Interview // Headcharger

- 19/06/13 18:59

Headcharger
Pour la troisième édition française du  Sonisphere, c’est aux français d’Headcharger (habitués du festival) qu’est revenue la mission d’ouvrir le bal. Pour l’occasion, nous nous sommes posé avec David et Romain pour discuter du groupe et des concerts. 

 

Salut les gars. Pour commencer, qu’est-ce que ça vous fait d’ouvrir pour un festival comme le Sonisphere ?

Romain (basse) : Salut ! C’est évidemment ultra cool parce que l’on se retrouve à côtoyer plein de grands groupes, et puis on joue sur la Main Stage ce qui est génial. On avait déjà fait deux fois le Sonisphere auparavant donc on connaissait ce côté impressionnant, mais bon, c’est toujours un plaisir de se retrouver sur un gros festival comme celui-ci, surtout qu’il n’y en a pas beaucoup en France. Et puis il fait beau et il y a du monde, que demander de plus ?

David (guitare) : Quand tu vois qu’il n’y a que deux groupes français sur l’affiche, c’est forcément flatteur d’en faire partie ! C’est aussi un moment phare, un peu comme une vitrine pour notre groupe. Le public et la presse sont au rendez-vous alors il faut assurer !

 

Sur l’affiche justement, quels sont vos groupes préférés cette année ?

D : L’affiche est parfaite parce qu’elle regroupe des styles de musique que l’on écoute tout en restant éclectique. Je suis autant content de voir Mastodon que Korn ou Limp Bizkit. Et puis il y a aussi Maiden qui est emblématique. J’avais leurs vinyles quand j’étais gamin !

R : Il y a aussi Motörhead. Voir Lemmy encore debout, c’est incroyable. Ce qui est bien avec ce genre de festivals, c’est leur éclectisme : tu peux voir un concert de black metal et enchaîner avec quelque chose de plus rock’n’roll. Tout est bon à prendre.

 

La scène metal française s’exporte de plus en plus, notamment aux Etats-Unis, qu’est-ce qui permet ce succès d’après-vous ?

R : Les qualités techniques, sans aucun doute. Si tu prends des mecs comme Gojira, tu te rends compte que ce sont des tueurs et que ce sont surtout de très gros bosseurs. D’un autre côté ils font une musique originale, un peu alien, et c’est cette différence qui a un impact. La chance a surement un petit rôle à jouer au début mais quand un groupe est bon, il finit toujours par se faire connaître, y compris à l’étranger. On est contents de voir que des groupes de metal français décollent parce que faire du metal en France a longtemps été considéré comme étant super kitsh. Si on peut montrer aux gens qu’il y a beaucoup de groupes rock et metal en France et qu’ils envoient du bois, tant mieux.

 

Quel regard portez-vous sur la nouvelle scène metal et hardcore française ?

: Difficile à dire, on commence à être vieux (rires) ! On connaît surtout des groupes qui ont commencé en même temps que nous, il y a presque dix ans maintenant. Aujourd’hui, on constate un renouvellement de la scène, ce qui est super, même si on n’est plus trop dans le mouvement. En revanche localement, nous sommes les premiers à nous intéresser et à encourager les groupes un peu plus jeunes que nous.

R : Aujourd’hui, c’est surtout  la scène metalcore qui bouge. On découvre et on écoute les groupes que l’on croise sur la route mais c’est vrai que c’est moins notre tasse de thé musicalement. Dans tous les cas, tant mieux si ça bouge et que la scène française se développe et propose une plus grande variété de groupe.

: La scène se décomplexe. Maintenant les nouveaux groupes ne se posent plus de question. Il n’y a plus de honte à être français et à faire du metal. On parlait de Gojira tout à l’heure, ils sont quelques groupes comme eux à avoir défoncé les portes et crédibilisé le metal dans notre pays et à l’étranger. Forcément, on passe moins pour des cakes.

 

Est-ce que certains de ces nouveaux groupes viennent vous voir et vous disent que c’est grâce à vous qu’ils se sont jetés à l’eau ?

: Quand on nous dit ça, j’ai toujours du mal à le prendre au sérieux. C’est flatteur mais c’est aussi un peu gênant ! Des groupes comme Gojira font cet effet là à une échelle nationale, et nous à un niveau un peu plus local.

: Caen est une petite ville alors on se connaît tous, on est pote, on se côtoie régulièrement, et c’est ça qui est vraiment cool.  Mais c’est rigolo de retrouver sur la route les kids qui venaient nous demander un autographe il y a quelques années. Bien sûr, ils sont un peu plus âgés et un peu plus tatoués qu’avant.

 

Tout à l’heure, vous disiez que l’on se rapprochait de vos dix ans. Est-ce que les fans peuvent s’attendre à une sortie ou à un événement spécial pour l’occasion ?

: On bosse actuellement sur un nouvel album et si tout se passe bien, il sortira l’année de nos dix ans, en 2014. Ce n’était pas vraiment planifié : on vit un peu au jour le jour sans trop se poser de question. Il n’y a que lors d’interview comme celle-ci que l’on se rend compte qu’Headcharger a bientôt dix ans…

R : Compter les années, ça craint un peu. Après peut-être que quelque chose se fera naturellement avec toutes les dates qui suivront ce nouvel album.  On aura largement le temps de faire des concerts événements, que ce soit chez nous à Caen ou ailleurs. On ne se fixe pas d’objectif particulier et on verra bien ce qui adviendra.

 

Si vous pouviez collaborez avec deux groupes, qui seraient-ils ?

R : Deux groupes ? Plutôt trois, ou quatre, ou dix non ? (Rires). C’est assez difficile parce qu’on écoute tous des trucs un peu différent dans le groupe…

: Les mecs que j’écoute sont tous morts… Ou alors en gériatrie. (Rires)

: Faire un truc avec Led Zepelin, ou alors avec des groupes qu’on a tous kiffé quand on était gosses, ça pourrait être sympa, mais bon ça relève plus du fantasme. Sinon, on pourrait essayer de faire des collaborations avec Converge, mais c’est peut-être un peu extrême. Pourquoi pas avec des groupes de Black Metal ! J’ai du mal à imaginer le résultat mais ça pourrait être marrant. De façon plus réaliste, on pourrait faire quelque chose avec Gojira. On a déjà eu l’occasion de jouer avec eux, alors pourquoi ne pas faire une collaboration ?

D : Parfois, tu croises en festival certains des groupes avec lesquels tu as grandi et tu te rends comptes qu’ils sont comme toi et moi et que finalement, ça pourrait coller, du moins humainement.

 

En parlant de ça, est-ce que vous avez des anecdotes de festival à partager avec nous ?

D : Lors du set de Mötley Crüe au Sonisphere anglais, il y avait quatre bimbos blondes qui n’ont pas bougé du côté de la scène, et une fois le set fini, elles ont rejoint Vince Neil [chanteur] dans son van, normal. C’était assez marrant. Plus tard on a revu les quatre mêmes qui l’attendaient à l’extérieur de sa loge…

: Sinon, Bruce Dickinson [Iron Maiden] qui se ballade avec sa famille sur le site du festival, ce n’est pas forcément une vision à laquelle on s’attend !

 

Merci à vous pour cette interview !

D & R : Merci, à bientôt.

Interview : Nathan Le Solliec et F. Van Der Twix
Transcription : 
F. Van Der Twix
Remerciements : Sonisphere Festival – Sabrina – Verycords

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