Alexisonfire – « Death Letter EP »

- 07/12/12 20:39

49. Alexisonfire - Death Letter EP

L’annonce du split de nos canadiens préférés l’année dernière a secoué toute la scène post-hardcore (celle déjà bien en place). Dix années de bons et loyaux services qui se sont traduit par quatre albums qui ont, pour la plupart, marqué l’histoire. Cependant, Alexisonfire a tenu à bien faire les choses jusqu’au bout avec une extraordinaire tournée d’adieu et maintenant avec une ultime sortie chez Dine Alone Records : un extended play de six titres intitulé Death Letter.

Il aurait été facile de mettre sur un tel objet quelques morceaux inédits et des b-sides circulant déjà sur internet ou encore un best-of. Non. Alexisonfire nous offre ici un véritable testament humain et touchant qui est aux antipodes de la rage qui a pu être versée par le groupe depuis l’album éponyme en 2001. Death Letter contient six titres interprétés dans des versions inédites, ces petites merveilles auditives sont le fruit de la collaboration de Dallas Green (guitare/piano/chant clair) et Wade McNeil (guitare/chant clair) qui, en studio plus tôt cette année, ont retravaillé ces compositions pour les adapter en versions acoustiques et noise-rock. Le « You Burn First » (extrait de Crisis) retrouve un nouveau visage tant le morceau a été remanié dans une version aérienne. Death Letter c’est près de vingt-six minutes de nostalgie et d’émotions intenses qui vous parcourent le corps de la pointe des cheveux au bout des pieds. La beauté du jeu des deux « survivants » du groupe se ressent particulièrement dans « Midnight Regulations » (Young Cardinals) ou encore « Happiness By The Kilowatt » (Watch Out !) où le piano de Green se taille la part du lion pour un rendu à la fois somptueux et poignant.

Ici, fini donc le post-hardcore qui passait pourtant si bien et place à des versions bouleversantes (« Midnight Regulations », « Happiness By The Kilowatt ») et froides (« You Burn First », « Burial ») de véritables hymnes d’un groupe qui figure parmi les plus marquants de l’histoire du post-hardcore – pour ne pas dire LE plus marquant. Cet EP a quatre-vingt-dix-neuf pour cent acoustique marque la fin d’une ère, une page de la scène PxC qui se tourne, et ce avec brio. Si certains y verront un mielleux au revoir cliché, d’autres y remarqueront un hommage pesé et pensé dans les moindres détails, un dernier cadeau au Monde avant de laisser  la flamme s’éteindre. Adieu Alex…


Alex’

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