon ancien groupe m’importe peu. Je suis heureux.

Vous avez sortis quelques clips avant même la sortie officielle de l’album, était-ce pour donner directement un repère visuel à l’auditorat et pour que l’on se souvienne plus facilement de vous au moment de la sortie ? Ou est-ce simplement parce que les occasions se sont présentées ?

J’ai fait appel à un ami pour réaliser nos 3 vidéoclips. Dans un monde où la première impression compte pour beaucoup, l’utilisation de vidéoclips est grandement utile pour mettre ton groupe sur la carte.

Jusqu’à présent quels ont été les retours ? Êtes-vous pleinement satisfait de votre produit fini ?

Très satisfait. Ce nouveau groupe et ce 1er album me donnent l’opportunité de toucher à d’autres de mes racines musicales. J’ai joué principalement au sein de groupes fortement influencés par la scène Death Metal, dont je fais fièrement partie depuis le milieu des années 90. Cependant, j’ai toujours été un amateur de musique agressive au sens général, puisant mon inspiration également dans le Punk Rock, Metal, Hardcore, etc. OTB m’a donné la chance de repartir à zéro et essayer quelque chose musicalement que j’avais très peu fait auparavant. Un nouveau défi. Je ne voulais pas fonder un autre groupe Deathcore ou une copie de Despised Icon. Nous avons pris notre temps pour composer Young Blood et le résultat en est d’autant plus personnel. Nous vivons ces chansons.

Vos racines francophones sont solides, on retrouve dans Young Blood un excellent titre en français « Garde la Tête Froide », c’est important pour vous d’exprimer cette part de vos origines et de votre « double-culture » ?

L’anglais est la langue universelle, une façon de mieux se faire comprendre. Cependant, étant Québécois francophone et fier de mes origines, une pièce en français était de mise. Très peu de groupes francophones le font malheureusement. La chanson semble être parmi les meilleurs de l’album selon notre public largement anglophone. Je suis même surpris d’une telle ouverture d’esprit. Nous allons définitivement répéter l’expérience sur nos albums à venir.

On remarque dans Young Blood les éléments classiques et efficaces du hardcore, couplés à des parties mélodiques du plus bel effet, comment cela s’est déroulé en studio pour en venir à ce résultat ?

Young Blood mélange le Métal et le Hardcore, le Old School et le New School, le brutal et le mélodique. On peut même y noter certaines influences Punk. J’ai grandi avec les classiques d’Epitaph tel que Rancid, Pennywise, Millencolin et NOFX. C’est un immense honneur de se retrouver sur ce label parmi de tels noms. Biohazard, Madball, Hatebreed et Bane sont les groupes qui m’ont accroché aux diverses facettes de la musique Hardcore il y déjà plus de 10 ans. Pour ce qui est du Métal, un seul mot : Pantera. Obey The Brave rend hommage à ces influences musicales tout en y ajoutant sa touche.

Vous êtes à l’affiche du Never Say Die cette année, et vous l’étiez avant même la sortie de votre album, comment expliquez-vous cette confiance qu’ont placé en vous les organisateurs ?

Notre signature sur Epitaph fut gardé secrète pendant quelques temps. Connaissant la date de sortie avant même l’annonce de la signature, cette tournée paraissait comme le tremplin idéal pour en faire la promotion. Avocado Booking sont des amis de longue date et je suis content d’avoir cette chance de travailler avec eux encore une fois après tout ce que nous avons bâti ensemble avec Despised Icon. Friends supporting friends.

Êtes-vous particulièrement excité par cette tournée ?Quelle date vous fait le plus envie ?

J’ai participé au Never Say Die Tour 2 fois dans le passé et ces tournées comptent parmi mes meilleurs souvenirs à vie. Heureux de pouvoir répéter cette expérience avec OTB. Nous venons de tourner 2 mois consécutifs en Amérique Du Nord et j’ai bien hâte de jouir du traitement Européen. Les groupes sont toujours mieux reçus chez vous. L’Allemagne, capitale du Métal, est mon pays préféré. Bien hâte d’y retourner. La France est toujours agréable aussi. Ça fait du bien de pouvoir s’exprimer en spectacle avec sa langue maternelle. Hâte de vous voir les cousins.

On passe d’une tête d’affiche Suicide Silence/Emmure à WCAR/Bless The Fall, que pensez-vous de cette évolution ? Auriez-vous été plus à l’aise l’année dernière où il y avait également Deez Nuts et As Blood Runs Black ?

Je ne suis pas tout à fait d’accord. Il y a Stick To Your Guns et For The Fallen Dreams sur le line-up cette année qui se rapprochent musicalement à notre son. Cette tournée a pour but d’unir les scènes et promouvoir la diversité musicale. Content d’en faire partie.

Par extension, n’avez-vous pas peur de vous trouver face à un public plus hermétique à votre musique, comme ce fut le cas ces dernières années avec les premières parties post-hardcore de la tournée ?

J’aime jouer devant d’autres publics, que la réaction soit positive ou négative. L’indifférence est la seule chose que je redoute.

Quels albums écoutez-vous le plus en ce moment ?

Nous venons de partager la scène avec nos amis dans Stray From The Path. Leur album Rising Sun est un must. Ma copine vient de sortir son album Prisoners avec The Agonist. Je redécouvre Symptoms + Cures de Comeback Kid que je n’avais pas vraiment écouté. Les voir en show m’a fait apprécier cet album. Je viens de me procurer le nouveau Xibalba qui est bon apparemment. Je n’ai pas eu le temps de l’écouter. Les nouveaux titres d’Epitaph tel que Pennywise, The Ghost Inside, etc.

Y a-t-il des petits groupes que vous écoutez, qui nous auraient échappé et dont nous devrions être au courant ?

Mes frères dans Ion Dissonance préparent un nouvel album. Gardez l’œil ouvert.

Je vous remercie et je vous laisse le mot de la fin.

Connexion Paris-Montréal. La saga continue.

Interview par Tommy

Remerciements: Tim de Epitaph Records & Alex Erian

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